GAGNER EN JUSTICE FACE À UN PN

Le pervers narcissique au tribunal

Une personnalité narcissique est plutôt à l’aise dans un tribunal, du moins tant qu’elle conserve l’ascendant sur sa victime. La justice la met en lumière et lui permet de se théâtraliser : c’est un décor qui nourrit son narcissisme. L’offensive post-séparation qu’il mène se poursuit ainsi dans l’arène judiciaire.

Le tribunal, c’est un peu le Graal pour le pervers narcissique : il aime jouer avec ses interlocuteurs, que ce soit le juge ou l’avocat adverse, il jubile dans les échanges de conclusions avec leurs argumentations complexes qui lui permettent de montrer son intelligence et de détourner les faits… Le système judiciaire peut ainsi parfaitement convenir à son goût de la dispute.

L’audience : un théâtre pour le manipulateur

Le face-à-face organisé et codifié qu’offre une audience est le terrain de jeu qu’affectionnent le plus les manipulateurs. Ils y maîtrisent les règles et les utilisent à leur avantage. La mise en scène du tribunal, avec ses rituels et sa solennité, leur permet de déployer leur arsenal de séduction et de manipulation devant un public captif.

Le PN sait parfaitement adapter son comportement au contexte. Devant le juge, il se montrera calme, raisonnable, conciliant — l’exact opposé de ce qu’il était dans l’intimité du couple. Cette capacité à changer de registre selon l’interlocuteur est l’une de ses forces les plus redoutables.

La stratégie du PN face à la justice

Narcissisme qu’il a besoin de restaurer, car si le divorce a été demandé par sa victime, son image a été bafouée. Dès lors, le combat sera sans merci. C’est un point qu’une victime doit savoir avant de divorcer d’un manipulateur narcissique.

Comme tous les prédateurs, il a l’instinct du danger, et il saura préparer un plan de bataille à l’avance. Il ne négligera aucun détail, comme le choix de son avocat, qui rentre dans sa stratégie. Un pervers homme choisira par exemple une avocate plutôt qu’un avocat, car il tient à passer pour progressiste…

Ses objectifs dans la procédure

Son objectif est simple : anéantir l’autre sur le plan moral et l’achever complètement en lui prenant les enfants. Il éprouve aussi une jouissance particulière à le ruiner matériellement, car il restaure ainsi sa toute-puissance. Sa perversion le pousse vers une stratégie souvent outrancière où il renverse les rôles.

Le harcèlement post-séparation qu’il orchestre vise à maintenir son emprise malgré la rupture. Les enfants deviennent alors des instruments de cette guerre : la demande de garde alternée n’est souvent pas motivée par l’intérêt des enfants, mais par le désir de continuer à contrôler l’ex-partenaire et d’éviter de payer une pension alimentaire.

L’inversion des rôles

Ainsi, il n’hésite pas à se présenter comme la victime, à pleurer, à manifester un repentir ou une douleur qui attendriront le juge. Il est un excellent acteur, ne l’oubliez pas ! Comme dans la relation, il utilise le gaslighting et la déformation de la réalité pour brouiller les cartes.

Quand le pervers narcissique est démasqué, il ne reconnaît jamais ses torts. Au contraire, il retourne la situation : c’est la victime qui devient l’agresseur dans son récit. Cette inversion est particulièrement efficace devant un juge qui n’a pas le temps d’analyser les subtilités de la manipulation psychologique.

Les enjeux autour des enfants

Les procédures impliquant des enfants sont particulièrement complexes face à un PN. Le manipulateur n’hésite pas à instrumentaliser sa progéniture pour maintenir son emprise sur l’ex-partenaire et créer un conflit de loyauté dévastateur chez les enfants.

La garde alternée : attention danger

La proposition de garde alternée par un père PN qui a été absent et peu concerné par le bien-être de ses enfants doit alerter. Cette demande cache souvent des motivations financières (éviter la pension alimentaire) et le désir de maintenir un lien d’emprise sur l’ex-partenaire à travers les enfants.

L’aliénation parentale

Le syndrome d’aliénation parentale (SAP) est une arme redoutable utilisée par les PN. Il consiste à manipuler la conscience de l’enfant pour qu’il rejette l’autre parent. Les stratégies incluent le dénigrement systématique, la victimisation, l’interrogatoire constant sur ce qui se passe chez l’autre parent.

La coparentalité impossible

Une vraie coparentalité avec un pervers narcissique est impossible. Il utilisera les enfants comme outils de manipulation et de contrôle. Ce qu’on peut viser est une “parentalité parallèle” : chacun exerce sa parentalité séparément, communication minimale et strictement factuelle, passages via tiers si possible.

La médiation familiale : un piège à éviter

La médiation familiale avec un pervers narcissique est dangereuse et contre-productive. Les juges la privilégient pour apaiser les tensions, mais elle met la victime en position de faiblesse face à son manipulateur.

Pourquoi la médiation est inefficace

La médiation repose sur un présupposé d’égalité entre les parties et de bonne foi. Or, avec un PN, ces conditions ne sont jamais réunies. Le manipulateur utilise ces séances pour :

• Déstabiliser sa victime en la confrontant directement
• Manipuler les médiateurs avec son charme
• Se présenter comme la victime de la situation
• Collecter des informations à utiliser contre l’ex-partenaire

Si la médiation est imposée par le juge, préparez-vous minutieusement avec votre avocat et restez factuelle, sans vous laisser entraîner dans le débat émotionnel que le PN cherchera à créer.

