Résister au harcèlement post-séparation
Le harcèlement post-séparation est le moyen qu’emploie une personnalité perverse pour continuer à maintenir son emprise, parfois de longues années après la rupture. Il s’agit là d’une question particulièrement sensible aujourd’hui parce qu’elle concerne en priorité les victimes ayant un ou plusieurs enfants avec un pervers narcissique. Voyons ce qu’est ce harcèlement et comment l’affronter.
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Faire le test maintenantLe harcèlement post-séparation et ses procédés
Le harcèlement post-séparation est une réalité douloureuse qui attend la victime du pervers manipulateur lorsque la séparation s’accompagne d’un enjeu de choix : la garde et l’éducation des enfants. Le manipulateur qui a été quitté veut laver publiquement l’affront ultime fait à son narcissisme, d’une part, tout en prolongeant son emprise en se servant des enfants comme otages, d’autre part.
Menace sur la garde des enfants
Il s’agit du ressort principal sur lequel le harcèlement post-séparation des pervers narcissiques porte aujourd’hui. Les associations de victimes révèlent que 80 % des pères violents font peser sur les victimes la menace de s’emparer de la garde des enfants.
Cette pression est particulièrement perverse, car elle intervient à un moment où la victime est encore loin d’être complètement guérie de l’emprise. Ce qui explique que dans bien des cas, certaines cèdent, car pour elles, le manipulateur pervers reste le plus fort. De plus, il faut savoir que le droit de la famille français reste figé dans une forme de sacralisation du lien familial, et ce, même quand l’autorité parentale s’exerce dans la violence. Cela n’avantage ni les conjoints, ni les enfants de manipulateurs pervers.
Les calomnies et fausses allégations
Le harcèlement post-séparation passe par une campagne de diffamation et d’attaques personnelles que le pervers narcissique orchestre contre sa victime, dès qu’il sent qu’il va être quitté. L’enjeu est de conserver une façade sociale irréprochable vis-à-vis de tout le monde, toujours par le biais de l’identification projective.
Il construit alors tout un mythe sur la personne de l’autre, qu’il pare de tous les vices, de manière à ce qu’il ou elle endosse la responsabilité de la séparation. Les ficelles sont grosses, mais elles fonctionnent toujours pour les mêmes raisons : la victime non encore guérie n’est pas en état de se défendre et n’a pas les mêmes valeurs — son rapport au mensonge n’est pas le même.
Cela, le pervers le sait, et c’est pour cela qu’il persiste à l’inonder de messages (appels téléphoniques, SMS, mails) plus menaçants les uns que les autres. Il s’agit de perpétuer son emprise et d’entraver ses tentatives de reconstruction.
Les attaques au travers des enfants
Le harcèlement post-séparation qui se perpétue par l’intermédiaire des enfants est bien connu à travers le redoutable syndrome d’aliénation parentale (SAP). Il s’agit de manipuler la conscience de l’enfant, de le perturber durablement de manière à ce qu’il s’attache exclusivement à la personnalité dominante du pervers. Le but : le transformer en arme émotionnelle contre l’autre parent, pour qu’il le rejette et aille jusqu’à le violenter.
Le SAP s’accompagne d’autres comportements malveillants à l’égard des enfants : négligence, maltraitance, vol ou rétention systématique de leurs effets personnels, papiers d’identité, carnets de santé. L’objectif est de réduire à l’impuissance le parent victime dans son rôle de protecteur.
Il ne faut pas sous-estimer l’importance des enfants aux yeux du parent manipulateur. Il a besoin d’eux comme victime de substitution dans certains cas, et dans d’autres, il les utilise pour perpétrer la « tradition », souvent familiale, de la perversion narcissique. En bon narcissique, il a besoin d’héritiers.
Les réponses à ce harcèlement
Le harcèlement post-séparation d’un pervers narcissique ne laisse aucun répit à sa victime. Il s’exerce en premier lieu sur le terrain psychologique et peut se poursuivre ensuite sur le terrain institutionnel, lorsque le pervers poursuit sa vengeance devant les tribunaux et au travers des enfants. Il est éminemment difficile de faire face à ce type de situation pour les victimes, qui trop souvent se retrouvent isolées.
Respecter le no contact
Face au harcèlement, aux menaces et aux accusations en tous genres, le no contact est la seule réponse qui vaille. Le harcèlement du pervers par messages ou réseaux sociaux interposés ne vise qu’à restaurer son emprise sur sa victime. Le pervers narcissique l’affaiblit systématiquement en réactivant le doute et la culpabilité. Il faut donc à tout prix fuir ces échanges et oublier les règlements de compte.
