CE QUE DÉTESTE UN MANIPULATEUR

Savoir ce que déteste un manipulateur pervers aide à sortir de son emprise sur le plan psychologique. Car, même s’il se voit comme un être invulnérable, ses victimes ignorent trop souvent comment son narcissisme pathologique le fait souffrir de bien des manières. Examinons un peu les brèches que la « cuirasse » narcissique laisse entrevoir.

Ce qu’un manipulateur déteste le plus

Tout ce qui normalement charme et ravit le partenaire d’une relation amoureuse classique, est ce que déteste un manipulateur pervers. La joie de vivre, les talents et, plus généralement, la vitalité de sa victime l’insupporte, au point même qu’il donne l’impression d’en être véritablement jaloux.

Détail révélateur : nombreuses sont les victimes à se plaindre d’être interdites de rire auprès de lui ! De même, leurs amitiés, leurs loisirs et même certains détails de leur apparence physique dérangent le manipulateur narcissique. Il s’arrange donc pour les influencer afin qu’elles y renoncent et lui sacrifient toutes ces joies qui sont pourtant autant de sources d’estime de soi pour elles.
Le chantage affectif est très employé avec l’entourage (« c’est eux ou moi »), de même qu’une forme de harcèlement continuel. À l’aide de remarques négatives toujours distillées sur le ton de l’objectivité, il finit par entamer complétement la confiance en soi de la victime. Vivre avec un pervers narcissique va devenir un enfer.

Petit à petit, elle cède donc à la contrainte, car l’emprise et la manipulation sont fortes.

Même si les renoncements laissent un goût amer, la dépendance affective au travers de la peur de perdre l’autre va généralement l’emporter.
Une victime intériorise alors un interdit psychologique à son bonheur, posé par le partenaire pervers, interdit qui se mue ensuite en dévalorisation. Privée de tout par ce bourreau égocentrique, elle en vient à penser qu’elle ne mérite pas mieux. Dans la foulée, cela engendre aussi la culpabilité. Elle est assujettie.

Tout ceci n’aurait pas lieu si les victimes pouvaient voir la face perverse de leur partenaire, qui est un être sans affect et sans empathie. Peut-être comprendraient-elles alors son besoin d’éteindre chez elles l’étincelle de vie, qui lui fait défaut à lui. On sait, par exemple, que les manipulateurs fuient les effusions de joies qui les mettent mal à l’aise en public. La sincérité des autres est pour eux suspecte et les fait se sentir seuls, embarrassés, presque humiliés ! On peut y voir un parallèle avec la vitalité de leurs victimes qui les perturbe, car elle menace secrètement leur narcissisme.

Perdre le contrôle

Dans ce que déteste un manipulateur, perdre le contrôle sur ses victimes est l’une de ses grandes hantises. La mégalomanie faisant partie intrinsèque de son tempérament. Cette perte équivaut pour lui à un effondrement de sa personnalité, ou à une forme d’anéantissement. Des signaux d’alarme s’allument donc chez lui au moindre signe d’indépendance ou de résistance de sa proie. Cela peut être lorsqu’elle prononce le mot : « non », ou lorsqu’elle désorganise les petits rituels qu’il a mis au point avec elle et qui sont les preuves de sa domination. Une rage, mais aussi une profonde angoisse vont le saisir. Il panique à l’idée que ses techniques de manipulation habituelles ne fonctionnent plus.

Plus généralement, tout ce qui fait descendre le manipulateur de son piédestal narcissique l’effraie. L’humour et les propos qui égratignent son ego peuvent provoquer chez lui une véritable hystérie. Son côté paranoïaque le poussera d’ailleurs à se faire passer pour une victime et à soupçonner à cette occasion les autres de le haïr.
L’indifférence fait de même partie de ce que déteste un manipulateur. Néanmoins, elle le désarçonne, car elle le renvoie à une forme d’insignifiance qui lui rappelle sa vacuité. C’est pour lui l’une des expériences les plus pénibles qui soit, donc, l’une de celles recommandées pour le tenir à distance.

La confrontation avec le réel

Être confronté à la réalité fait aussi partie de ce qu’un manipulateur pervers déteste le plus.
Pour comprendre pourquoi, il faut se pencher encore sur le monde intérieur du narcissique. Ici, la seule vérité qui soit est celle qui sert son intérêt. On parle à cet égard de pensée magique chez lui. Il s’agit de la propension à croire fermement, comme le font les enfants, que tout ce qu’il dit à le pouvoir d’être vrai, dès lors que c’est lui qui le dit.

