VIOLENCE ÉDUCATIVES ORDINAIRES ET PN : La manipulation par VEO

Priver de dessert, obliger à dire “s’il-te-plaît” ou bien changer une couche en public font partie des VEO. Ce sont des actes répréhensifs visant à forcer un enfant à se plier à la l’autorité de l’adulte ou des comportements non-respectueux de son intimité ou de sa volonté en tant qu’individu. Dans une mouvance faisant écho à la parentalité positive, cette théorie a mis en lumière la nécessité de placer le besoin de l’enfant au centre des préoccupations de tous les acteurs de son éducation. Malheureusement, elle n’est pas exempte de dérives. Entre absence de repères des jeunes et culpabilisation permanente de la mère ou du père, comment la lutte contre les violences éducatives ordinaires et le PN trouvent-ils un terrain d’entente ?

La théorie des VEO contre l’héritage culturel

La lutte contre les violences éducatives ordinaires (VEO) s’inscrit en rupture avec certains principes éducatifs traditionnels, particulièrement concernant l’usage des punitions, des châtiments corporels, de la violence verbale ou des méthodes coercitives. Elle insiste sur les conséquences néfastes de ces actes sur le développement des enfants et prône une approche respectueuse et bienveillante, à l’instar de concepts tels que le renforcement positif ou la communication non violente. Ces préceptes contribuent à l’établissement de relations familiales positives, notamment en encourageant les parents à développer des compétences éducatives basées sur l’écoute et la coopération. La lutte contre le s VEO, quant à elle, se concentre davantage sur la dénonciation des pratiques traumatisantes ou dégradantes envers les mineurs.

Que dit la loi française ?

En France, la loi n° 2019-721 du 10 juillet 2019 interdit les violences éducatives ordinaires, les considérant contraires aux droits de l’enfant. Ainsi, tout contrevenant devient susceptible de poursuites en justice. Toutefois, malgré cette “loi anti-fessée” toute récente et qui témoigne de l’engagement de la France dans la promotion d’une éducation bienveillante, la théorie des VEO va beaucoup plus loin. Elle englobe des situations bien plus courantes et socialement acceptées dans sa dénonciation de l’aspect ordinaire des agressions infligées aux jeunes par leurs éducateurs.

Quels sont les différents champs de la violence éducative ordinaire ?

Il existe plusieurs domaines dans lesquels les violences éducatives peuvent se manifester.

La violence physique 

Toute action qui implique l’usage de la force physique pour punir, humilier ou contraindre un jeune relève de la violence, même si elle est culturellement répandue depuis longtemps. Ainsi, gifler, fesser, secouer, taper la main, tirer l’oreille, empoigner ou déplacer brutalement un mineur est répréhensible par la loi. Dans ce lot-là, les défenseurs des droits des enfants les plus virulents pourront également inclure les séances de “guili” qui ne s’arrêteraient pas au premier “stop” manifesté par l’enfant.

La violence verbale

Proférer des paroles blessantes ou dégradantes envers un enfant, l’insulter, lui crier dessus, le menacer ou se moquer de lui relève également de la violence verbale ordinaire. Lui dire qu’il est “nul”, “bête” ou ricaner en l’appelant “gros bébé” entre aussi dans ce cadre. Cependant, dans ce même ordre d’idée, donner un surnom affectueux à son enfant pourra être considéré comme toxique par les militants anti-VEO, pour peu qu’on lui accorde une connotation dévalorisante. Ainsi, surnommer sa fille “ma puce” ou son fils “mon lapin” n’est pas à l’abri d’être décrié.

La violence psychologique

La violence psychologique a trait à la manipulation émotionnelle. Il s’agit d’une pression mentale provoquant chez le jeune un sentiment d’insécurité. Cela peut inclure la menace de l’abandon, le chantage affectif, la parentification, etc. Évidemment, c’est là le terrain de jeu favori du père pervers narcissique, mais nous y reviendrons. Pour les prédicateurs de la lutte contre les violences éducatives ordinaires les plus extrêmes, faire les “gros yeux” ou dire à son enfant que “ça fait mal au cœur de maman” qu’il n’aime pas les légumes qu’elle lui a préparés pourra tout aussi bien constituer un abus.

La VEO passive

La violence passive est constituée de comportements plus discrets, mais tout aussi néfastes pour l’être en développement. Parmi ceux-ci, on peut évoquer l’indifférence, le dénigrement ou le manque d’attention. Une telle attitude cause des troubles de l’attachement dont il est bien difficile de se défaire plus tard pour l’individu qui en a souffert. Toutefois, si l’on suit les préceptes dictés par les acteurs radicaux du combat anti-VEO, les parents devraient toujours répondre aux demandes d’attention des enfants, quelle que soit leur occupation du moment et son niveau d’importance. On comprend bien que c’est quasiment impossible.

La violence sexuelle

Dans un niveau de gravité très élevé, les abus sexuels sur mineurs sont lourdement condamnables depuis longtemps. Ils peuvent inclure des gestes inappropriés, des contacts physiques non consentis, l’exposition à des contenus sexuellement explicites, mais également un climat incestuel. Toutefois, le cadre des VEO à caractère sexuel va encore plus loin. Il ajoute le non-respect de l’intimité de l’enfant et du nouveau-né. Ainsi, exposer la nudité de sa progéniture à la plage ou contre son gré pour le forcer à prendre une douche ou aller au pot, par exemple, s’apparenterait à une violation de ses droits.

