MA FILLE EST SOUS EMPRISE, QUE FAIRE ? 6+1 Conseils Pour l’En Sortir

Aussi forte soit-elle, aussi indéfectible puisse-t-elle paraître, la relation particulière entre un père ou une mère et sa fille peut être menacée par un gendre pervers narcissique. Dans toute sa malveillance, il en fait même presque systématiquement un défi très excitant. Vous êtes parent d’une adulte ou presque et pourtant, vous vous inquiétez pour elle et ses éventuels enfants ? Vous vous êtes documenté sur ce site, peut-être avez-vous passé le test gratuit en ligne pour évaluer le potentiel profil manipulateur de son mari ou petit copain. Le constat est là et vous vous dites :“Ma fille est sous emprise”. Si vous êtes motivé à la sortir de cette situation, armez-vous de patience et de psychologie, mais surtout, soyez prudent et préparé : vous vous attaquez à une personnalité machiavélique et intelligente ! Voici nos 6+1 conseils pour aider au mieux votre fille, et peut-être vos petits-enfants, à se défaire de l’influence destructrice du conjoint PN.

1.   Ne bousculez personne, ni votre fille ni son conjoint PN

Clamer haut et fort “ma fille, tu es sous emprise, échappe-toi vite !” est la pire des choses à faire. Non seulement vous risquez de la braquer, mais en plus, vous irez dans le sens de la paranoïa du PN. Il pourra ainsi dire à sa compagne : “Tu vois ? Ta mère (ou ton père) ne m’aime pas, elle cherche à nous séparer, je ne veux plus la voir”. Par peur de le contredire, votre fille se rangera à ce jugement et s’isolera davantage de sa famille, ce qui renforcera d’autant plus l’influence de son conjoint persécuteur.

N’oubliez pas que le prédateur sentimental est un fin stratège qui a installé sa domination d’abord par la séduction, puis par des techniques manipulatoires insidieuses et répétées. Son système s’est mis en place sournoisement pour mieux s’ancrer. Même avec la meilleure volonté du monde, il est quasiment impossible pour vous de le faire voler en éclats. Votre fille n’est peut-être pas encore prête à entendre qu’elle s’est fait avoir. De plus, un pervers démasqué redouble toujours de virulence envers sa proie.

Soyez plus subtile que lui en choisissant de ne pas le dénigrer. Évincez-le tout bonnement de votre propos pour vous concentrer uniquement sur votre fille. Bien sûr, si c’est elle qui parle de son partenaire de vie, écoutez-la attentivement et contentez-vous de stimuler son esprit critique par des questions uniquement dirigées vers elle, telles que “Et tu trouves cela normal ?” ou “Comment t’es-tu sentie à ce moment-là ?”. Pour vous répondre, il faudra bien qu’elle s’interroge elle-même sur la santé de son couple et ses effets sur elle.

2.   Maintenez le lien parent-enfant quoiqu’il se passe

Une femme sous influence perverse peut rejeter très violemment ses parents, voire toute sa famille. Même si cela vous semble injuste et disproportionné, il faudra mettre votre colère de côté et ne retourner à votre fille que de l’amour, de la bienveillance et de la compréhension. Consolez-vous en acceptant le fait qu’elle n’est plus vraiment elle-même, mais que c’est provisoire. Elle est conditionnée, au point que ses structures cérébrales en ont été modifiées. Cette conséquence (sans doute la plus effrayante) de l’emprise est tout à fait réversible, surtout avec un accompagnement thérapeutique. Mais cette démarche de reconstruction doit commencer par une prise de conscience que votre enfant n’a pas encore eue.

N’ayez de cesse de lui rappeler qu’elle sera toujours la bienvenue chez vous, que chacun de ses coups de fil vous comble de bonheur et que vous serez là pour l’écouter et essayer sincèrement de la comprendre, sans jamais la juger ni la culpabiliser. Ne perdez pas espoir et protégez-vous des blessures émotionnelles qu’elle peut tenter de vous infliger pour vous éloigner. De même, ne vous attendez pas à une progression constante. Il y aura des hauts et des bas et parfois, les victoires seront suivies de rechutes. Il n’y a pas de parcours linéaire pour s’affranchir d’un pervers manipulateur.

3.   Informez subtilement votre fille des mécanismes d’emprise

Le savoir est la meilleure arme. Trouvez des moyens détournés pour familiariser doucement votre fille avec des concepts en lien avec l’emprise psychologique, comme la faille narcissique, les micromanipulations ou le SAP (Syndrome d’Aliénation Parentale). Cela peut commencer par l’évocation d’un fait divers, d’une recherche scientifique ou d’un évènement autour de la violence conjugale, par exemple.

Servez-vous des ressources de ce site pour adopter un discours structuré et documenté sur la vie de couple, les problèmes maritaux ou d’éducation parentale si elle est enceinte ou a déjà des enfants. Transférez-lui des articles ou encore, racontez-lui l’histoire d’une amie (imaginaire si besoin est) qui a réussi à s’extirper des griffes d’un homme toxique. Toutefois, attention à ne pas trop en faire. Il faut aussi que vos conversations restent naturelles et intéressantes, surtout pas moralisatrices.

L’important est de planter une petite graine dans sa tête et de lui laisser le temps de germer et de se développer. Le cheminement de votre fille se passera essentiellement en introspection. Abandonnez l’idée d’obtenir des résultats rapides et visibles. Lancez le processus et accompagnez-le sans tenter de le contrôler. Soyez malgré tout attentif aux signes de renforcement de l’emprise (comme un projet de mariage ou de bébé) ou d’amplification de la violence morale en violence physique.

