Accueil » Blog » Témoignages » TÉMOIGNAGE : j’ai vecu 10 ans avec un pervers narcissique – Comment je m’en suis sortie

TÉMOIGNAGE : j’ai vecu 10 ans avec un pervers narcissique – Comment je m’en suis sortie

()
On reve tous de rencontrer l’amour, celui qui fait vibrer, qui donne des papillons dans le ventre, qui promet un avenir radieux a deux. C’est ce que je croyais avoir trouve a 26 ans. Une belle histoire, du moins en apparence. Je me souviens encore du premier regard que j’ai pose sur lui. Un homme sur de lui, charismatique. Pourtant, au fond de moi, une petite voix murmurait un avertissement. Un malaise diffus, une sensation etrange que mon corps semblait vouloir me transmettre. Mais l’illusion etait plus forte. J’ai choisi de ne pas l’ecouter. Ce temoignage est le recit de ma descente aux enfers… et de ma liberation.

Vous vous reconnaissez dans ce temoignage ?

Faites le test pour identifier si vous etes victime d’un pervers narcissique

Faire le test maintenant

Quand l’amour devient un piege

Tres vite, notre relation est devenue une passion brulante, presque enivrante. Il etait partout, omnipresent dans mes pensees, dans mon quotidien. Je croyais qu’il m’aimait d’une intensite rare, que cette fusion etait la preuve que nous etions faits l’un pour l’autre. Je vivais dans un tourbillon d’emotions, oscillant entre euphorie et doutes fugaces que je balayais d’un revers de main. Apres tout, le grand amour ne se vit-il pas avec demesure ?

Mais ce que je ne savais pas, c’est qu’en realite, je ne vivais pas une romance, mais le debut d’un long cauchemar. Derriere les belles promesses et les attentions se cachait une autre verite, bien plus sombre : celle de la manipulation. Et moi, aveuglee par mes espoirs et mon desir de construire quelque chose de beau, je me laissais enfermer, lentement mais surement, dans un piege dont il serait terriblement difficile de sortir.

Ce temoignage est le recit de cette descente aux enfers. Comment un homme a su me seduire pour mieux m’aneantir, comment j’ai perdu pied, comment j’ai souffert… et surtout, comment j’ai reussi a m’en sortir. Parce que oui, on peut survivre a l’emprise d’un pervers narcissique. Et aujourd’hui, si je partage mon histoire, c’est pour que d’autres femmes sachent qu’elles ne sont pas seules, qu’il y a une issue, et que personne ne merite de vivre ce que j’ai vecu.

1. Une relation passionnelle… qui vire au cauchemar

Lorsque j’ai rencontre Maxime, je n’ai pas eu de coup de foudre. Il ne m’attirait pas particulierement, et quelque chose en lui me derangeait sans que je puisse mettre le doigt dessus. Mais j’etais jeune, naive, et surtout en quete d’une presence rassurante, presque paternelle. J’ai donc choisi de voir en lui l’homme ideal, celui qui allait m’aimer et me proteger.

Des les premieres semaines, notre relation a pris un tour passionnel. Maxime etait attentionne, envahissant meme. Il voulait tout partager avec moi, m’envoyait des messages en permanence, me couvrait d’attentions. Je me sentais aimee, desiree, speciale. Nous etions fusionnels, toujours colles l’un a l’autre. Ce que je prenais alors pour une intensite amoureuse n’etait en realite que le premier maillon de sa strategie d’emprise.

Peu a peu, des signaux alarmants sont apparus. Des petites critiques deguisees en plaisanteries, des remarques cinglantes sur ma facon de parler, de m’habiller. Puis les disputes ont commence. Au debut, elles semblaient anodines : une contrariete, une parole mal interpretee. Mais tres vite, elles se sont accompagnees d’insultes.

“Tu es trop susceptible”

“Tu dramatises tout”

“Je plaisante, tu ne sais pas rigoler !”

Je me sentais blessee, mais il savait toujours retourner la situation, me faire douter de mes reactions. C’etait du gaslighting pur, mais je ne connaissais pas ce mot a l’epoque.

