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Laura

Rédaction : Pascal Couderc, psychologue, psychanalyste et auteur, président du comité scientifique de pervers-narcissique.com

Haut potentiel

J’ai découvert récemment que j’étais haut potentiel. Hasard ou pas, peut-être devais je passer par la confrontation à la perversion narcissique pour le découvrir?
Je le connaissais professionnellement depuis 11 ans. MalgrĂ© la mauvaise presse qu’ il avait, je dĂ©cidais de ne me fier qu’Ă  ma propre opinion.

La séduction

Après la séduction, au point de croire à l’existence du prince charmant, j’ai peu à peu découvert de multiples facettes qui caractérisaient parfaitement ce que je peux lire dans la littérature concernant le PN.

Peu à peu, celui qui avait réussi à me convaincre du meilleur a laissé place à un être manipulateur, qui a cherché à me faire croire que j’étais folle avec la complicité de parents aussi malsains que lui.

Le contrĂ´le

Du contrĂ´le de mes dĂ©penses aux diverses tentatives d’isolement d’avec mon entourage, et aux violences verbales, psychologiques ou physiques, il m’a fait passer par des phases que je n’imaginais jamais traverser un jour.

Il avait presque réussi à convaincre mes parents à quel point je pouvais être un mauvais objet.

J’Ă©tais la seule Ă  connaĂ®tre le pire venant de lui en tout point. Devant le public qu’ il parvenait Ă  sĂ©duire il Ă©tait toujours correct avec moi, mais au fil de notre relation, le cauchemar a remplacĂ© le conte de fĂ©e.

Fuir

Quand j’ai commencĂ© Ă  m’imposer dans les choix du couple, les diverses tentatives de manipulation destructrices n’ont cessĂ© de me conforter dans le fait que je devais fuir pour survivre tout en protĂ©geant notre fille.

Procédurier

Je n’avais pas rĂ©alisĂ© Ă  quel point j’étais loin encore du pire. Notre enfant avait Ă  peine 1 an qu’ il a entamĂ© une vĂ©ritable chasse aux sorcières par d’innombrables procĂ©dures judiciaires pendant près de 10 ans.

MalgrĂ© le refus de la cour d’appel, il a continuĂ© en faisant un signalement au Procureur pour enfant en danger, qui a abouti Ă  un passage devant le juge pour enfants. Je vous Ă©pargnerai toutes les stratĂ©gies mises en place pour ne pas avoir Ă  honorer la pension alimentaire, tout comme les courriers reçus de ses parents, et de lui-mĂŞme pour me faire croire que j’ avais un problème au point d’annihiler les leurs.

J’ai Ă©tĂ© traĂ®nĂ©e dans la boue par des professionnels de la psychologie, de la petite enfance et de l’éducation spĂ©cialisĂ©e parce j’ai osĂ© mettre un terme Ă  des attitudes, toxiques autant que nĂ©fastes Ă  l’Ă©gard d’une mère et de son nourrisson. Comme quoi aucun milieu n’est Ă©pargnĂ©, pas mĂŞme ceux qu’on n’imaginerait pas.

J’ai toujours honorĂ© mes obligations professionnelles et parentales jusqu’Ă  faire un ulcère en 2014, suivi d’un Burn out. J’ai payĂ© un psychanalyste qui Ĺ“uvrait au tribunal sans le savoir pour qu’ il fasse une expertise sur moi afin de savoir si rĂ©ellement j’étais cette personne qu’ on essayait de dĂ©montrer comme Ă©tant folle, violente et dangereuse.

La maladie

En 2019, j’ai Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e d’un cancer du sein pendant lequel il n’ a pas hĂ©sitĂ© Ă  ne plus me payer de pension alimentaire. Il avait quasiment atteint son objectif. En se servant de notre fille comme une arme contre moi.

Longtemps j’ai craint ces personnes. Mais je posais mes limites pour ne pas montrer ma terreur. Et surtout protĂ©ger notre enfant en essayant de lui donner un cadre de vie suffisamment bon et Ă©quilibrant lui permettant d’ĂŞtre capable un jour de dĂ©velopper son esprit critique et ne surtout pas tomber dans les travers d’ une mère qui n’a pas toujours su la protĂ©ger de sa propre souffrance face Ă  l’incomprĂ©hension de la situation jusqu’Ă  laquelle de parfaits affabulateurs l’ont conduite.

