Quand l’on parle de perversion narcissique, la victime est très souvent une femme. Mais qu’en est-il des hommes qui tombent dans le piège de ce type de manipulation ? La femme perverse narcissique existe bel et bien, et ses victimes masculines souffrent souvent en silence, prisonnières d’une double peine : l’emprise elle-même, et la honte de ne pas correspondre à l’image de l’homme « fort » que la société attend d’eux.
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Faire le test maintenantLa perversion narcissique féminine : une réalité méconnue
Il semble a priori bien difficile de déterminer la part exacte de la perversion narcissique féminine, et il convient de se méfier des exagérations à ce sujet. Néanmoins, la parole des hommes a tendance à se libérer et apporte aujourd’hui de nombreux témoignages des affres d’une relation avec une femme perverse narcissique.
Pourquoi les hommes victimes restent-ils silencieux ?
Les hommes victimes de manipulation perverse se heurtent à un obstacle supplémentaire que les femmes ne connaissent pas : le stéréotype de genre. Comment avouer, quand on est un homme, que l’on est « sous la coupe » d’une femme ? Comment expliquer que l’on subit des violences psychologiques — voire physiques — de la part d’une partenaire ?
La société attend des hommes qu’ils soient forts, dominants, en contrôle. Admettre sa vulnérabilité face à une femme manipulatrice revient, dans l’imaginaire collectif, à admettre une forme de faiblesse. C’est pourquoi beaucoup d’hommes victimes préfèrent se taire, minimiser, ou rationaliser les comportements de leur compagne.
« Elle a du caractère », « Elle est passionnée », « C’est moi qui l’ai provoquée »… Autant d’euphémismes qui masquent la réalité d’une emprise perverse.
Le profil psychologique de la femme PN
Sur le plan psychologique, la femme perverse narcissique présente les mêmes caractéristiques fondamentales que son homologue masculin : un manque total d’empathie, une incapacité à ressentir la culpabilité, un besoin insatiable d’admiration et de contrôle, et une tendance à instrumentaliser les autres pour servir ses propres besoins.
Cependant, son expression de la perversion s’adapte aux codes sociaux assignés au féminin. Là où l’homme PN peut user de sa force physique ou de son autorité professionnelle, la femme PN va davantage exploiter les armes traditionnellement associées à la féminité : la séduction, la victimisation, la manipulation émotionnelle, et le contrôle par les enfants.
Le mode opératoire d’une femme perverse narcissique
Les moyens employés par une manipulatrice perverse pour encercler sa victime et la murer dans la dépendance affective ne diffèrent pas fondamentalement de ceux employés par ses congénères masculins. Les trois phases du mode opératoire — séduction, invasion et destruction — sont respectées pour aboutir aux mêmes schémas de souffrance pour les victimes.
Phase 1 : La séduction — le miroir de la femme parfaite
Dans sa première approche, la femme perverse narcissique joue un jeu semblable à celui du PN masculin. La période de la rencontre sera celle d’une intense séduction. Si les hommes jouent sur la performance du parfait chevalier servant, les femmes, elles, flattent l’ego de leur futur compagnon en jouant à la « femme parfaite ».
Elles savent afficher socialement une vitrine des plus enviables : apparence coquette, intérieur soigné, enfants bien élevés… Tout comme le love bombing masculin, la femme PN est au premier abord la femme idéale, que sa future victime se félicite d’avoir rencontrée.
Elle se présente comme la compagne rêvée : attentive, admirative, sexuellement disponible, capable de comprendre son partenaire comme personne avant elle. Elle devine ses blessures passées et se positionne comme celle qui va enfin le « réparer ». Cette promesse implicite de guérison est le crochet qui va ancrer l’homme dans la relation.
Phase 2 : L’invasion — la prise de contrôle progressive
Pourtant, comme dans toute relation avec un prédateur narcissique, les choses vont peu à peu se déliter. La séduction aidant, les pervers narcissiques, tous sexes confondus, cherchent à se rendre indispensables auprès de leur partenaire.
Ceux-ci l’acceptent relativement bien, car les manipulateurs ont tendance à s’ériger en rempart des blessures passées de l’autre. Mais peu à peu, la façade avenante de la femme perverse narcissique s’efface au profit de son caractère tyrannique.
Une gêne s’installe dans la relation, car son partenaire se met à redouter ses sautes d’humeur et son agressivité. En fait, elle lui déploie tout l’attirail de la manipulation mentale : mensonge, dénigrement, dévalorisation, culpabilisation…
L’isolement : couper les liens avec l’extérieur
Tout comme le pervers narcissique masculin, la femme atteinte de ce trouble isolera sa proie de son entourage, pour le soustraire à toute influence autre que la sienne. Elle y arrive assez facilement, car elle circonvient instinctivement l’entourage amical habituel.
