LA RECHUTE AVEC UN PN : QUE FAIRE LORSQUE L’ON RETOMBE SOUS EMPRISE ?

Malgré tous les efforts déployés pour sortir d’une relation toxique, la rechute avec un PN est malheureusement le lot de la grande majorité des victimes. Tant et si bien qu’il n’est pas rare de compter plusieurs épisodes de ce genre pour un même couple. Ceux-ci peuvent donner l’impression que rien ne changera jamais, que tenter une nouvelle libération serait inutile et qu’il serait plus simple de se résigner à son terrible sort. Et pourtant… Il est temps de modifier notre regard sur ces revirements de situations et, plutôt que de les stigmatiser, d’en considérer les aspects positifs. Analysons le phénomène et voyons comment réagir en cas de retour sous l’emprise sentimentale avec un pervers narcissique.

Pourquoi une victime craque et retourne avec son ex toxique ?

En quittant votre bourreau, vous étiez sûre de vous : plus jamais ça ! Vous avez mobilisé une énergie folle pour réussir à partir pour de bon et maintenant que le plus dur a été fait, il est impensable de le laisser revenir dans votre vie. Avec un regard distancé et la tête froide, c’est la logique même et vous êtes parfaitement convaincue de votre choix. Oui, mais voilà, la stratégie du manipulateur sentimental est (et a toujours été) de parasiter vos capacités de réflexion par des émois hautement perturbants. Fort de tout ce qu’il a appris de vous et de vos insécurités, de l’état de fragilité émotionnelle dans lequel il vous a laissée et du deuil qu’il vous reste encore à faire, le PN sait bien que vous n’êtes pas dans les meilleures conditions pour tenir une ligne de conduite irréprochable. Et justement, les brèches, les entre-deux, la confusion sont ses voies royales pour s’immiscer dans votre psychisme. Ainsi, encore à des années-lumière de vous imaginer remettre le couvert, sans savoir pourquoi ni comment, vous sentez à nouveau les griffes du vampire vous enserrer. Vous voici encore une fois emprisonnée dans ce couple maudit.

Quand la biologie vous joue des tours

La première chose à faire lorsque l’on réalise que le piège s’est refermé, c’est de faire preuve d’indulgence envers soi-même. Votre opposant est très doué et qu’il ait (en apparence) remporté cette manche ne veut pas dire que vous êtes plus bête ou faible que lui et que tout est joué d’avance. Plutôt que de se décourager ou pire, de s’en vouloir d’avoir craqué en laissant revenir le PN, il faut comprendre comment cela a pu se produire. Pour cela, il existe une explication toute simple, parfaitement scientifique et bien heureusement déculpabilisante : vous êtes un être humain ! Mais creusons un peu ce vaste sujet…

L’inconfort de la séparation est source d’un grand stress et il se trouve que votre cerveau est une véritable machine à résoudre les problèmes. Sa mission ? Vous fournir des solutions les plus adaptées et les plus immédiates possible pour revenir à un état plus acceptable de confort, sans se préoccuper de l’après. Nous savons que la codépendance qui vous a prédisposée à la manipulation sentimentale provoque une sorte d’addiction à l’autre. Le manque affectif vous oblige à chercher des gratifications à court terme destinées à activer les circuits de la récompense par la sécrétion d’hormones dites “du bonheur” ou “de l’attachement”. L’anxiété due à une mauvaise estime de soi au départ cherche un apaisement rapide en captant par exemple l’attention de l’autre. Vous adoptez ainsi un comportement compulsif dans un premier temps visant à attiser la convoitise. Celui-ci cède ensuite la place à un sentiment de culpabilité parce que vous savez que votre action est néfaste sur un plus long terme, ce qui génère à nouveau de l’angoisse qu’il faudra calmer, et ainsi de suite. Ce n’est ni plus ni moins qu’un cercle vicieux, d’où le caractère répétitif des rechutes avec un PN qui comptent en général plusieurs épisodes.

Pour casser la boucle infernale, il faut donc commencer par se revaloriser. L’estime de soi est une valeur cruciale à acquérir après une relation toxique, mais pour ce faire, il faut entrer dans l’introspection en étant, dans l’idéal, accompagné par un thérapeute qualifié.

Comment analyser la rechute avec un PN ? Quelles leçons en tirer ?

