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Épisode 11 : Des exemples de manipulation ordinaire

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Les différents types de personnalités décrits ci-après, bien qu’ils s’inscrivent à l’origine dans une classification établie par la psychanalyse, appartiennent aujourd’hui au langage commun. Ainsi, les termes d’« hystérique » ou de « paranoïaque », d’origine psychanalytique, ont de nos jours un usage courant qui en a atténué voire « réduit » le sens. Ce chapitre sera consacré à la description de manipulateurs et manipulatrices comme nous pouvons tous en rencontrer chaque jour : des personnes qui vivent en famille, exercent une profession, mais dont le trait de caractère spécifique amène à la manipulation sur autrui sans que la société ni les institutions aient à y redire.

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Manipulation ordinaire : de quoi parle-t-on ?

Il ne s’agit pas ici de retracer de vraies pathologies, bien que ces hommes et ces femmes imposent tous et toutes à leurs conjoints une relation orientée selon leur « tendance » pathologique. Ces personnalités manipulatrices ne sont pas nécessairement des pervers narcissiques, mais elles utilisent des mécanismes qui peuvent s’en approcher et causer une réelle souffrance à leur entourage.

Il est également à noter que, si le choix a été fait de faire témoigner un homme plutôt qu’une femme (et vice versa) pour chacun des traits présentés ci-dessous, il aurait pu s’agir indifféremment de l’un ou de l’autre. Par exemple, dans le contexte social actuel, de plus en plus d’hommes sont concernés par le comportement « hystérique ». Il est d’usage de penser que l’hystérie est exclusivement féminine, d’autant plus que l’étymologie nous y pousse (hustera, en grec, signifie utérus). Mais nous savons depuis Freud qu’elle peut également toucher les hommes. La culture contemporaine, celle du paraître, de la société envisagée comme théâtre d’un spectacle permanent, alimente cette augmentation du nombre d’hystériques. De même, le Tout-Puissant peut être une femme ; l’anxieuse, un anxieux.

L’hystérique : la manipulation par l’insatisfaction permanente

L’hystérique, que nous choisissons de représenter sous les traits d’une femme, est la plus caractéristique des appropriations d’un terme psychanalytique par le langage courant. La psychanalyse a presque été « inventée » pour étudier le phénomène de l’hystérie. Depuis cette époque, le langage ordinaire s’est emparé du terme pour désigner tout simplement une femme nerveuse, agitée, théâtrale, aux réactions subites et démonstratives. En bref, une femme qui tape sur les nerfs, à cause de ses propres nerfs. Cette définition, qui reflète l’avis général, est bien réductible et peu précise.

Ainsi, l’hystérique n’est pas seulement, comme l’indique la croyance populaire, une femme qui s’énerve pour un rien et cherche à produire de grands effets pour attirer l’attention sur ses malheurs. Son esprit suit des méandres que la psychanalyse a mis au jour : elle recherche à la fois à dominer et à subir, dans une spirale infinie d’insatisfaction. Elle trouve son compte à ne jamais être tout à fait contente, mais elle en pâtit par ailleurs…

En quoi l’hystérique veut-elle commander et être commandée ? Et surtout, pourquoi ? Est-elle donc sadique et masochiste ? Pas du tout ! Pour des raisons que nous n’approfondirons pas ici, il est établi que l’hystérique cherche inconsciemment à vivre insatisfaite, même si cela s’avère avant tout une souffrance.

« Ma mère est incroyable, dit Séverine. Partout, on ne voit qu’elle. Elle parle tout le temps, elle a besoin d’occuper le devant de la scène. La regarder, c’est comme aller au spectacle… Pour moi qui la connais dans ses attitudes quotidiennes, c’est très visible. Elle est comme ça principalement quand il y a des gens, du “public”, sinon, à la maison, elle est plus calme, presque abattue, comme un ballon qui se dégonfle soudain. Il y a parfois un fort contraste avec son comportement au-dehors, ou bien elle change de registre selon le “public”. Pour moi qui suis presque toujours à ses côtés, j’ai l’impression de voir un caméléon. »

Les mécanismes de manipulation de l’hystérique

En couple, ce type de femme induit l’autre à avoir des comportements dont elle pourra se lamenter par la suite. Elle intronise son maître pour mieux le destituer. Mais il ne doit cependant pas régner avec trop de netteté : elle a aussi besoin d’éprouver pour lui de la compassion. L’autre doit donc être à la fois puissant et impuissant, un tyran attendrissant. De cette manière, l’hystérique peut à la fois souffrir et s’apitoyer, entrer (et faire entrer son partenaire) dans un cycle infini qui garantira une insatisfaction pérenne.