Tous les tĂ©moignages sur lesquels ils s’appuyaient reposaient sur des Ă©crits de gens qui me connaissaient Ă  peine. Les professionnels qui ont eu Ă  gĂ©rer ses dĂ©marches et Ă  me recevoir par consĂ©quent n’ont jamais compris la logique de ce qui m’arrivait.
Raison pour laquelle j’ ai fait suivre notre fille toute petite, en Ă©tant moi-mĂŞme suivie psychologiquement et psychiatriquement pour ne pas baisser les bras.
Mes Ă©conomies Ă©puisĂ©es pour honorer des frais d’avocat,

j’ai fini par demander devant un juge ce qu’il entendait par autoritĂ© parentale. Il refusait d’accompagner son enfant chez l’orthophoniste ou chez la psychomotricienne, car cela relevait exclusivement du “rĂ´le de la mère”. J’ai Ă©galement notifiĂ© que si Monsieur souhaitait me faire perdre mon emploi, il pouvait continuer de me poursuivre en justice mais qu’ il aurait cette fois, au-delĂ  d’une pension alimentaire pour une enfant qui n’a jamais rien demandĂ© Ă  personne, Ă  me payer aussi une pension Ă  vie.

Aujourd’hui je suis surveillĂ©e de près mĂ©dicalement. J’ai commencĂ© un retour Ă  l’emploi. Mais j’avoue que mon Ă©nergie n’est plus la mĂŞme d’autant plus que j’ai un mĂ©tier d’Ă©coute et de cadrage. J’espère avec le temps retrouver, Ă©nergie et confiance.

Non contact

Je continue, ayant coupĂ© tout contact avec lui, d’essayer de rĂ©aliser des projets aussi modestes soient-ils, entourĂ©e de mes parents, de ma sĹ“ur et de son conjoint, sans le soutien desquels je ne sais ce qu’il serait advenu de nous. Et Dieu sait si eux aussi ont souffert de cet enfer malgrĂ© leurs propres difficultĂ©s.

Aujourd’hui, je vis dans la totale incapacitĂ© de faire de nouveau confiance en un partenaire quelconque, en tentant de continuer de me construire comme je peux et en me soignant avec les choses simples de la vie. J’essaye aussi de montrer Ă  notre fille que chacun peut atteindre des objectifs Ă  condition de s’en donner les moyens, tout en restant fidèle Ă  des valeurs qui permettent de vivre en pleine conscience de ses choix. Choix dont nous devons assumer les consĂ©quences lorsqu’elles se prĂ©sentent Ă  nous. Avec une touche d’espoir et de foi en elle pour l’aider Ă  ne jamais baisser les bras en cas de difficultĂ©. Bien souvent, dans ces situations, des aides inespĂ©rĂ©es s’ouvrent Ă  nous.

C’est ainsi que j’ ai trouvĂ© la force de ne jamais baisser les miens, mĂŞme si parfois l’idĂ©e continue de m’effleurer. Alors je remercie chaque jour la providence, d’ avoir mis sur mon chemin des personnes qui m’ont fait confiance et aidĂ©e malgrĂ© les Ă©preuves que j’espère voir appartenir un jour au passĂ©. Je ne souhaite Ă  personne ce que ma fille ou moi avons vĂ©cu.

J’ai pardonnĂ© depuis longtemps mais jamais je n’oublierai ce qui avec les annĂ©es a laissĂ© des traces ineffaçables. Et je continue de croire en des jours meilleurs mĂŞme si je continue de porter une jeune adolescente confrontĂ©e Ă  deux modes de vie dont elle aura Ă  tirer le meilleur pour Ă©voluer de la façon la plus saine et constructive possible.

J’espère vivre suffisamment longtemps pour l’y accompagner malgrĂ© les Ă©preuves qui continueront de se prĂ©senter.