Témoignage de Jennifer : De la destruction à petit feu à la renaissance

Je vais vous parler des petites choses, ces petits “rien” qui vous consument avec un pervers narcissique. Bien sûr, j’ai aussi vécu les situations graves de l’emprise sentimentale, inacceptables même… mais comme vous, je les ai minimisées. La violence, les insultes, les intrusions dans mon intimité, il y avait bien des explications à tout ça, non ? Pas grave… je les ai trouvées pour lui. Ce n’est pas là que s’est joué mon traumatisme.

Ça fait 4 ans que j’ai quitté Sébastien.

Je l’ai fait sur un coup de tête, enfin, c’est ce que je croyais. Non, c’était un débordement après 10 ans d’empilement de tout ce qui a contribué à mon mal-être. Un lent processus de démolition, pierre par pierre. Plus il avançait dans sa besogne et plus il se galvanisait, tandis que moi, je m’éteignais. Ma force, il me l’a volée, vampirisée. Il n’y en avait pas assez pour deux. Ce serait différent aujourd’hui…

Au fil des effractions dans mon esprit,

j’ai fait des enfants, alors que je pensais ne pas en vouloir. J’ai quitté mon travail dont j’étais si fière et qui me comblait. J’ai aussi déménagé à 800 km de ma famille, de mes amis, de ma vie. “Tu as de la chance” me disait-il. Oui, je suis tombée sur une belle région, une jolie cage dorée. Lui, il est redevenu roitelet de son fief. Il a retrouvé son réseau, ses amis, ses proches, tous ceux qui se sont finalement ligués contre moi.

Et puis, au tribunal, il a gagné.

À petit feu, là aussi. 3 procédures en 2 ans. Il l’a eue sa garde alternée, la suppression de la pension alimentaire, la moitié de mes avantages sociaux. Le plus dur dans tout ça, c’est de voir que toute seule, je n’avais aucune chance contre l’armada de complices qu’il s’était constituée. Que peut la vérité contre une avocate à son image, agressive et menteuse, tandis que lui jouait à merveille le papa éploré ? Quelle mascarade ! Et puis, des témoignages à vomir, aussi fallacieux que calomnieux. Quelle cruauté de ceux qui sont venus tant de fois manger à ma table.

Cette nuit, j’ai rêvé de lui,

il venait encore me tourmenter dans mon sommeil, à l’orée d’une importante réussite pour moi. Ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé, parce qu’aujourd’hui, je vais bien. Très bien même. Et c’est de ça que j’ai envie de parler. J’ai avancé, j’ai retrouvé ma lumière. Plus que ça même : sur le chemin, j’ai donné vie à la nouvelle version de moi. J’y reviendrai plus loin.

Là, ce qui me revient en tête de ce passé, c’est du gris.

Tout est terne, tout est triste. Et avant lui ? C’était carnaval tous les jours dans ma mémoire qui idéalise sûrement un peu l’avant-PN. Je me souviens surtout du malaise constant que provoquaient ses mots et ses actes. Il avait une capacité étonnante à contrarier mes humeurs. Si je passais un mauvais moment, il était tout guilleret. Si j’étais enthousiaste, il était grincheux. Jamais la moindre harmonie.

Je me souviens qu’un jour,

j’avais eu un gros souci personnel qui me tracassait beaucoup. Il m’a reproché de “faire la gueule”. Je suis donc partie me changer les idées au centre commercial. Je suis revenue de meilleure humeur, ravie d’avoir déniché une petite robe. Il m’a donc séchée : “je trouve ça minable que tu aies besoin de dépenser de l’argent pour te sentir bien”. Au revoir Euphorie, bonjour Culpabilité !

Une autre fois, j’avais reçu une très bonne nouvelle que j’ai voulu fêter au restaurant avec lui. Sa réponse “Assieds-toi sur le canapé, il faut qu’on parle de nos problèmes de couple.” Bye Bye Célébration ! Le temps est à la discussion solennelle apparemment…

Mais le pire, ce qui m’est resté pendant 8 ans et m’a finalement donné le courage de ne pas rechuter avec lui, malgré ses tentatives, c’est le jour de la mort de ma grand-mère. Il s’est permis de me hurler dessus parce que j’ai hésité entre aller tout droit ou tourner à gauche sur la route, déboussolée par cette immense perte. Comment peut-on avoir l’indécence de crier sur une personne dévastée par le chagrin ? C’est pour moi la preuve la plus tangible de sa pathologie.

Mais ce qui me met en colère encore aujourd’hui,

c’est l’irrespect total qu’il avait pour mes demandes et mes besoins. Il avait la manie de me toucher l’entrejambe ou la poitrine lorsque l’on se croisait dans la maison, particulièrement si j’avais les mains prises et ne pouvait donc pas me défendre. J’avais beau lui dire très fermement que je ne supportais pas ces attouchements, il riait et recommençait à la prochaine occasion. Si je persistais dans l’énervement, il me disait simplement que j’étais prude et “chiante”. Quelle jeune femme a envie d’être qualifiée de la sorte par son “amoureux” ? Alors, je me taisais, malgré cette impression d’être salie.

Et puis cette mauvaise foi si révoltante,

décontenançante… Si je lui demandais d’effectuer une tâche, il ne le faisait pas parce qu’il n’aimait pas qu’on lui dise quoi faire. Si je ne lui disais rien et lui faisais le reproche de ne pas l’avoir fait, il se réfugiait derrière l’excuse que j’aurais dû le lui demander. Voilà, c’est ça, les petits rien qui me restent de ces 10 ans d’oppression. Aujourd’hui ça me semble tellement ridicule, surréaliste. Difficile de se pardonner d’avoir laissé faire… Mais on y arrive en comprenant les mécanismes de l’emprise.

J’ai passé des heures à parcourir ce site,

j’ai suivi une psychothérapie en parallèle et j’ai entamé des études de psychologie. Au fil des mois, je me suis fortifiée, j’ai constitué un réseau d’amis et j’ai rencontré l’amour auprès d’un homme si bienveillant que je ne savais même pas que cela existait. Je ne raconte pas ça pour me vanter, mais bien pour entretenir l’espoir qu’un jour, la lumière revient. Le cheminement est long, mais qu’il vaut bien la peine d’aller puiser au fin fond de ces ressources. Je sais que je reste sensible à ces maudits manipulateurs. J’en ai recroisé 2 dans le cadre professionnel et amical, et j’ai même eu affaire à un vautour sentimental qui avait bien failli finir le travail du PN. Mais maintenant, je crois pouvoir dire que non seulement j’ai appris de mes erreurs, mais surtout, j’ai intégré ces événements dans mon parcours en acceptant leurs enseignements. Rien de ce qui intervient dans ma vie n’aurait pu exister sans cet effroyable épisode, y compris mes merveilleux enfants. Je sais que c’est difficile à croire quand on est dans l’œil du cyclone, mais la croissance post-traumatique après un PN existe, j’en suis convaincue. Mais je vous en prie, trouvez un psychologue pour vous aiguiller dans cette reconquête de vous-même. Je n’aurais jamais soupçonné les bienfaits de la thérapie avant cela et regardez maintenant où j’en suis : à vouloir moi-même exercer ce merveilleux métier. Prenez soin de vous, mais surtout, surtout, entourez-vous de personnes fiables.

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