Comment fait donc l’hystérique pour parvenir à ses fins, sans susciter un agacement définitif chez tout le reste de l’humanité ?

Elle donne l’impression de rechercher la satisfaction, notamment en se plaignant incessamment, non seulement des autres, des situations et contingences, mais aussi d’elle-même, car évidemment elle a toujours mal quelque part : elle « convertit » son angoisse en souffrance physique, avec pour conséquence des symptômes variés et « vrais ». Cette présumée demande de satisfaction amène son partenaire à essayer de la contenter. Il s’y épuise parfois, échoue toujours.

Elle culpabilise l’autre, incapable, justement, de la satisfaire. « Tu n’es pas capable de me rendre heureuse », dira-t-elle souvent (alors qu’inconsciemment, elle ne veut pas de ce bonheur lisse et rayonnant). Elle s’offre en pâture à l’autre, à sa domination, puis se rebelle.

Elle offre souvent une belle image, aime séduire, alors que le contenu est déficient. Pour séduire, elle est sans cesse en représentation ; elle « hypnotise » son interlocuteur par une mimique, une gestuelle, une dialectique et un verbiage volubiles, fascinants, pleins de vie et de piquant.

Elle cherche à apparaître comme une victime « héroïque » : « Regardez comme il est nul ! » C’est donc une comédienne qui souvent vole la vedette à son partenaire.

« Mon épouse est ainsi faite ; elle aime être au centre de l’attention, qu’on la remarque… raconte Enzo, artiste peintre. Il y a dix jours nous avons organisé un vernissage. Jenna s’était foulé la cheville la veille. Elle a passé tout l’après-midi à transporter un “adorable petit tabouret” avec elle, sur lequel elle s’asseyait dès qu’elle le pouvait, en se déplaçant de toile en toile pour commenter, conseiller, accueillir les visiteurs… En même temps, elle racontait sa mésaventure. Du coup, les gens ne regardaient plus mes toiles, tout le monde était autour d’elle ! »

Le Tout-Puissant : la manipulation par la tyrannie

Le Tout-Puissant (son envergure vaut bien des majuscules…), que nous choisissons de peindre sous les traits d’un homme bien que nombre de femmes aient ce type de personnalité, est celui qui pense être le centre du monde et croit pouvoir agir sur ce dernier en monarque suprême. Ne dit-on pas : « Dieu Tout-Puissant » ?

Le Tout-Puissant est resté dans ce que l’on nomme le « Moi idéal », soit le Moi narcissique du petit enfant pour qui le monde, c’est lui-même, et son modèle, également. Les autres ne sont pas pris en compte ; il reste centré sur lui et se nourrit de lui-même, contrairement au pervers narcissique qui cherche l’autre pour s’en nourrir. Le Tout-Puissant n’a que faire de l’autre et ne saurait s’en nourrir : il est déjà plein de lui-même et se considère comme étant riche de toute la substance du monde !

Différences avec le pervers narcissique

Il a en commun avec le pervers narcissique cette constatation : l’autre ne peut avoir le même statut que lui à ses yeux. Tous deux se considèrent comme supérieurs… Si le pervers narcissique manipule par l’envahissement, la dépréciation, l’isolement et la destruction, le Tout-Puissant manipule, lui, par la tyrannie.

Très exigeant non seulement envers lui-même, mais aussi envers les autres, son entourage, ses collègues, il peut ressembler au pervers narcissique. Toutefois, le Tout-Puissant n’est pas pervers, il n’a pas l’intention ou le besoin de détruire. Il anticipe donc moins par rapport à l’autre : ce qui l’intéresse, c’est dominer. Il est donc aussi plus conscient et plus stratège. La destruction de l’autre est présente malgré tout, mais en tant que conséquence de ses agissements plus que comme objectif.

Toute cette force qui se dégage du Tout-Puissant laisse évidemment penser que justement il est profondément vulnérable sur ce point. C’est un grand impuissant et son comportement exprime une attitude défensive : il domine par peur d’être dominé… On ne critique pas le Roi : il règne, et l’homme Tout-Puissant veut rester intouchable.