Malgre tout, je voulais croire a notre histoire. Je me raccrochais aux bons moments, a cette passion qui me semblait unique. Quand il redevenait doux et aimant apres une dispute, je me persuadais que tout allait bien, que nous etions comme ces couples qui se disputent mais qui s’aiment profondement.

Puis j’ai franchi une etape decisive : nous avons emmenage ensemble. J’aurais du me rejouir, mais des ce moment-la, mon role a change. Ce n’etait plus l’amour insouciant du debut, mais une cohabitation ou je portais sur mes epaules toutes les responsabilites du foyer. Plus grave encore, a sa demande, j’ai accepte d’accueillir sa mere sous notre toit. J’ai tout accepte, pensant que c’etait normal, que c’etait ca, le compromis d’un couple.

Ce que je ne savais pas, c’est qu’a partir de la, tout allait basculer. Je ne serais plus jamais simplement “Elodie”, mais une femme sous emprise, un objet qu’il modelait a sa convenance.

2. L’enfer commence : isolement, manipulation et violence

Des que j’ai emmenage avec Maxime, j’ai senti un changement. Subtil au debut, presque imperceptible. Lui qui etait si prevenant et attentionne s’est mis a se relacher, comme s’il n’avait plus besoin de faire d’efforts. Ce qui n’etait que de petites remarques desobligeantes au debut s’est transforme en mepris constant.

Tout a pris une tournure plus sombre apres ma grossesse. C’est lui qui avait insiste pour avoir un enfant. Il disait vouloir fonder une famille, que c’etait la suite logique de notre amour. Mais a peine le test de grossesse positif, il s’est detache de moi. Les gestes tendres ont disparu. Finies les soirees colles sur le canape, finies les petites attentions.

Puis son hygiene a suivi le meme chemin. Douches espacees, vetements negliges. Comme s’il n’avait plus rien a prouver. Moi, enceinte, je me retrouvais a tout gerer seule : la maison, sa mere, mon travail, mon corps qui changeait. Et lui ? Il me regardait m’epuiser avec indifference, voire avec un plaisir pervers.

L’isolement s’est installe insidieusement. Mes amies ? Il les trouvait “mauvaises pour moi”. Ma famille ? Il critiquait chacune de leurs paroles, jusqu’a ce que je finisse par m’en eloigner pour eviter les conflits. Petit a petit, je n’avais plus personne a qui parler. J’etais seule, face a lui, dans un huis clos etouffant.

Et les disputes ont pris une autre dimension. Elles ne se limitaient plus a des mots. Un jour, il m’a poussee. Une autre fois, il m’a attrapee violemment par le bras. “Ce n’est rien”, me disais-je. “Il etait en colere, ca ne se reproduira pas.” Mais ca s’est reproduit. Encore et encore.

Je me souviens d’une nuit ou, enceinte de plusieurs mois, j’ai passe des heures a pleurer dans la salle de bain, enfermee, pendant qu’il tambourinait a la porte en hurlant des insultes. J’avais peur pour moi, pour mon bebe. Mais le lendemain, il s’est excuse. Il a pleure, dit qu’il ne savait pas ce qui lui avait pris. Et moi, epuisee, j’ai encore voulu y croire.

Ce que j’ai compris plus tard : C’etait le cycle classique de la violence psychologique : tension, explosion, reconciliation. Et a chaque tour du cycle, je m’enfoncais un peu plus dans l’emprise.

3. La naissance de mon fils : un tournant dans l’horreur

Quand mon fils est ne, j’ai espere que les choses changeraient. Qu’en devenant pere, Maxime deviendrait plus responsable, plus doux. Mais c’est tout l’inverse qui s’est produit.

Il n’a jamais change une couche. Jamais donne un biberon. Jamais berce notre enfant quand il pleurait la nuit. “C’est ton role, pas le mien”, disait-il. Moi, j’etais epuisee, entre les nuits blanches, l’allaitement, et cette solitude ecrasante.