Pour éloigner des adversaires plus retors, comme les enfants d’une précédente union ou les personnes plus clairvoyantes, elle peut exercer un véritable harcèlement moral, mêlant chantage affectif et culpabilité.
La famille de l’homme est souvent la première cible. La femme PN instille progressivement l’idée que sa belle-mère est « toxique », que ses amis sont « mauvais pour lui », que ses collègues « ne le respectent pas ». Elle se positionne comme la seule personne qui le comprenne vraiment, la seule en qui il peut avoir confiance.
La machine à détruire : les spécificités de la violence féminine
Une fois qu’elle a bien enfermé sa victime dans une relation toxique, la femme perverse narcissique assoit son entreprise de destruction.
La violence psychologique comme arme principale
Une femme perverse narcissique s’enferme dans un comportement sadique et égocentrique. Mais son infériorité dans le rapport de force physique l’amène à redoubler d’efforts sur le terrain de la violence psychologique.
Redoutablement instinctive, elle axe ses attaques autour de la parole blessante, qu’elle manie comme une arme de précision. Sans en avoir l’air, elle distille innocemment l’humiliation pour rabaisser son partenaire dans tous les actes de sa vie, notamment vis-à-vis des efforts qu’il fait pour la garder.
« Tu n’es pas un vrai homme », « Mon ex savait me satisfaire, lui », « Tu es pathétique quand tu pleures »… Ces phrases assassines visent le cœur de l’identité masculine.
Le dénigrement sur son physique se glisse aussi dans l’intimité, pour s’asséner avec plus de cruauté. Elle peut critiquer ses performances sexuelles, sa virilité, son corps, dans des moments où il est particulièrement vulnérable.
Le chaud et le froid : le cycle infernal
La femme perverse narcissique, tout comme son homologue masculin, aime souffler le chaud et le froid dans la relation. Elle fera mine de cautériser momentanément les plaies de sa victime, pour mieux y revenir plus tard.
La victimisation est chez elle fréquente, car elle retourne volontiers les arguments de son partenaire contre lui. Elle est experte en mensonges et contre-vérités qui finissent psychologiquement par épuiser sa victime.
Quand l’homme ose se plaindre, elle inverse les rôles : « C’est toi qui me maltraites », « Tu es violent avec moi », « Tu me fais peur ». Cette inversion accusatoire est particulièrement dévastatrice car elle exploite la peur masculine d’être perçu comme un agresseur.
La violence physique : un tabou masculin
Si le partenaire est trop passif, la femme manipulatrice narcissique peut avoir recours à la violence physique. Or, il sera alors très compliqué pour l’homme de le prouver. Elle est, en effet, redoutablement douée pour mettre les apparences sociales de son côté.
Un problème qui dissuade sa victime d’oser la dénoncer. Car qui croira un homme qui prétend être battu par sa femme ? Et même s’il ose parler, les traces de griffures, de morsures ou d’objets lancés seront minimisées ou retournées contre lui : « Il a dû la provoquer », « Elle s’est défendue ».
L’arme sexuelle
Sur le plan sexuel, la femme perverse narcissique se sert souvent de la sexualité comme d’un moyen de pression sur son partenaire. L’abstinence imposée ne sera pas la seule humiliation qu’elle lui infligera, car il s’agit d’une femme souvent notoirement infidèle.
Elle peut alterner les périodes de disponibilité sexuelle intense (pour maintenir le lien) et les périodes de rejet glacial (pour punir). Ses infidélités, réelles ou suggérées, servent à maintenir son partenaire dans un état d’insécurité permanent.
Les enfants : l’arme ultime de la femme PN
S’il existe un domaine où la femme perverse narcissique dispose d’un avantage considérable sur son homologue masculin, c’est celui des enfants. Dans notre société, la mère reste perçue comme le parent « naturel », celui dont l’instinct maternel garantit l’amour inconditionnel.
L’instrumentalisation pendant la relation
Pendant la relation, la femme PN utilise les enfants comme levier de contrôle. Elle peut menacer de partir avec eux, de monter les enfants contre leur père, ou de l’empêcher de les voir s’il ne se plie pas à ses exigences.
Elle peut aussi utiliser les enfants pour triangulariser : se plaindre auprès d’eux du comportement de leur père, les prendre à témoin des « violences » qu’elle subit, les transformer en alliés contre lui. C’est une forme particulièrement perverse de manipulation parentale.