« Mon mari est un homme intelligent, et il se met en quatre pour la famille… mais il nous écrase un peu ; je trouve qu’il s’impose trop, confie Ghislaine, 48 ans. Auparavant, je ne m’en rendais pas compte, mais maintenant ses reproches m’étouffent ; il n’arrête pas de critiquer. D’après lui, ce que font les autres est toujours mal fait. Il est trop perfectionniste. Il a tout le temps de quoi redire. J’ai l’impression d’être constamment prise en défaut, comme coincée contre un mur. »

Ce type de personnalité provoque dans l’entourage, soit un réflexe de rejet et de rébellion, soit un état de dépendance et d’assujettissement, selon les circonstances et le caractère des individus. Le Tout-Puissant choisit généralement un conjoint qui l’admirera et saura lui obéir.

L’anxieux(se) : la manipulation par la peur

Distinguons tout d’abord l’anxiété, l’angoisse et le trouble anxieux généralisé. L’anxiété et l’angoisse sont à peu près de même nature : ce qui change, c’est l’intensité de la manifestation. L’angoisse est beaucoup plus intense et souvent accompagnée de troubles physiques, telles les mains moites, les sensations de « boule » ou de « nœud » dans la gorge. Tout comme la fièvre signale un problème physique autre qu’elle-même, l’angoisse dénote un conflit inconscient.

Le trouble anxieux généralisé ne se réfère pas à l’intensité de la sensation vécue. Il s’agit d’une situation d’anxiété permanente, qui porte sur tout et n’importe quoi, devenant éprouvante pour l’entourage, qui s’en trouve « manipulé » dans le sens où la personne anxieuse oblige non seulement les autres à penser comme elle, à craindre les mêmes choses, mais elle les empêche aussi, toujours par réflexe timoré, d’accomplir de nombreuses tâches, voire d’entreprendre ou de mener à bien des initiatives. Les proches, notamment les enfants, perdent peu à peu confiance en eux.

« Ma mère est une grande anxieuse, raconte Hélène, 29 ans. Pour elle, tout est source de problèmes. Elle voit tout en noir. Le pessimisme systématique est sa seconde nature ! Quand j’étais petite, dès que je prenais un objet en main, elle disait : “Attention, tu vas le casser.” Si je me versais de l’eau, j’avais aussitôt droit au sempiternel : “Tu vas le renverser !” Et ainsi de suite, pour tout. Si aujourd’hui je ne suis jamais sûre de moi, si je doute tant, c’est aussi à cause de ces avertissements pseudo-catastrophiques qui ont scandé ma vie d’enfant. »

Comment l’anxieux(se) manipule

Elle décharge son anxiété sur les autres et induit ce même sentiment chez eux : ils deviennent angoissés à leur tour, à moins que, par réaction contraire, ils ne tombent dans l’indolence, comme pour s’anesthésier devant l’extrême nervosité de l’anxieuse.

Elle force ses proches à se mobiliser ponctuellement pour la rassurer… mais elle n’est pas « rassurable » ! Elle récuse toutes les solutions qu’on lui propose.

Elle provoque des alertes inutiles, ce qui amène les autres, avec le temps, à attribuer moins d’importance à ses dires, avec le risque de les sous-estimer.

Elle décourage les autres, les dissuade d’agir, d’entreprendre telle ou telle initiative, ce qui peut provoquer leur immobilisme. Elle induit chez eux un manque de confiance, car ils se disent : « Elle a peut-être raison, je n’y arriverai pas. »

« Ma mère a un cancer du côlon un jour sur deux, celui du cerveau au moins une fois par mois. Le problème est que si elle devait un jour montrer les signes d’une vraie pathologie, mon père et moi n’aurions peut-être pas le réflexe de lui accorder assez d’attention… »

En tant que mère, elle est souvent oppressante, trop « mère poule ». En tant qu’épouse, elle freine l’autre, l’empêche de s’épanouir. Il s’agit là d’une démarche inconsciente : elle ne veut aucun mal à l’autre, bien au contraire.

Le paranoïaque : la manipulation par l’accusation

Là aussi, ce terme est passé dans le langage courant et nous avons tous, plus ou moins proche de nous, un « parano » qui cherche qui lui a caché ses clés, qui a cassé la télécommande, etc.