Par conséquent, un narcissique peut tout dire et son contraire, perdant lui-même toute logique dans ses propres paroles. Mais cela ne le perturbe guère, car ce virtuose du mensonge possède une faconde sans bornes pour avoir raison.

Néanmoins, sa réalité très embrouillée lui pose problème lorsqu’il est confronté à des faits concrets, notamment lorsqu’il s’agit de preuves palpables de ses méfaits.
Pour cette raison, les manipulateurs détestent les écrits (car ils restent) et les faits objectifs qu’ils ne peuvent pas déformer ou soumettre à une appréciation. Mieux vaut donc avoir les pieds bien sur terre lorsqu’on les affronte, car le diable étant dans les détails. Ils excellent à faire feu de tout bois pour tromper, mentir, ou jouer avec les apparences.

Leur notion tortueuse de la vérité leur fait aussi redouter les explications claires auxquelles ils préfèrent toujours les paroles vagues, et les propos volontairement équivoques. Et pour cause : ils leur permettent de trouver des échappatoires et de se soustraire à toutes responsabilités.

Les mensonges d’un pervers narcissique peuvent rendre complétement folle une victime.

C’est pourquoi le manipulateur redoute les esprits perspicaces qui sauront déjouer ses mensonges. Les pervers narcissiques vivent d’ailleurs dans la peur de se faire démasquer. Cela les amène par instinct à se méfier d’autrui et à n’avoir que peu d’amis. Comprendre ce que déteste un manipulateur pervers, c’est aussi comprendre comment le faire fuir.

Ce que déteste le plus un manipulateur pervers, c’est de perdre son pouvoir, c’est le sentiment d’impuissance. Lui qui passe toute son énergie à prendre le dessus sur vous, à vous dominer, à vous écraser, il ne supporte pas que « cela glisse » sur vous sans vous atteindre. Si vous vous rendez compte que, en fait, c’est vous qui avez le pouvoir, qu’il n’a, lui, que celui que vous lui donnez par votre peur, par crainte de ses réactions, alors, vous êtes sur le chemin de la sortie de la relation toxique qu’il vous impose depuis le début.

Et, ça, il déteste !

Prenez, Re-prenez le contrôle de votre vie, de vos envies, de vos fréquentations. N’autorisez personne à vous dicter votre manière de vivre.

L’amour, ce n’est pas transformer l’autre, c’est avant tout le respecter dans sa différence, c’est l’altérité. Pour qu’il y ait une relation possible, il faut être deux, pas un seul et son objet de satisfaction.

Antoine de Saint Exupéry disait : « Si tu diffères de moi, …, loin de me léser, tu m’enrichis. »

Pascal Couderc, psychanalyste spécialiste des manipulateurs et son équipe de psychologues spécialisés, proposent  de vous accompagner pour sortir du piège d’une relation toxique. Ne restez pas victime d’une manipulation, un professionnel peut vous aider à distance, grâce aux consultations Skype et en visio.

A lire aussi sur ce blog : le mensonge dans la perversion narcissique et la séquestration psychologique et comment en sortir.

Articles recommandés

CONTRÔLE COERCITIF, PERVERSION NARCISSIQUE, EMPRISE : les nuances

CONTRÔLE COERCITIF, PERVERSION NARCISSIQUE, EMPRISE : les nuances

Le contrôle coercitif offre l’avantage de donner une consistance juridique à un phénomène qui relève souvent du ressenti. La perversion narcissique et l’emprise flirtent avec la coercition sans en être de parfaits synonymes. Saisissons les subtilités entre ces notions pour mieux appréhender les cas de figure où elles se présentent.

lire plus
LA MANIPULATION SUBTILE DU PN : s’imposer sans en avoir l’air

LA MANIPULATION SUBTILE DU PN : s’imposer sans en avoir l’air

Pour installer son emprise, un pervers narcissique commence par tester la tendance à l’acquiescement de sa victime à un degré manipulatoire très faible. C’est par des impositions subtiles qui semblent tout à fait anodines qu’il analyse sa tolérance à la domination. Apprenez à repérer ces petits détails qui peuvent annoncer de graves retombées.

lire plus
PREMIÈRE ANNÈE AVEC UN PN : le scénario classique

PREMIÈRE ANNÈE AVEC UN PN : le scénario classique

Il y a des grands classiques de la narration qui marchent toujours. C’est bien que l’intrigue est efficace ! Il suffit d’adapter quelques éléments pour produire une quantité infinie de versions, alors que le fil conducteur reste inchangé. C’est pareil pour une histoire avec un PN dès la première année. Du prologue à l’épilogue, on sait ce qui va se passer…

lire plus