Le pervers narcissique et le Haut potentiel intellectuel

On parle beaucoup aujourd’hui de l’incroyable et dangereuse complémentarité entre PN et HPI, ces individus dits à « haut potentiel intellectuel ». Nous vous expliquons tout ce que cette rencontre a d’explosif et pourquoi elle doit inciter toute victime potentielle, ainsi que son entourage, à se tenir sur ses gardes.

Qu’est-ce qu’un HPI ou un zèbre aujourd’hui ?

Il existe beaucoup de terminologies aujourd’hui qui tendent à définir un type de profil intellectuel se caractérisant par des aptitudes incontestablement au-dessus de la moyenne : HPI (haut potentiel intellectuel), zèbre ou surefficient mental.

Cette notion ne peut se limiter à la simple évaluation du Qi car ces individus se démarquent aussi, sur le plan psychologique, par d’autres caractéristiques.

Le HPi, ou zèbre, n’est pas, en effet, uniquement un cerveau qui fonctionne à toute allure et souvent à toute heure. Il possède aussi, et cela le caractérise, une sensorialité beaucoup plus développée que la moyenne. Tant au niveau de la vue, que du goût, du toucher, de l’ouïe ou de l’odorat, il capte énormément d’informations, avec une richesse et une qualité de perception exceptionnelle, ce que le langage scientifique qualifie d’hyperesthésie. A cela s’ajoute toute une finesse de perception, comparable à celle des jeunes enfants et une conjugaison croisée de tous ces sens ultra développés.
Enfin, autre caractéristique, et non des moindres de ces êtres ultra sensibles : on observe chez eux une prééminence du cerveau gauche sur le cerveau droit, soit une supériorité de l’intuition et de la pensée analogique sur la pensée analytique et rationnelle. Ils sont les « plus qu’humains » d’aujourd’hui, que nous annonçait déjà la science-fiction américaine des années 50.

Consécutivement à cela, ces surefficients mentaux sont de grands affectifs, qui ont besoin de vivre dans le partage de leurs riches émois et des émotions qui les traversent. Ils vivent pour ainsi dire pour cela, ayant besoin de se réaliser avant tout dans leur vie affective et dans une forme de fusion avec le partenaire.

Cet aspect, on s’en doute, va présider à la complémentarité qui existe entre PN et HPI, en le portant à la dépendance affective.

Les failles du HPI ou surefficient mental

Le PN et le HPI ont en commun tous les deux de ne pas reconnaître l’altérité de l’autre, mais pas pour les mêmes raisons.

Pour être heureux, un surefficient mental a besoin que l’autre le soit, et il va tout faire en ce sens. Son seul repère est « le bien » : il ignore l’existence du « mal » et c’est là que se situe sa faiblesse majeure.
Mais il s’en ajoute une autre à cela : le manque d’estime de soi qui naît de sa différence. Ces individus parlent un langage qu’ils sont seuls à parler, ce qui explique qu’ils voient se creuser en eux une forme de vide identitaire, provoqué par une forme d’isolement.
Les autres ne captent pas, ne comprennent pas cette sensibilité si vive qui les anime et qui explique qu’ils en viennent à être rejetés. Même si certains parviennent à saisir que les autres n’agissent pas par méchanceté, mais parce qu’ils ne fonctionnent pas sur le même mode, ils restent souvent, et néanmoins, prisonniers de leur souffrance.

Les failles narcissiques vont donc être profondes et il va en résulter une difficulté commune à tous ces individus : ils auront du mal à s’aimer et à s’accepter.

Une manifestation très fréquente en est le complexe d’infériorité que ces surefficients développent, lorsque las d’être incompris des autres, ils sacrifient leurs belles capacités sensibles et intellectuelles pour complaire au plus grand nombre.
La solitude est aussi souvent leur lot, car en anticipant les blessures de l’environnement, ils deviennent problématiques pour eux-mêmes et développent un hyper contrôle qui les mène à l’isolement. Une forme d’arrogance peut aussi apparaître chez eux, sous l’impulsion d’un personnage qu’ils se créent, pour gérer leur « supériorité » à travers ce qu’ils s’imaginent que les autres attendent d’eux.

