Camie

Camie, son témoignage

Rendez vous après rendez vous, tout était parfait et je suis vite tombée amoureuse de l’image qu’il me montrait, exactement ce que je recherchais.

Évidemment, j’ai très vite découvert que ce n’était qu’une façade.

Je lui avais confié mon passé , mes faiblesses, mes peurs (dont il s’est servi pour me manipuler) et surtout le désir d’une relation stable qui ne me changerait pas car toutes mes anciennes relations m’avait rendue triste, en colère , aigrie.

Ce à quoi il m’a répondu : ”Un couple, c’est deux personnes à part entière qui font ce qu’elles veulent dans le respect mutuel” Cette phrase m’a tellement marqué car par la suite, bien des fois je me suis dit qu’il faisait tout l’inverse de ce qu’il m’avait ”vendu”.

Tout doucement, insidieusement et même vicieusement, il m’a soumise à son emprise. A coup de petites phrases assassines l’air de rien, de culpabilité bien enrobée.

Au bout de 3 semaines j’ai emménagé avec lui, il a renversé la situation en me culpabilisant de vouloir vivre seule et je n’ai rien vu.

La violence

Et un soir en apprenant un détail anodin de mon passé il a pété un câble, il m’a hurlé dessus, insulté de tous les noms, mis un coup de poing dans ma table basse (puisque qu’il m’avouera plus tard qu’il l’a choisit car c’était à moi et surtout pas à lui)

Pourquoi ne suis je pas partie ? Car pour moi l’erreur est humaine, on peut tous perdre le contrôle une fois … Mais pas dix !

S’en suivi harcèlement de sms toute la journée, mes collègues se plaignaient que je ne lâchais pas mon téléphone mais si je ne répondais pas, le soir j’avais le droit à des heures de crises.

Mais en fait, même en répondant. le soir, c’était interrogatoire. Je devais répondre à ses questions interminables, toujours les mêmes réponses mots pour mots, sinon c’est que je mentais, mais je ne pouvais pas dire ce que je pensais vraiment. Au fur à mesure, j’ai appris à répondre ce qu’il voulait entendre pour ne pas trop l’énerver.

Les effets du harcèlement

Et au fils des mois, j’ai, de ce fait, oublié ce que je pensais réellement, ça peut paraître bizarre, mais il a réussi en très peu de temps à me faire un lavage de cerveau.

Il s’apitoyait sans cesse sur son sort, c’était lui la victime, le malheureux, c’était moi la méchante, responsable de tout son malheur. J’étais devenue  laresponsable du manque d’amour de sa mère, de la mauvaise entente avec son père, de la séparation avec son ex, du fait qu’il n’ait pas d’ami.

Et il m’en voulait d’avoir une vie à coté, des amis, une famille qui m’aime, d’être indépendante. Petit a petit, j’ai arrêté de les voir, de me maquiller, de prendre soin de moi. J’ai cessé de choisir des jolies tenues car ce n’était que critiques ”Pourquoi tu te maquilles quand je suis pas là ? Pourquoi tu te promènes à pieds dans la rue, tu pourrais te faire draguer. Pourquoi tu t’habilles bien et quand je suis là t’es moche.”

L’isolement

Puis doucement ça était ”Pourquoi tu reçois toujours plein de sms de tes amis, pourquoi t’as besoin de les voir, toi tu me suffit. Ça serait toujours comme ça ?”

La deuxième grosse crise où il m’a encore insulté et a refrappé ma pauvre table, il est parti en voiture, m’a appelé et a hurlé ”Tu vas tout me dire sinon je te démonte la gueule”

j’ai eu très peur, j’ai raccroché et je suis partie mais il m’a suivie, arrêté ma voiture. Il m’a ordonné de retourner a la maison et toute la nuit il m’a dit que j’étais une traînée et m’a posé encore et encore les mêmes questions.

Les jours se ressemblait tous, en rentrant je me demandais toujours pour quelle raison il allait hurler. J’étais épuisée, perdue, à bout de forces, faible, je ne mangeais plus.

Nous sommes partis en vacances, je me suis convaincue que ce ne serait pas si terrible, évidemment j’avais tort. Presque arrivé à destination, il m’a demandait si j’avais déjà conduit dans les montagnes, j’ai répondu oui à contre cœur avec un ex 5 ans en arrière. Il est entré dans une colère noire et j’ai su que je venais de m’enfermer 1 semaine dans un enfer donc je ne pouvais m’échapper.