Le véritable paranoïaque pathologique, qui peut passer à l’acte en attaquant physiquement ses « persécuteurs », fait en général l’objet d’un traitement psychiatrique, car il peut se révéler dangereux en raison de l’agressivité qu’il déploie pour se défendre de l’assaut dont il se croit victime. Le paranoïaque pense que tout le monde lui en veut, qu’une ou plusieurs personnes veulent lui porter atteinte, le détruire. Il s’agit donc d’un délire de persécution interprétatif : il « voit » des signes dont son esprit s’empare pour alimenter ce délire.

Comment manipule-t-il ?

Il manipule par interprétation et par accusation. Il amène les autres à se justifier sur ce qu’ils n’ont pas fait. Il ne peut, lui, être coupable. S’il fait tomber un verre et qu’il le casse, c’est forcément parce que quelqu’un l’avait placé là, « prêt à tomber ». Chaque fois, il existe une faille qui amène l’autre à se sentir coupable : « N’aurais-je pas vraiment mal posé le verre ? »

C’est en cela que réside la manipulation du parano : il parvient à induire cette culpabilité. La fois suivante, le ou la partenaire fera attention à sa façon de ranger les verres : la manipulation consiste aussi à obtenir de l’autre qu’il ou elle change ses comportements et les adapte aux réactions du parano, en les anticipant.

« La vie était impossible à la maison, raconte Sophie. Notre père voyait le mal partout, il passait son temps – et donc, aussi, le nôtre – à chercher des coupables pour les faits les plus anodins. C’était une obsession. Il entrait dans des rages folles, en particulier contre ma mère qu’il accusait un peu de tout. Quand nous avons quitté la maison, cela a été un soulagement pour moi et mon frère. »

Le « parano » impose autour de lui un climat d’insécurité permanente. Il amène les autres à toujours être sur leurs gardes ; ils ont peur de faire telle ou telle chose, de répondre, car ils ne savent jamais comment leurs actions ou leurs dires seront interprétés. En les accusant de vouloir lui nuire, le parano les culpabilise : c’est un trait de la manipulation qu’il exerce.

Le Pygmalion : la manipulation par le modelage

Selon le mythe, Pygmalion, sculpteur sur l’île de Chypre, tomba amoureux d’une statue d’ivoire qu’il avait lui-même fabriquée selon sa vision de la femme idéale. Il lui donna le nom de Galatée. Durant les fêtes consacrées à Aphrodite, déesse de l’Amour, Pygmalion pria la déesse afin qu’elle lui donne une épouse en tous points semblable à la statue. La déesse exauça ce vœu, donnant alors vie à Galatée.

L’homme moderne qui se pose en Pygmalion se conforme aussi bien au mythe qu’à l’effet Pygmalion : il choisit une femme jeune et belle (la femme idéale du mythe), il en tombe amoureux parce qu’il la crée ou parce qu’il sait qu’il va la créer. Il élit une jeune femme qu’il va modeler comme le sculpteur modèle son œuvre, en la faisant éclore, aussi bien au niveau personnel que professionnel.

Le mécanisme de manipulation

Pourquoi Pygmalion choisit-il une femme jeune – du moins, plus jeune que lui ? Parce que cette jeunesse représente la pierre brute, et que seule la substance mal définie, non finie, malléable, non épanouie ni éclose, peut être modelée à loisir. C’est là la principale manipulation de l’homme Pygmalion : il modèle son objet d’élection. On peut donc avancer qu’il n’est pas attaché à cette femme pour ce qu’elle est, mais plutôt pour ce qu’elle peut être, ce qu’elle deviendra sous ses mains.

Ce qui cependant intéresse le plus le Pygmalion est d’être un créateur, d’en retirer fierté et gloire. L’autre n’est que le reflet de sa bravoure, et sert à le mettre en valeur : c’est le deuxième élément de l’œuvre de manipulation de l’homme Pygmalion.

« Lorsque j’ai connu Manuel, confie Johanna, j’étais assez timide, un peu sauvage. Je ne savais pas très bien ce que j’allais faire de ma vie. Manuel ne m’a pas fait la cour tout de suite. Il était simplement très gentil, très attentif à moi. C’était la première fois que quelqu’un me regardait comme ça. Il a découvert que j’avais une belle voix et m’a incitée à m’inscrire à un cours de chant lyrique. J’adore ça ! C’est devenu une véritable passion. Grâce à Manuel, j’ai l’impression d’avoir trouvé ma vocation. »

Pourtant, cette relation se construit à deux, et la muse est généralement tout à fait « consentante ». Elle-même cherchait cette correspondance, ce lien avec une figure « paternelle ». Leur relation peut donc être équilibrée et durable.