Revenir auprès de son bourreau est toujours une épreuve décourageante pour une victime. Cela la met dans une détresse émotionnelle encore plus grande, mais l’expose également à plus de dangers, car le manipulateur comprendra que son emprise a vacillé et qu’il est nécessaire de resserrer l’étau. Pourtant, cette étape peut être une nouvelle avancée vers le salut. Voyons comment…

Un retour au calme ? Attention, danger !

Parmi les aspects négatifs de la rechute avec un PN, les plus courants à gérer à titre individuel sont :

  • La culpabilité (comme nous l’avons vu plus haut), car à l’image d’un addict, vous avez beau savoir que la pulsion à laquelle vous avez cédé est néfaste pour vous, vous n’avez pas réussi à vous en empêcher et cela vous met en échec.
  • La honte, notamment vis-à-vis de l’entourage qui vous a soutenue lors de la séparation et qui tend à jeter l’éponge par incompréhension après un revirement de situation de ce type. D’ailleurs, n’hésitez pas à faire part à vos proches des mécanismes biologiques expliqués plus haut afin qu’ils puissent continuer de vous aider. C’est important.

Mais dans la dynamique du couple, le vrai risque est que le pervers manipulateur cherche à se venger. N’oubliez pas qu’il a subi un affront intolérable pour lui lorsque vous l’avez quitté et ça, il ne l’a pas oublié ! Ou peut-être est-ce lui qui vous a abandonnée et il revient juste parce que vous étiez en train de passer à autre chose, ce qui l’a froissé. Peu importe… Passé la phase mielleuse destinée à vous ramener dans ses filets, il risque de vous faire payer votre incartade au prix fort par un redoublement de violence psychologique, voire de violence physique. Restez sur vos gardes et surtout, ne vous avouez pas vaincue ! Malgré tout, vous êtes maintenant au courant de sa nature machiavélique, ce qui vous donne un atout de taille.

Et si c’était la dernière ligne droite avant la libération ?

Il ne faut pas voir le fait de laisser votre PN revenir dans votre vie comme un retour à la case départ. La différence avec les débuts de votre rencontre, c’est que vous l’avez désormais identifié comme étant une structure de personnalité dont on ne peut pas changer (sans le lui dire bien sûr). Or, ce qui est su ne peut plus être ignoré. En d’autres termes : vous avez ouvert les yeux, vous êtes donc sur le bon chemin !

Si vous avez rechuté, c’est probablement par besoin de validation et non par faiblesse. Par conséquent, inutile de vous autoflageller ! Voyez plutôt le côté positif : vous avez pris conscience que votre duo est condamné. À la manière d’un chercheur, il vous faut encore une fois vérifier que votre choix de mettre fin à cette relation malfaisante est la seule issue. Vous n’êtes pas masochiste, vous êtes en quête de certitudes afin de vous prémunir d’éventuels regrets qui pourraient perdurer et ralentir votre reconstruction.

Continuez de vous documenter à travers les nombreux articles, podcasts et vidéos de notre site pour mieux connaître les modes de fonctionnement du manipulateur et inspirez-vous des témoignages d’anciennes victimes rescapées que nous avons recueillis. Vous pouvez également intégrer notre groupe Facebook au sein duquel vous trouverez toujours une écoute bienveillante de la communauté. Emmagasinez toutes ces connaissances et éventuellement, entamez une thérapie avec un psy en ligne ou en présentiel pour franchir les prochaines étapes avec un maximum de soutien. La fin du cauchemar est proche, vous êtes déjà partie une fois, plusieurs fois, c’est que vous en êtes capable.

La rechute avec un PN est un passage quasiment incontournable dans les relations toxiques. Loin d’être un incident de parcours ou un retour en arrière, elle signale avant tout une volonté de s’affranchir qui, bien que perturbée par des mécanismes parasites indépendants de la volonté de la victime, correspond à une vérité profonde. Plutôt que de désespérer et s’en vouloir d’avoir craqué momentanément, il faut s’accrocher à cette envie pour garder le cap vers la libération de l’emprise. Ce qui est inéluctable, c’est que le PN se comportera à nouveau mal avec sa proie, et la bonne nouvelle, c’est que ce sera peut-être enfin la fois de trop, celle qui la poussera à partir une fois pour toutes.

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