Il est recommandé de ne JAMAIS répondre aux messages de menaces, provocation ou d’intimidation que le pervers bombarde, mais seulement d’en conserver la trace pour la justice. À cet égard, il est possible de créer une adresse mail dédiée au pervers et de le bloquer sur les autres canaux de communication, en désactivant les notifications — une boîte que l’on irait consulter « de temps en temps ».
L’absence de tout contact met un écran entre le manipulateur et la sphère psychique et émotionnelle de sa victime. Lorsque la présence d’enfants rend cela impossible, la méthode Grey Rock s’impose : froideur extrême et indifférence, échanges réduits au strict minimum.
Résister à la manipulation
Les pervers narcissiques optent pour un scénario toujours identique : discréditer socialement le partenaire en le faisant passer pour fou (si c’est la mère) ou violent (si c’est le père). Il faut être, à ce moment-là, extrêmement prudent et ne pas tomber dans leur piège, qui consiste à faire céder l’autre à la provocation.
Toute protestation va venir, de fait, accréditer leurs thèses qui visent à faire passer leurs victimes pour des êtres agressifs, peu équilibrés et donc non fiables. Là encore, plus les victimes demeurent sous emprise, plus le pervers aura d’ascendant sur elles — et sur les autres.
Le plus important pour la victime est de pouvoir lutter contre la définition monstrueuse d’elle-même que le pervers lui renvoie par le jeu social de l’entourage ou des tribunaux, et de ne jamais céder à ses thèses délirantes.
S’entourer des bonnes personnes
Pour affronter un harcèlement post-séparation, l’idéal pour la victime est d’être soutenue sur deux plans essentiels : psychologique et judiciaire. Elle doit pour cela s’entourer des bons soutiens, soit de personnes qui connaissent la question et le contexte de la perversion narcissique.
Sur le plan psychologique — Bon nombre de psychologues sont encore trop peu avertis des ravages de la manipulation affective aujourd’hui et amplifient le malaise des victimes, faute de comprendre vraiment ce qu’elles vivent. S’adresser à un expert des relations d’emprise et de la manipulation psychologique est, dès le départ, le meilleur réflexe.
Sur le plan judiciaire — Il existe aujourd’hui de plus en plus d’avocats spécialistes de ce type de dossiers. Recourir à une défense spécialisée, qui va savoir démonter les rouages de la manipulation devant la loi, est plus que conseillé. Il faut savoir que même les meilleurs avocats sont désarmés par l’incroyable audace et la capacité de nuisance des manipulateurs devant les tribunaux.
Pour sortir de cet enfer, une victime a tout intérêt à trouver un entourage qui sait rester objectif et qui ne se laisse pas impressionner par le mensonge et la manipulation. Ce type d’appui se trouve plus facilement, en général, dans la sphère amicale qu’au sein de la famille, souvent elle aussi sous emprise.
Protéger les enfants dans ce contexte
La coparentalité avec un pervers narcissique est un défi quotidien. Les enfants sont pris en otage dans un conflit qu’ils ne comprennent pas et dont ils subissent les conséquences psychologiques.
Maintenir un cadre stable
Face à l’instabilité créée par le parent manipulateur, votre rôle est de maintenir un cadre stable et sécurisant. Routines régulières, règles claires, présence rassurante — autant d’éléments qui permettent aux enfants de trouver un ancrage malgré le chaos.
Évitez de critiquer l’autre parent devant les enfants, même si la tentation est grande. Cela ne ferait que les placer davantage au cœur du conflit. Restez factuel et neutre quand vous devez aborder le sujet.
Que dire aux enfants
Les enfants ont besoin de comprendre, à leur niveau, ce qui se passe. Sans diaboliser l’autre parent, vous pouvez leur expliquer que certains comportements ne sont pas normaux et qu’ils ont le droit de se sentir mal à l’aise. Validez leurs émotions sans les manipuler à votre tour.
Si les enfants montrent des signes de souffrance psychologique, n’hésitez pas à consulter un professionnel spécialisé dans l’accompagnement des enfants de familles dysfonctionnelles.
Conclusion : tenir bon sur la durée
Le harcèlement post-séparation peut durer des années. Le pervers narcissique ne lâche pas facilement sa proie, surtout quand des enfants lui permettent de maintenir un lien forcé. C’est une épreuve d’endurance autant que de stratégie.
Les clés pour y survivre : le no contact strict (ou la méthode Grey Rock quand les enfants imposent des échanges), un soutien psychologique spécialisé, une défense juridique avertie, et un réseau d’amis qui ne se laissent pas manipuler.
Vous n’êtes pas seule dans ce combat. Des professionnels, des associations, d’autres victimes ont traversé cette épreuve et peuvent vous accompagner. Le chemin est long, mais la liberté est au bout.
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