8 Perversions Sexuelles du Narcissique Pathologique les plus courantes

 

Les perversions sexuelles du narcissique ou de tout autre profil considéré comme déviant reposent sur une propension à s’écarter d’une norme. Qu’il s’agisse de corrompre les personnes ou les situations, ces dérives de la sexualité portent une dimension morale empreinte d’une volonté de se détourner de ce qui est pensé comme “bien” pour aller vers le mal, c’est-à-dire l’interdit, le répréhensible, le condamnable. Si la considération biologique qui pose le cadre de l’acte sexuel dans sa fonction procréatrice est assez réductrice, il n’en reste pas moins que la sexualité en tant qu’instrument manipulatoire est monnaie courante chez les PN. Étudions le sexe et ses dérives dans la relation d’emprise.

La perversion narcissique et les perversions sexuelles vont-elles de pair ?

Alors que les perversions sexuelles sont centrées sur le déni de l’identité sexuelle de l’autre, parfois même avec une certaine hostilité, la perversion narcissique étend ce refus d’altérité à l’être tout entier, dans son identité, sa personnalité, ses droits, etc. Cet état de fait repose sur des angoisses plus archaïques liées à la petite enfance telles que la détresse originaire, la peur du rejet et de l’abandon, l’angoisse de fusion et de séparation. Ainsi, l’acte sexuel perverti entre dans un cadre manipulatoire qui traduit la nature véritable de la vision de l’autre : un simple moyen de satisfaire son égocentrisme. C’est sous l’angle de cette dynamique interindividuelle que nous avons choisi d’axer cet article, car en vérité, un profil narcissique est surtout adepte de l’autoérotisme, et particulièrement de l’onanisme (soit la pratique des plaisirs solitaires).

Le pervers sexuel pourra envisager autrui comme un objet destiné à assouvir ses besoins libidineux, tandis que le pervers narcissique cherchera avant tout la domination et la disqualification d’autrui par le biais du sexe, ou par d’autres types de comportements. Sa sexualité pourra donc présenter des caractéristiques plus ou moins qualifiables de “standard”, mais c’est par le mode de jouissance procuré que lui sera conférée la dimension perverse. Par “jouissance” nous entendons évidemment la notion de “satisfaction” dans une acceptation large du terme, et non pas purement orgasmique et inhérente au coït, par exemple. Les ébats amoureux, ou tout ce qui entre dans la thématique du désir, auront ainsi pour dessein de mener à l’humiliation, la souffrance (psychique ou physique) et la réification de l’autre.

Les perversions sexuelles du narcissique et de tout autre type de personnalité ne sont donc pas fatalement liées. On peut présenter une sexualité transgressive sans être atteint du trouble de la personnalité narcissique et on peut être un pervers narcissique présentant un rapport non stigmatisant aux plaisirs charnels.

8 perversions sexuelles du narcissique

Il existe plus de 500 paraphilies, c’est-à-dire différentes façons de fixer son intérêt sexuel autrement que sur un partenaire humain ordinaire avec une visée copulatoire ou précopulatoire. Voici les 8 différentes catégories des perversions sexuelles les plus courantes chez un MPN.

1.   Le sadisme

Le sadisme relève d’actes souvent ritualisés autour de la douleur, de l’humiliation, voire de la destruction. Sa latitude va de la simple fessée au crime, en passant par les brûlures, les flagellations, les morsures, la contention et autres atteintes corporelles. Il peut aussi revêtir une forme de sadisme moral impliquant un rapport d’autorité. Une jouissance plus symbolique découle alors des effets déplaisants pour autrui provoqués par ce pouvoir. La contrainte ou l’agressivité caractérisent la dimension sadique.

2.   Le masochisme

Le masochisme consiste à tirer son plaisir sexuel d’une position de soumission et de servilité, le plus souvent douloureuse et dégradante. Les châtiments et humiliations subis provoquent la satisfaction de la personne soumise. Même si l’on est loin de la grandiloquence notoire du narcissique, il faut savoir que ce mode de sexualité perverse existe bel et bien chez les manipulateurs sentimentaux. Cela leur permet notamment d’endosser momentanément un rôle qu’ils affectionnent particulièrement : celui de victime.

3.   Le fétichisme

Le fétichisme accorde une dimension érotique à un objet (un sous-vêtement ou une chaussure, par exemple) ou à une partie du corps (pieds, cheveux, etc.). Elle est donc dépouillée de l’existence du propriétaire et du reste de son corps, dans une objectification. Ce trait sexuel est très majoritairement attribué aux hommes qui y voient là l’occasion de condenser l’objet de leur désir dans un contenant de forme restreinte. Selon la psychanalyse, le fétiche a pour fonction de calmer l’angoisse de castration en symbolisant le phallus qui fait défaut aux femmes.