Comment prouver la violence psychologique

Prouver la violence psychologique est l’un des défis majeurs face à un PN. Contrairement aux violences physiques, elle ne laisse pas de traces visibles. Pourtant, elle constitue bien une infraction reconnue par le Code pénal.

Les preuves à rassembler

La bonne attitude consiste à consigner patiemment tout ce qui se passe au quotidien : plannings des tours de garde non honorés, pensions non payées, messages de menaces, au besoin faire établir des constats…

Voici les éléments de preuve les plus utiles :

• Messages écrits : SMS, emails, messages vocaux (conservez les originaux)
• Témoignages : proches, collègues, professionnels (médecins, enseignants)
• Certificats médicaux : consultations pour anxiété, dépression, troubles du sommeil
• Constats d’huissier : pour les violations de droits de garde, non-respect des accords
• Historique documenté : journal des incidents avec dates et détails

Ce que la loi reconnaît

La violence psychologique est reconnue par la loi française. L’article 222-14-3 du Code pénal punit les violences psychologiques au sein du couple de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Le harcèlement moral est également sanctionné.

Développer une stratégie de défense efficace

La victime qui choisit de divorcer d’un manipulateur narcissique doit donc s’attendre à ce qu’il tente de détruire sa vie et sa réputation. Est-elle, pour autant, condamnée à subir son emprise ? Non, car si elle réussit à s’entourer des bonnes personnes, elle pourra développer à son tour une stratégie de défense.

S’entourer des bons professionnels

Comment ? En ayant conscience d’abord, que son adversaire n’est pas ordinaire. Des avocats spécialisés dans ce type de procédure existent pour aider à opérer une contre-manipulation. Le soutien d’un thérapeute spécialisé est aussi indispensable.

En effet, la crise d’angoisse et les attaques de panique guettent les victimes, notamment au moment des décisions de justice. Le syndrome de stress post-narcissique peut rendre la procédure particulièrement éprouvante.

Attention aux amis communs

Sachez que vos amis communs risquent de prendre parti pour le PN. Le manipulateur aura préparé le terrain bien avant la séparation, semant le doute sur votre stabilité mentale. Ne comptez pas sur ces personnes pour témoigner en votre faveur.

Les attitudes à adopter

La première attitude à tenir est de ne pas sombrer dans l’affrontement, pour ne pas faire le jeu du pervers. Les tribunaux n’ont pas vocation à consacrer les victimes dans leur statut de victime, mais règlent simplement des questions concrètes sur le plan de la loi.

C’est dans le cadre d’une psychothérapie qu’une victime se sentira vraiment reconnue comme telle, tout espoir dans la justice étant, à ce propos, souvent désespéré.

La seconde attitude sera de n’opposer au juge que des faits, rien que des faits. La justice se base sur des preuves et c’est cela qui est pris en compte dans toute décision.

Quand le masque du PN tombe devant la justice

Les pervers narcissiques ont horreur des faits, et bien souvent, ce sont de simples états de faits qui les confondent. Or, acculés à la vérité, ils sont capables de perdre leur sang-froid et de se répandre tout à coup en propos incohérents et violents.

C’est là qu’ils s’effondrent, car leur narcissisme est profondément touché. Quand le masque de ce prédateur sournois tombe devant la justice, c’est en effet à son tour d’affronter le regard des autres !

Les signes de déstabilisation

Un PN déstabilisé peut montrer des signes révélateurs :

• Contradictions flagrantes dans ses déclarations
• Accès de colère inappropriés
• Incapacité à répondre à des questions factuelles
• Tentatives de manipulation visibles même pour le juge

Votre rôle est de rester calme, factuelle, et de laisser les faits parler. Plus vous serez stable émotionnellement, plus le contraste avec le comportement du PN sera visible.

Préparer sa sortie de l’emprise

Avant même d’entamer une procédure judiciaire, il est essentiel de préparer sa sortie méthodiquement. Cela implique :

• Sécuriser ses finances : ouvrir un compte personnel, constituer une épargne d’urgence
• Rassembler ses documents : papiers d’identité, actes de naissance, relevés bancaires
• Constituer son dossier de preuves : commencer à documenter les incidents
• S’informer sur ses droits : consulter un avocat spécialisé
• Préparer son réseau de soutien : identifier les personnes de confiance

Cette préparation en amont vous permettra d’aborder la procédure judiciaire avec plus de sérénité et de moyens.

FAQ : Justice et pervers narcissique

Témoignages de victimes

De nombreuses personnes ont traversé cette épreuve judiciaire face à un PN. Leurs témoignages montrent qu’il est possible de s’en sortir, même si le chemin est long et difficile. Lire l’expérience d’autres victimes peut vous aider à vous préparer et à garder espoir.

Découvrez les témoignages de Sylvie, celui de Jane et enfin d’Yvon.

Vous pouvez également lire le témoignage “Mon divorce mon combat” qui relate un parcours judiciaire de cinq années face à un manipulateur.