Il parle de lui en parlant de vous

Il me répétait tellement souvent qu’il ne supportait pas le mensonge. Pourtant devant les gens, il paraissait toujours aimable, souriant et heureux. Et en privé, le monstre se révélait.

Cette semaine a été la plus traumatisante. Je me sentais en miette, en cendre, je ne pouvais me confier à personne. Il me disait qu’on allait partir, qu’il me ramènerait à ma petite famille mais le lendemain il changeait d’avis. Il m’insultait sans cesse, il me terrorisait. Un soir je me suis vu prendre une ceinture, me la mettre autour du cou et l’approcher à une poutre. Je n’avais pas envie de mourir, je voulais juste que ça s’arrête. Et j’ai pris conscience de mon acte juste à temps. Il avait failli m’avoir.

La difficulté de partir

En rentrant j’ai voulu le quitter, c’est là qu’il est devenu violent envers moi pour la première fois. Il m’a séquestrée à l’appartement tout le week-end. Quand je suis retournée travailler, j’étais tellement mal que je me suis mise en arrêt et je l’ai quitté. Il a achevé ma table basse avec des coups de boule.

Je suis partie, il m’a promis de suivre une thérapie, contrôler ses accès de violences, changer et je l’ai cru. Je ne voyais pas qu’il ne pensait toujours qu’à lui, il continué de me harceler, je lui disais d’arrêter et il m’a reproché de ne pas voir qu’il souffrait.

J’ai pris un appartement et il s’est incrusté, il ne voulait plus partir, il me faisait culpabiliser, il rejetait la faute sur moi. J’ai sombré dans la dépression et il ne faisait que m ‘enfoncer plus.

Il m’avait promis qu’il arrêterait les actes de violences, évidemment c’était un mensonge. Et ça a recommencé comme avant et bien pire, il me hurlait dessus et m’empêchait de dormir jusqu’à 3h, 4h parfois même 5h du matin alors que je me levais a 7h.

La peur

Le jour de noël en voiture, il s’est mis en colère, je voulais sortir de la voiture au feu rouge, il a arraché mon manteau, m’a coincé la tête entre son bras et le levier de vitesse et m’a frappé. J’avais le visage en sang mais je suis restée, j’ai pardonné.

J’avais tellement peur de lui. Je pensais que je ne pouvais pas sortir de tout ça. Les fêtes passent. Et ça a continué, les insultes, les violences, les soumissions. Et  un soir de janvier, pourquoi cette fois plus qu’une autre, il m’a empoignée et collée au mur et j’ai dit STOP.

Il est parti une semaine, j’ai réfléchi, j’ai écrit, j’ai vu une thérapeute, j’ai réappris à rire.

Je me suis retrouvée un peu.

Et j’ai pris la décision d’arrêter cette relation nocive au possible.

Il m’a harcelée pendant un temps et ça s’est arrêté.

La reconstruction

J’ai mis énormément de temps à me reconstruire, encore aujourd’hui j’y repense, comment j’aurais du réagir, m’enfuir…

La seule solution c’est la fuite car tel un vampire, il m’a pris toute mon énergie, toute ma vie, tout mon bonheur. Il avait réussi à me convaincre que j’étais quelqu’un de mauvais qui méritait ce qui lui arrivait.

La version longue de l’histoire fait 80 pages, je me suis efforcé de faire court.

Mais bientôt 2 ans après et aujourd’hui, très heureuse dans ma vie, il me hante encore, tout ce qu’il m’a fait subir aussi bien psychologiquement que physiquement.

Alors que je sais qu’il est passé à une nouvelle victime et qu’il ne ressens aucuns remords.

C’est facile à dire mais la seule chose à faire c’est lâcher prise.

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“Mon voyage a commencé en 2011, lorsque j’ai rencontré le père de mes enfants. Les premières années ont été stables et heureuses, avec la naissance de notre fille en 2015 et l’achat d’un appartement. Cependant, notre déménagement en Suisse en 2017 a marqué un tournant, où j’ai commencé à remarquer un changement dramatique dans son comportement. Devenu distant et préoccupé, il m’a peu à peu isolée, transformant notre vie en une cohabitation forcée. L’annonce de notre deuxième enfant n’a fait qu’aggraver la situation, avec son absence émotionnelle et physique grandissante. Face à la trahison, l’isolement, et les défis professionnels, j’ai dû trouver la force de naviguer seule à travers cette période tumultueuse, tout en protégeant mes enfants et en gérant les difficultés liées à notre séparation.”

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