Et les humiliations ont continue. Des remarques sur mon corps post-grossesse, sur mon incapacite supposee a etre une bonne mere, sur le fait que je “ne faisais rien de mes journees” alors que je m’occupais d’un nourrisson 24 heures sur 24.

Un jour, il m’a dit quelque chose qui m’a glacee : “Si tu me quittes, je te detruirai. Tu n’auras rien. Ni l’enfant, ni la maison, ni un centime.”

J’ai eu un deuxieme enfant. Puis un troisieme. A chaque grossesse, je me persuadais que cette fois serait differente. Et a chaque fois, l’emprise se resserrait un peu plus. Il controlait mes finances, mes sorties, mes frequentations. Je n’avais plus d’identite propre. J’etais devenue l’ombre de moi-meme.

4. La prise de conscience : le declic qui a tout change

La prise de conscience ne s’est pas faite en un jour. C’est un processus long, douloureux, fait de petites revelations et de grands doutes.

Le premier declic est venu d’une amie retrouvee par hasard. Elle m’a regarde et m’a dit : “Elodie, tu n’es plus toi-meme. Qu’est-ce qui t’est arrive ?” Cette simple phrase a plante une graine dans mon esprit.

Puis il y a eu les recherches sur Internet. Un soir, incapable de dormir, j’ai tape dans un moteur de recherche : “Mon mari me rabaisse en permanence”. Et la, j’ai decouvert un monde que j’ignorais. Les termes de pervers narcissique, d’emprise, de gaslighting. Je lisais des temoignages et j’avais l’impression de lire ma propre histoire.

Ce n’etait pas moi le probleme. Ce n’etait pas moi qui etais folle, susceptible ou incapable. J’etais victime d’un manipulateur.

Cette revelation a ete a la fois liberatrice et terrifiante. Liberatrice parce que je comprenais enfin ce qui m’arrivait. Terrifiante parce que je realisais l’ampleur du piege dans lequel j’etais enfermee.

Le moment decisif : Un jour, mon fils aine m’a demande pourquoi papa me parlait si mal. A cet instant, j’ai compris que mes enfants voyaient tout. Que je leur transmettais, malgre moi, un modele de couple toxique. Je ne pouvais plus rester pour eux. Je devais partir pour eux.

5. Preparer ma sortie en silence

Partir d’une relation avec un pervers narcissique ne se fait pas sur un coup de tete. C’est une operation militaire. Parce qu’il surveille tout. Parce qu’il controle tout. Parce que la moindre erreur peut tout faire echouer.

J’ai mis des mois a preparer ma sortie. Des mois a faire semblant, a sourire quand j’avais envie de hurler, a encaisser les humiliations en sachant que chaque jour me rapprochait de la liberte.

J’ai mis de l’argent de cote, quelques billets caches au fond d’un tiroir qu’il ne fouillait jamais. J’ai recommence a parler a des amis, a tisser des liens qu’il m’avait forcee a couper. J’ai pris des rendez-vous en cachette, avec une assistante sociale, un avocat. J’ai rassemble des preuves : messages, enregistrements, temoignages.

J’ai fait semblant. J’ai continue a sourire, a ne rien laisser paraitre. Il ne devait pas savoir que j’etais en train de le battre a son propre jeu.

6. Le jour ou j’ai franchi la porte

En juin 2018, je suis partie.

Je n’ai rien dit. Pas de confrontation, pas de cris. Juste moi, mes enfants, et le peu que je pouvais emporter.

Quand il a compris, il a explose. Hurlements, menaces, insultes.

“Tu es une incapable, tu reviendras en rampant !”

“Je vais te ruiner, tu n’auras rien !”

“Les enfants vont souffrir, tout sera de ta faute.”

Mais je n’avais plus peur.

Evidemment, il ne s’est pas arrete la. Les pervers narcissiques ne supportent pas de perdre. Il a tente de me faire passer pour la mechante, d’inverser les roles. Il a harcele nos proches, joue les victimes, essaye de me briser une derniere fois.

Mais j’avais des preuves, des temoignages.