4.   Le voyeurisme

Il faut savoir que le voyeurisme induit le fait d’agir sans le consentement de la personne épiée. Ainsi, le strip-tease ou le candaulisme (c’est-à-dire le plaisir d’exposer ou de partager son conjoint à d’autres partenaires sexuels) n’en font pas partie. La victime du voyeur est observée à son insu, y compris par le biais d’images volées, dans des situations intimes allant du déshabillage au rapport sexuel, en passant par la toilette, la miction et la défécation. Le plaisir de voir sans être vu est en lien avec la dimension de contrôle, si chère aux pervers narcissiques.

5.   L’exhibitionnisme

Exposer ses organes génitaux à autrui sans désirer ni solliciter de rapprochement physique relève de l’exhibitionnisme. Il est le plus souvent accompagné de masturbation et se pratique assez généralement dans des lieux interdits ou publics, auprès d’étrangers. Freud reliait cette perversion au narcissisme primaire, y trouvant une réaffirmation phallique contre l’angoisse de castration. Ainsi, la dimension compulsive de l’exhibitionniste résulterait d’une mauvaise gestion de sa lutte anxieuse. C’est aussi un moyen de refouler le désir de l’autre et de maintenir une distance entre soi et autrui.

6.   La pédophilie

Concernant les pervers narcissiques, on assiste le plus souvent à une pédophilie de l’ordre du fantasme et de l’incestuel, à ne pas confondre avec l’inceste proprement dit. D’ailleurs, diverses études psychanalytiques ont exploré la piste théorique de la tendance pédophile en tant que tentative de réparation de la faille narcissique dont tous les PN sont malheureusement atteints. Lorsqu’il ne s’agit pas d’actes sadiques portés sur des enfants, cette perversion (en hausse de façon alarmante) repose sur la séduction de jeunes immatures sexuels. Le pervers se présente comme gentil, enveloppant, amical, dans le but de pervertir les mineurs jusqu’à obtenir des faveurs sexuelles de leur part. Pour les victimes, le sentiment de trahison et la culpabilité s’ajoutent aux traumatismes subis de manière décuplée.

7.   Le travestisme

Le manipulateur sentimental est connu pour afficher un masque social impeccable. Ainsi, le travestisme, c’est-à-dire le fait d’atteindre le plaisir sexuel en portant des vêtements généralement attribués aux personnes du sexe opposé, semble bien éloigné de cette image lisse et conforme aux attentes socioculturelles communes. Pourtant, certains théoriciens parlent d’une forme d’évitement du fantasme homosexuel. On peut donc considérer dans cette perversion sexuelle le mécanisme de défense du refoulement d’une attirance homosexuelle non assumée, car considérée comme plus difficile à présenter aux yeux du monde.

8.    L’agression sexuelle

Dans cette catégorie qui se démarque, mais peut également englober la plupart des aspects précédemment cités, nous pouvons inclure tout ce qui se passe avec violence et par le biais du rapport de force. C’est une forme ultime de contrôle, dans laquelle la volonté de l’agresseur, quelle que soit la forme de perversion sexuelle utilisée, prime sur celle de sa victime. Par exemple, la somnophilie n’est pas rare chez les pervers narcissiques. Il s’agit d’une excitation provoquée par le fait que l’objet d’attirance est inconscient. L’agresseur dispose du corps de sa victime comme bon lui semble et d’éventuelles protestations ne le pousseront pas à réguler son appétit sexuel. Ils pourront, bien au contraire, l’exacerber. Rappelons que ceci constitue bien un viol, et ce, même dans le cadre d’un couple partageant la même couche.  

Les perversions sexuelles du narcissique pathologique en disent long sur la façon qu’il a de considérer l’objet de son désir. L’”objet” est en effet le terme approprié, car l’assouvissement des fantasmes les plus déroutants d’une personnalité perverse primera toujours sur le respect de l’autre en tant qu’entité psychique et physique à part entière. Dans cette forme de dépravation de la sexualité, il n’est question que de pulsions et de compulsions. En aucun cas le sentiment amoureux inconditionnel n’est en jeu. Ainsi, “faire l’amour” n’a rien à voir avec ces pratiques érotiques déviantes qui ne visent qu’à l’anéantissement de la victime.

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