L’Amazone ou la femme phallique : la manipulation par la castration

Selon la mythologie grecque, les Amazones étaient un peuple de femmes guerrières vivant sur les bords du fleuve Thermodon, en Cappadoce, dans l’actuelle Turquie. Robustes et musclées, énergiques, déterminées et cruelles, elles coupaient leur sein droit afin de faciliter leur pratique du tir à l’arc. Pour assurer leur descendance, elles s’unissaient une fois l’an à des hommes de peuples voisins choisis pour leur beauté.

La femme phallique (non pas celle qui possède un organe sexuel mâle, mais bien celle qui possède cette « puissance » typiquement masculine) est une castratrice. De la même manière que l’Amazone « originelle » attaquait l’intégrité physique du mâle, cette femme « castre » l’homme qui vit à ses côtés en l’empêchant de se déployer en tant que tel. Elle le limite considérablement dans ses agissements d’homme, elle lui « coupe l’herbe sous le pied », lui vole son rôle et sa place.

Le mécanisme de manipulation

C’est souvent une femme qui réussit sa vie professionnelle, s’y affirme. Une femme chef d’entreprise, chef de département dans une société, directrice… chef de quelque chose, quoi qu’il en soit. Une dirigeante. Femme de tête et de corps.

En quoi manipule-t-elle ? Elle usurpe un rôle, qu’elle tend à « voler » à son compagnon, lorsqu’elle en a un. Elle rabaisse l’homme dans sa virilité, à la façon de l’Amazone qui le mutilait et le reléguait au rang de serviteur.

Riche de contradictions, elle veut à la fois dominer le masculin, l’écraser, et s’approprier son pouvoir : aime-t-elle le masculin ou le hait-elle ? Elle le veut pour elle, mais le rejette en même temps… En réalité, elle semble vouloir les deux à la fois : rester femme en étant homme (avoir tout de lui). De ce fait, elle oblige l’autre, son compagnon, à la respecter en tant que femme mais à la traiter d’égal à égale, « en homme ».

« Puis Jean est venu s’asseoir à côté de moi, il m’a parlé, raconte Élise, qui dirige une chaîne de boutiques. Pour une fois, ce n’était pas moi qui prenais l’initiative. J’ai bien aimé, d’autant plus qu’il n’était ni envahissant ni trop sûr de lui. Je me suis sentie vue en tant que femme, ce qui m’arrive rarement. Mon prénom, Élise, signifie : “qui est effacée”. Ce n’est pas exactement mon cas ! Qui porte le pantalon à la maison ? Eh bien… tous les deux ! »

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FAQ : La manipulation ordinaire

Quelle est la différence entre un manipulateur ordinaire et un pervers narcissique ?

Le manipulateur ordinaire (hystérique, tout-puissant, anxieux, paranoïaque) agit souvent de façon inconsciente, sans intention de détruire l’autre. Le pervers narcissique, lui, a besoin de détruire sa victime pour se nourrir narcissiquement. La souffrance qu’il inflige est au cœur de son fonctionnement, tandis que chez le manipulateur ordinaire, elle est plutôt une conséquence collatérale de ses comportements.

Comment se protéger d’un manipulateur ordinaire ?

La première étape est de reconnaître le type de manipulation auquel vous êtes confronté. Ensuite, il s’agit de poser des limites claires et de ne pas entrer dans le jeu du manipulateur : ne pas chercher à rassurer l’anxieux à l’infini, ne pas se justifier face au paranoïaque, ne pas se laisser culpabiliser par l’hystérique. Un travail thérapeutique peut vous aider à développer ces compétences et à comprendre pourquoi vous êtes sensible à ce type de manipulation.

Ces personnalités peuvent-elles changer ?

Ces traits de personnalité sont profondément ancrés et se sont construits sur des années. Un changement est possible, mais il nécessite que la personne reconnaisse son fonctionnement problématique et s’engage dans un travail thérapeutique approfondi. Sans cette prise de conscience, les comportements ont tendance à se répéter indéfiniment.

Peut-on être victime de plusieurs types de manipulateurs ?

Oui, et c’est même fréquent. Certaines personnes, en raison de leur histoire et de leurs failles narcissiques, attirent ou sont attirées par différents profils de manipulateurs. Un travail sur soi permet de comprendre ces schémas répétitifs et de s’en libérer.

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