PN et HPI : la rencontre

Naturellement, tant de souffrance émotionnelle ne va pas échapper aux radars du pervers narcissique. On peut dire tristement que le HPI est pour lui « un met » de choix : il lui apporte des qualités extraordinaires dont il pourra s’emparer avec une extrême facilité, puisqu’il fusionne joyeusement avec lui !

Devant un manipulateur qui épouse tous ses besoins au départ, le HPI ou surefficient mental est donc, au plus haut point piégé.  

Le pervers narcissique commence toujours par combler son plus grand besoin en lui laissant croire, que grâce à lui, il deviendra quelqu’un de bien, à son image à lui, être dominant qui semble à l’aise partout !

Il lui fait miroiter en réalité son plus grand fantasme qui est celui de se sentir exister à l’égal des autres, et de devenir donc enfin, à ses propres yeux, une personne acceptable.  

Autre difficulté entre PN et HPI : leur rencontre est très forte sur le plan des sens. La relation est, au départ, particulièrement axée sur les plaisirs sensoriels : restaurants, sorties, voyages… Et il ne s’agit pas tant pour le manipulateur d’en mettre « plein la vue » du HPI, peu soucieux d’argent et d’apparences sociales par ailleurs, que de raviver chez lui une flamme de vie souvent endommagée par une carence de liens affectifs et sociaux. Par le jeu des oppositions, on remarque, en effet, que le pervers narcissique est lui souvent un grand fêtard, ce qui va lui permettre en quelques sortes d’amarrer de nouveau son partenaire surefficient mental à la vie.

Attention : il ne s’agit nullement d’un effet bénéfique du PN sur le HPI, mais au contraire du pire danger pour ce dernier.

L’addiction au partenaire pervers qui se crée alors est totale et presque, pourrait-on dire (si l’on n’y met pas bon ordre), irréversible.

Il s’agit là d’un moment pivot dans la relation, où tout peut basculer. Plus tard, le PN peut chercher à profiter de ce terrain si propice pour faire dériver l’addiction de son partenaire à sa personne vers d’autres addictions plus graves (lire notre article : le pervers narcissique et l’alcool).

Il y a donc grand danger entre le HPI doué d’une sensorialité exacerbée et un individu PN manipulateur qui use et abuse de ses sens sans retenue. En d’autres Termes : le PN a le pouvoir de mener instinctivement le HPI là où il l’entend.

C’est un point important qui mérite d’être souligné, car il importe d’y être vigilant, les HPI représentant aujourd’hui 15 à 20 % de la population selon les spécialistes.
A chacun donc d’être vigilant, lorsque l’on se sent plonger trop vite dans une relation, qui pour être fascinante et étourdissante au départ, peut vite tourner ensuite au voyage sans retour.

A chacun donc d’être aussi aux aguets quand l’un de ses proches trop sensible s’égare dans les bras d’un partenaire au charisme douteux, même s’il s’agit d’un personnage « plus-que-parfait » et bien sous tous rapports…

Si vous êtes prisonnier d’un partenaire tyrannique, oppressant et/ou abusif, Pascal Couderc,  psychanalyste et psychologue clinicien, est spécialiste de la manipulation affective et des addictions. Il vous aide à en sortir grâce à un accompagnement de qualité, possible où que vous soyez, grâce à la visioconférence.

Sur le même sujet sur ce blog : hyper sensibles et manipulateurs, attention à la casse !

Bibliographie

« Je pense trop » de Crystel Petitcollin 

« Trop intelligent pour être heureux » Jeanne Siau Fachin

« Adulte surdoué » Monique de Kermadec

« L’intelligence émotionnelle » Daniel Goleman, 1995 (anglais) – 1997 (traduction).

 

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