La violence sociale

La violence sociale implique l’isolement d’un petit ou d’un jeune de ses pairs ou de sa famille. Cela peut inclure l’interdiction de jouer avec d’autres enfants, d’avoir des amis ou de participer à des activités de groupe.

La violence matérielle

Il s’agit là de privations d’ordre économique ou matériel. Refuser à l’enfant des biens essentiels ou contrôler son argent de poche par exemple représente un acte de coercition qui va à l’encontre de son droit au respect et à la satisfaction de ses besoins primordiaux.

En quoi les Violences Éducatives Ordinaires et les PN coïncident-ils ?

Outre le fait que la théorie des VEO bouscule les croyances populaires et donc s’oppose à une certaine résistance des personnes attachées aux traditions, elle présente d’autres problématiques. Celles-ci sont inquiétantes, car elles ouvrent la voie à certaines dérives manipulatoires particulièrement utiles aux profils narcissiques machiavéliques.

Un concept fourre-tout

Comme vous avez sûrement pu le déceler, le concept des VEO manque de clarté dans sa définition. Ainsi, priver son adolescent de sortie avec ses copains parce qu’il n’a pas fait ses devoirs se verra affublé de l’étiquette “violence éducative ordinaire”, tout comme refuser à son enfant de sortir habillé n’importe comment ou lui servir le même plat que le reste de la famille, bien qu’il ne l’aime pas. Loger ces soit-disant “fautes éducatives” à la même enseigne que la maltraitance avérée semble diluer la puissance du combat contre les violences, tout en portant atteinte à l’autonomie parentale.

L’atteinte à l’autonomie parentale

Vous aurez certainement remarqué que cette confusion rappelle furieusement la stratégie du MPN pour vous faire douter de vous-même, jusqu’à vous demander si ce n’est pas vous, la méchante de l’histoire. Ainsi, si vous pensez être une mauvaise mère parce que vous avez changé une couche pleine de caca à votre bébé malgré ses protestations, vous serez plus encline à entendre les conseils prétendument salvateurs d’autrui. Malheureusement, vous oublierez qu’en suivant votre intuition maternelle et en nettoyant ses excréments, vous avez surtout évité un érythème fessier très douloureux à votre nourrisson.

Le maintien dans l’angoisse de parents démunis

Ce qui est inquiétant, c’est que la lutte contre les VEO n’hésite pas à brandir la terrible menace des dommages neurologiques irréversibles sur les individus subissant des traumatismes dans l’enfance. Cette crainte de devenir un parent toxique suscitée chez des personnes déjà souvent démunies ne fait qu’entretenir leur angoisse de mal faire et de causer malgré eux du tort à leur progéniture. Ce sont le plus souvent les femmes, les mères, qui portent cette énorme responsabilité sur leurs épaules.

Une liste d’idées pour mieux manipuler

Le pervers narcissique n’hésitera pas à saisir cette occasion de blâmer davantage sa compagne dans sa maternité. Il se servira alors de la liste des VEO pour critiquer l’éducation qu’elle prodigue à ses petits, soit parce qu’elle essaie d’abolir les violences éducatives ordinaires (auquel cas il dépréciera son combat) soit parce qu’elle n’en a pas connaissance (auquel cas elle sera une mère maltraitante et ignorante). Il la plongera encore plus dans la culpabilité d’avoir mal fait, dans la honte de ne plus savoir bien faire, dans l’angoisse de causer des dommages sérieux et dans le dénigrement et la perte d’estime de soi, autant dans ses capacités parentales que dans son image de mère.

En parallèle, il aura certainement grand intérêt à consulter les différentes façons de réprimander un enfant sans en avoir l’air, afin d’une part de saper l’autorité de la mère, et d’autre part, de malmener ses petits pour renforcer son emprise sur tous les membres du foyer.

Enfin, il pourra puiser dans cette source d’inspiration prolifique pour simuler sa propre victimisation. Cela l’aidera à susciter l’empathie et l’inclinaison éventuelle de ses interlocuteurs à se placer en sauveur ou en infirmière face à un écorché de la vie.

Nous ne doutons pas de l’intérêt d’attirer l’attention du grand public sur les façons dépassées et délétères d’élever son enfant. Toutefois, le flou qui subsiste autour de la définition des VEO génère des problématiques stigmatisantes qui se reportent en majorité sur des femmes déjà souvent submergées. Malheureusement, une mère fragilisée qui côtoie un manipulateur sentimental se trouve dans un danger encore plus grand. C’est en cela que les violences éducatives ordinaires et les PN coïncident à la charger plus que de mesure, augmentant par exemple le risque d’épuisement psychique et de dépression. Que les mamans se rassurent : faire de leur mieux est déjà suffisant et si elles doutent de la santé mentale de leurs enfants, un accompagnement psychologique pourra les réhabiliter dans leur don naturel à prendre soin de leur progéniture.

 

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