4.   Rappelez-lui qui elle était avant de tomber sous l’influence du manipulateur

Même si votre fille vous semble éteinte, comme l’ombre d’elle-même, accrochez-vous à l’enfant et à la jeune femme qu’elle était avant l’arrivée du PN dans sa vie. Sa vraie personnalité est encore là, enfouie. Il va falloir creuser pour qu’elle refasse surface.

Remémorez-vous ensemble des anecdotes de temps plus heureux. Reparlez-lui de ses passions d’enfance ou d’adolescence, des voyages qu’elle a pu faire, des réussites et des amis qu’elle a eus. Demandez-lui ce que sont devenus ses camarades de classe, afin qu’elle ait éventuellement envie de reprendre contact avec eux. De même, mettez en avant ses traits de personnalité avec des phrases d’apparence anodines de type : “Tu étais si aventureuse pour ton âge !” ; “Tu étais le boute-en-train du groupe !” ; “Ton père et moi étions si fiers de toi quand tu as obtenu ton diplôme !”  Réveillez petit à petit sa vraie nature.

5.   Rééduquez-la au bonheur, à l’estime et au soin de soi

Amenez à votre fille la culture du développement personnel et du bien-être. Ce serait un tort de lui exprimer votre regret de ne pas l’avoir vue à Noël. Cela représente une pression supplémentaire qu’elle n’est pas en capacité de gérer, trop étouffée par le harcèlement moral que lui impose son conjoint. Pour lui donner envie de vous retrouver, offrez-lui plutôt des bulles de liberté et des moments de plaisirs qui raviveront sa joie de vivre.

Invitez-la pour des moments de partage avec vous : une après-midi thalasso, un cours de cuisine, un spectacle ou un repas dans son restaurant préféré. Si son compagnon lui interdit de vous fréquenter et qu’elle le fait en cachette, évitez toutefois de laisser des traces de votre réunion comme une manucure, une coupe de cheveux ou de nouveaux vêtements. Il ne faut pas qu’il lui fasse payer son escapade, sinon il défera tout le travail que vous aurez entrepris. Durant votre rencontre avec votre fille, montrez-vous d’humeur positive et glissez-lui des compliments sincères pour qu’elle se sente aimée et valorisée. Réapprenez-lui l’amour sain. Il faut qu’elle vous quitte le cœur rempli, avec l’envie de réitérer l’expérience au plus tôt.

Expliquez-lui également les bienfaits de suivre une thérapie pour son équilibre mental, sans mentionner sa faiblesse psychologique due à son bourreau. C’est très souvent par ce biais que la réalisation de la situation se fait.

6.   Apportez-lui le soutien nécessaire pour envisager de quitter son bourreau

La peur de l’inconnu est bien souvent plus forte que la résignation à supporter une vie peu épanouissante. Une victime de dominateur sentimental sait parfaitement bien que la rupture sera forcément chaotique et douloureuse, alors déjà lasse, elle préfère endurer son quotidien misérable.

En tant que psychologues spécialistes de la perversité narcissique, nous savons que les femmes qui se sortent le mieux de cette période trouble de la séparation du couple toxique sont celles qui disposent d’un entourage solide. Soyez donc une valeur sûre sur laquelle votre fille pourra s’appuyer.

Rappelez-lui très régulièrement qu’elle peut compter sur vous, quel que soit son besoin. Elle n’a aucune crainte de déranger ou de profiter à avoir. Les parents sont censés être là pour leurs enfants, quel que soit leur âge, et les coups durs peuvent toucher n’importe qui dans une famille. C’est pourquoi l’entraide est parfaitement normale. Même si votre fille ne vous sollicite pas tout de suite, le simple fait de savoir qu’elle n’est pas seule et qu’elle peut bénéficier de votre soutien moral, matériel ou financier lui donnera certainement plus de courage.

+1. Que faire si le dialogue est totalement rompu avec votre fille manipulée ?

Si l’emprise sous laquelle se trouve votre fille est trop forte et que toute conversation est impossible, sachez que vous pouvez faire appel au dispositif de médiation familiale. Des conseillères pourront vous accompagner pour rétablir le dialogue.

En dernier recours, si votre fille s’obstine à vous écarter de sa vie et qu’elle a des enfants, sachez que l’article 371-4 du Code civil protège le droit de l’enfant à entretenir des relations personnelles avec ses ascendants. Ainsi, les grands-parents peuvent disposer d’un droit de visite, d’hébergement et de correspondance à faire valoir auprès du JAF (Juge aux Affaires Familiales).

Même si cette résolution semble extrême, elle peut rester le dernier lien avec votre fille, en attendant que le temps fasse son œuvre et qu’elle soit prête à revenir vers vous. Il faudra alors vous concentrer sur la construction d’une relation privilégiée avec votre petit-fils ou votre petite-fille pour pouvoir les soutenir au cas où, eux aussi, souffriraient de la toxicité de leur père PN.

“Ma fille est sous emprise” sonne certainement comme une sentence terrifiante dans votre tête. Tout d’abord, félicitez-vous d’avoir mis le doigt sur le cœur du problème, et préparez-vous à mener un combat de longue haleine. Si votre enfant chérie n’est pas aussi avancée que vous dans cette réflexion, vous ne pourrez que l’éclairer, mais vous ne pourrez pas la sauver malgré elle. En attendant qu’elle progresse dans son cheminement personnel, soyez son phare, la lumière vers laquelle elle pourra toujours se tourner, quels que soient les tempêtes et les changements de direction. Vos liens de filiation s’en trouveront plus forts que jamais après une telle épreuve. Courage.

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