L’arme nucléaire de la séparation
Lors de la séparation, cette instrumentalisation atteint son paroxysme. La femme PN peut :
• Porter de fausses accusations de violence conjugale ou d’attouchements sur les enfants
• Demander une ordonnance de protection pour éloigner le père
• Saboter systématiquement les droits de visite
• Monter les enfants contre leur père jusqu’à provoquer un rejet total
Face au système judiciaire, qui reste statistiquement plus favorable aux mères, le père victime se trouve doublement piégé. Non seulement il a subi des années de manipulation, mais il risque encore de perdre ses enfants.
Comment se protéger d’une manipulatrice perverse ?
La femme perverse narcissique prend soin de choisir ses victimes. Elle préfère les hommes doux et réservés qui ne sauront pas trop comment réagir devant son caractère de tyran. Comme tout manipulateur narcissique, elle a besoin qu’il y ait une faille narcissique chez l’autre, car cela va l’aider à compenser son propre narcissisme défaillant.
Les freins spécifiques aux hommes
Les hommes ont par tradition moins tendance à exprimer leurs sentiments et à se prendre en charge en consultant. Ils sont aussi plus enclins à redouter les moqueries, notamment celles de ceux prompts à les considérer comme des « pigeons ».
Les conséquences d’une telle relation en sont d’autant plus douloureuses pour eux. Un homme sera pourtant moins retenu sur le plan matériel que la femme pour partir. Malheureusement, c’est bien un besoin aveugle d’être aimé qui les empêche trop souvent d’ouvrir les yeux.
Reconnaître les signaux d’alerte
Certains signes doivent alerter dès le début de la relation :
• Elle semble « trop parfaite », trop vite
• Elle dénigre systématiquement ses ex (« tous des pervers »)
• Elle cherche à vous éloigner de votre entourage
• Ses crises de colère sont disproportionnées
• Elle ne s’excuse jamais sincèrement
• Elle inverse systématiquement les responsabilités
• Vous marchez sur des œufs en permanence
La fuite comme seul salut
De nombreux hommes témoignent avoir mis plusieurs années à se défaire de l’emprise d’une femme perverse narcissique. Cette fragilité leur est très préjudiciable et peut altérer leurs capacités de résilience. De gros dommages peuvent en résulter sur leur psychisme, comme des dépressions sévères, des tentations suicidaires, ou l’impossibilité de renouer toute autre relation amoureuse plus tard.
Pour trouver comment sortir de l’ornière, ils ont au moins autant besoin que les femmes d’être entourés. Renouer avec l’entourage aimant que leur compagne aura éloigné est à cet égard primordial.
S’ils sont conscients du caractère pathologique de leur relation amoureuse, ils doivent sans tarder s’éloigner. La fuite est le seul salut qui vaille devant un manipulateur, quel qu’en soit le sexe.
Se reconstruire après une femme perverse narcissique
Quand le départ est difficile, l’aide de la thérapie oriente vers les prises de conscience nécessaires. À notre époque, les hommes sont de plus en plus nombreux à pousser la porte des psys : une évolution certainement nécessaire.
Dépasser la honte
Le premier obstacle à surmonter est la honte. Beaucoup d’hommes victimes ont intériorisé l’idée qu’ils auraient dû « être plus forts », qu’un « vrai homme » n’aurait pas subi cela. Cette culpabilité est injustifiée : l’emprise n’a rien à voir avec la force ou la faiblesse. Elle est un mécanisme psychologique qui peut toucher n’importe qui.
Comprendre pour ne pas répéter
La thérapie permet de comprendre pourquoi cette relation a été possible. Quelles blessures d’enfance ont rendu vulnérable à ce type de manipulation ? Quels schémas relationnels se répètent ? Cette compréhension est essentielle pour éviter de retomber dans le même piège.
Retrouver confiance en soi
Après des années de dénigrement, l’estime de soi est en lambeaux. La reconstruction passe par la réappropriation de sa valeur, de ses qualités, de son droit à être respecté et aimé. C’est un processus long, mais possible.
Conclusion : briser le silence
Les souffrances de l’autre sont un peu le terrain de jeux de la femme perverse narcissique. Mais il ne faut pas la juger trop vite, car peut-on parler de méchanceté chez une femme totalement dénuée de tous principes moraux ? Rappelons qu’une personne sociopathe, même si elle proclame le contraire, est totalement dépourvue d’empathie humaine.
La reconnaissance de la perversion narcissique féminine est un enjeu de société. Elle permettrait aux hommes victimes de sortir du silence, de trouver les mots pour décrire ce qu’ils vivent, et d’accéder à l’aide dont ils ont besoin.
Si vous êtes un homme victime d’une femme manipulatrice, sachez que vous n’êtes pas seul. Votre souffrance est légitime. Et la sortie est possible.
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