Il a ete condamne a 9 mois de prison avec sursis et interdit de nous approcher pendant 3 ans.

La liberte a un gout amer… au debut

Aujourd’hui, il vit encore dans notre ancienne maison, sans payer un centime, pendant que moi, je rembourse encore le credit. C’est la derniere chaine qui me relie a lui. Mais bientot, ce sera fini.

Je ne dirai pas que tout a ete facile. Se reconstruire prend du temps. Il y a des jours ou l’ombre de cette vie d’avant me hante, ou la culpabilite me murmure que j’aurais du partir plus tot.

Mais quand je vois mes enfants rire, quand je peux dormir sans avoir peur d’un bruit dans la nuit, je sais que j’ai fait le bon choix.

Si je partage mon histoire aujourd’hui, c’est pour celles qui hesitent encore.

Il y a toujours une sortie.
Toujours une porte qui s’ouvre.
Il suffit d’avoir le courage de l’emprunter.

Et un jour, vous vous regarderez dans le miroir… et vous vous reconnaitrez enfin.

📚 Comprendre pour vous liberer

Les mecanismes de l’emprise et les strategies de liberation sont developpes en profondeur dans mes ouvrages :

8 livres complets

Plus de 2000 pages d’analyses approfondies et de strategies concretes

📖 Version papier pour une lecture traditionnelle

📱 Version numerique pour lire sur tablette ou liseuse

🎧 Version audio – Plus de 50 heures d’ecoute

Besoin d’aide pour sortir de l’emprise ?

Comme Elodie, vous pouvez vous liberer. Un accompagnement specialise peut vous aider a preparer votre sortie et a vous reconstruire.

Pascal Couderc est psychanalyste et psychologue clinicien, specialise depuis plus de 30 ans dans l’aide aux victimes des manipulateurs narcissiques. Il consulte en visioconsultation.

Questions frequentes apres ce temoignage

Combien de temps faut-il pour se reconstruire apres une relation avec un PN ?

Il n’y a pas de duree standard – chaque parcours est unique. Certaines personnes commencent a se sentir mieux apres quelques mois, d’autres ont besoin de plusieurs annees. Ce qui compte, ce n’est pas la vitesse, mais la direction. Avec un accompagnement adapte, vous progresserez a votre rythme. Les “rechutes” emotionnelles sont normales et ne signifient pas que vous echouez. Comme Elodie, vous pouvez retrouver votre liberte et votre joie de vivre.

J’ai peur de partir a cause des enfants. Que faire ?

C’est une peur legitime et tres frequente. Mais comme Elodie l’a compris, rester “pour les enfants” les expose a un modele de couple toxique et peut avoir des consequences durables sur leur developpement. Partir pour les proteger est souvent le meilleur choix. Preparez votre depart en amont : consultez un avocat specialise en droit de la famille, documentez les comportements problematiques, identifiez des soutiens. Et rappelez-vous : des milliers de femmes ont reussi a partir avec leurs enfants et a leur offrir une vie meilleure.

Le PN a ete condamne mais je vis encore dans la peur. Est-ce normal ?

Absolument. Le syndrome de stress post-narcissique peut persister longtemps apres la fin de la relation, meme quand le PN a ete condamne. Votre systeme nerveux a ete conditionne pendant des annees a anticiper le danger – il ne se “reprogramme” pas du jour au lendemain. C’est pourquoi un accompagnement therapeutique est souvent necessaire pour traiter ce traumatisme. Vous n’etes pas faible, vous etes une survivante dont le corps et l’esprit ont besoin de temps pour guerir.

📬 Rejoignez des milliers d’abonnes a notre newsletter

Chaque semaine, recevez des ressources exclusives pour comprendre, vous proteger et vous reconstruire.

J’accepte de recevoir des emails de pervers-narcissique.com et je comprends que je peux me désinscrire à tout moment via le lien inclus dans chaque email.

Cet article vous a-t-il été utile ?

Cliquez ici pour noter l'article !

Note moyenne / 5. Nombre de votes :

Il n'y a pas encore de vote !

SORTIE RAPIDE