LES COMPLICES DU PN : 4+1 TYPES DE PROFILS QUI LE SOUTIENNENT

Le PN est incapable de reconnaître l’individualité chez autrui, ce qui le condamne à ne jamais aimer sincèrement. Pourtant, malgré la superficialité de ses rapports humains, son charisme et son charme indéniable lui permettent de s’entourer d’individus avec une étonnante facilité. C’est par son talent d’acteur, sa capacité à faire bonne figure et bien entendu, l’efficacité de ses techniques manipulatoires, qu’il recrute des amis et des soutiens utiles. Et c’est bien là le critère prépondérant de ses choix amicaux et tout l’intérêt de ses efforts de séduction dans les interactions sociales : l’utilité. Ainsi, ne voyant les individus que comme des instruments, il va attribuer différents rôles aux membres de son cercle social, constituant 4 profils types de complices du PN, auxquels nous rajouterons un dernier cas de figure. Voyons comment gravite autour de lui et de sa victime l’écosystème du manipulateur sentimental.

1.   Le Fanclub du PN

Parmi les complices de PN les plus nombreux et aussi les plus anciens, on retrouve ce que l’on peut qualifier de “membres du fanclub”. À l’instar de groupies envers leur artiste favori, les fans du manipulateur sentimental l’admirent pour tout ce qu’il représente, et non pour ce qu’il est. Il s’agit d’une relation superficielle basée sur une idéalisation du personnage public. Les pervers narcissiques étant les maîtres de l’illusion, il est aisé pour eux de constituer une image respectable, enviable, attrayante. Le MPN dans le travail sera le collègue serviable et compétent. Dans le cercle d’amis, ce sera le boute-en-train à l’humour fin et aux anecdotes captivantes. Dans les interactions plus étroites (mais sporadiques), ce sera le confident attentif et faussement empathique. Toutes ses actions concordent à récolter tous les suffrages, y compris auprès de l’entourage de sa proie.

La constitution de ce fanclub a plusieurs fonctions :

  • gonfler l’ego fragile de cet individu à la personnalité narcissique pathologique ;
  • spéculer sur des proies potentielles ;
  • tester son pouvoir d’attraction ;
  • affiner ses techniques manipulatoires ;
  • recruter des adjuvants encore plus utiles pour servir ses plans machiavéliques.

En se créant un groupe d’appartenance dont il établit les règles (souvent sans même en avoir l’air), le prédateur sentimental pourra ainsi d’autant mieux isoler sa proie. Il est beaucoup plus difficile pour elle de voir (et qui plus est, de révéler) la face cachée de ce monstre quand tout le monde autour l’adule conjointement.

Les fans du MPN sont le plus souvent (mais pas exclusivement) des personnes :

  • facilement impressionnables ;
  • en manque affectif ;
  • présentant une faible estime d’elles-mêmes.

Les liens qui les unissent au PN restent en surface, c’est-à-dire qu’ils sont faits de rencontres ponctuelles ou dans un contexte accaparant (activité sportive ou de loisir, travail, études). Ainsi, ces relations peuvent être instaurées pendant de nombreuses années sur ce simple mode. Sans jamais atteindre un certain niveau de profondeur, il n’y a donc pas de risque pour le manipulateur sadique d’exposer sa vacuité intérieure.

2.   Les serviteurs

Les serviteurs sont toujours prêts à répondre aux besoins du PN. Ce qui anime ce genre de dynamique relationnelle, c’est assez communément la dette. En effet, bien qu’il puisse s’agir aussi d’un pur acte de bonté, on devient serviable envers quelqu’un principalement pour 2 raisons :

  • parce qu’on a le sentiment de lui devoir quelque chose ;
  • par anticipation de lui demander un jour une faveur.

C’est là qu’avec cette dimension d’intérêt, on entre dans la stratégie du PN. L’origine de cette relation de pseudo-solidarité a vraisemblablement pu commencer par le manipulateur qui a été le premier à offrir ses services. Il a sans doute trouvé une solution au problème de quelqu’un ou donné l’impression qu’il se sacrifiait par pure générosité envers autrui, ou bien fait miroiter qu’il avait le pouvoir d’apporter quelque chose de positif par altruisme (particulièrement dans le cadre du travail si le PN a une position de manager). Peu importe ce qu’il a fait, il a réussi non seulement à faire croire à tout le monde qu’aider son prochain faisait partie de son ADN, mais qu’en plus, il en avait réellement les moyens. Résultat : il a désormais l’allégeance de tous ceux qui pensent avoir bénéficié de sa gentillesse ou envisagent d’y avoir recours à l’avenir.

En attendant, ceux qui se démènent pour le manipulateur œuvrent à sens unique et le pire, c’est qu’ils croient que ce sont eux les privilégiés. Il est difficile de mesurer à quel point ces serviteurs ont conscience de la nature intéressée de cette relation, mais il est certain qu’ils n’y voient pas le moindre abus de la part du MPN. Au contraire ! Ce dernier aura tendance à leur faire croire que leur choix relève du libre arbitre, ce qui le dispense par là même du sentiment de redevabilité. Avec un PN, l’arroseur n’est jamais arrosé !

3.   Les soigneurs

Dans la hiérarchie du royaume du tyran sentimental, les soigneurs occupent un statut élevé. Ils ont l’honneur d’être les pourvoyeurs de soins de sa Majesté. C’est-à-dire qu’ils constituent le cercle le plus proche de cet être fascinant, puisqu’ils ont accès à sa vulnérabilité. Mais attention, une fois de plus, c’est une mise en scène de la faiblesse qui correspond aux phases de victimisation du PN. Effectivement, pour paraître plus humain, le prédateur sentimental adore se faire plaindre. C’est comme cela qu’il s’attire la sympathie d’autrui. Ainsi, les soigneurs seront les volontaires parmi ses amis qui s’improvisent pompiers ou dépanneurs pour voler à son secours. Ce seront aussi les porteurs du syndrome de l’infirmière. Loin de se douter qu’en subvenant à leur propre besoin de se rendre utiles, ils abreuvent de leur considération un puits sans fond, un vampire suceur d’énergie vitale.

Les soigneurs sont des complices très engagés dans la vie du pervers narcissique. Ils sont autant de futures victimes potentielles, car ils vivent déjà la relation sur un registre affectif, à l’inverse des serviteurs qui sont encore au stade du gain personnel.

Les soigneurs sont hautement manipulés et peuvent devenir victimes d’abus émotionnels. Ils tomberont certainement dans le déni de la nature pathologique du PN, recourant au mécanisme de défense de la rationalisation pour attribuer ses mauvais agissements à son état de vulnérabilité, bien que celle-ci soit feinte.

4.   Les protecteurs

L’équipe de choc constituée autour du PN ne saurait se passer de bons petits soldats ! Les protecteurs sont ceux qui ont subi un véritable lavage de cerveau ou qui y trouvent un intérêt (généralement financier). Il peut s’agir d’amis loyaux ayant lentement gravi les échelons du bastion du PN (fan, serviteur, soigneur et enfin, soldat) ou d’inconnus sollicités pour assurer sa défense comme les avocats, les juges, les policiers, les médecins, voire les psys peu habitués à détecter la perversion narcissique.

Entre soldats et mercenaires, le MPN réussit à se constituer une armée qui mènera ses combats à sa place. Le but est double :

  • Intimider l’ennemi potentiel : c’est-à-dire d’une part, les détracteurs du PN que l’on trouve parfois dans l’entourage proche de sa proie ; et d’autre part, la proie elle-même qui commencerait à avoir un déclic pour fuir l’emprise.
  • Terrasser l’ennemi déclaré : concrètement, cela consiste à lancer les représailles contre ceux qui ont fait tomber son masque de pervers sadique, particulièrement en cas de combat juridique sur la garde des enfants, par exemple.

Les protecteurs sont les complices du PN qui sont complètement aveuglés par ses manipulations. Ils en arrivent à développer une énergie agressive qui leur fait perdre la notion du bien et du mal. Ce sont les adjuvants les plus dangereux pour la victime et c’est ce phénomène qui indique particulièrement de bien s’entourer. La proie doit se constituer sa propre armée de conseillers à niveau médical, juridique, en assistance sociale et, dans l’idéal, former une bonne alliance thérapeutique avec un psy.

+1. Un profil de complice de PN qui surprend : La victime

Le dernier complice du PN est surprenant : c’est sa victime elle-même. C’est un concept que l’on doit au psychanalyste Alberto Eiguer. En effet, sans soumission, pas de domination et par conséquent, pas de jeu pervers. L’ultime pouvoir de démantèlement de l’écosystème du PN revient donc à sa proie. C’est en se soustrayant à l’emprise sentimentale qu’elle réussira à ébranler le château de cartes qui l’enferme.

Les complices du PN sont des instruments. Ils occupent 4 types de fonctions, toutes utiles au manipulateur. Ces acolytes endossent des rôles précis, soit temporairement, soit simultanément, soit de façon quasi permanente. La grande majorité de ces individus ne prendront jamais le parti de la victime et refuseront de voir la vérité en face : que leur maître est un monstre. Chercher à les convaincre de sa culpabilité, même à grand renfort de recommandations de lectures ou de visionnages subtils sur les pervers narcissiques ne serviraient probablement à rien : ils ne font pas partie des personnes à qui parler du vécu traumatique. Pour se prémunir du pouvoir de nuisance de l’effet de groupe dans un clan dirigé par un individu machiavélique, il n’y a d’autre choix pour une proie que de se constituer son propre système de soutien. La lutte sera plus équilibrée et plus certainement victorieuse.

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