ENFANT DE PERVERS NARCISSIQUE

Témoignage de victime de SAP

Alors par où commencer …

Tout d’abord je suis la fille d’un homme que je soupçonne d’être un pervers narcissique.

Je sais que cela semble un effet de mode mais le comportement de mon père me le laisse penser. Avec le recul, être enfant d’un manipulateur pervers n’a été qu’une longue souffrance.

Mon père est un homme qui cherchait toujours à afficher une image de normalité. Aux yeux du monde, il était un père sévère mais juste qui cherchait à m’élever correctement.

En public, il était “normal”.

En y regardant de plus près, le fait qu’il ne prononce jamais mon prénom était un signe évident de dénigrement et de “non-existence”.

Ayant réussi des études en sciences humaines (bac +5 validé), il était fier et disait à tout le monde que c’était grâce à son éducation.  Mais ce que les gens ne savaient pas c’était ce qu’il se passait quand on fermait les portes de la maison…

Quand il n’y avait plus de témoins, l’homme normal était un homme qui usait de tous les subterfuges pour me dénigrer et m’humilier. Insultes (“salope, connasse, boudin”) (tout ce qui est entre () sont des citations), dénigrement (de toutes manières tu n’arrives jamais à rien, tu seras clocharde si je meurs, personne ne voudra jamais de toi, tu es grosse, personne n’aime les gros, ne marche pas à côté de moi dans la rue, j’ai honte de toi tu es trop grosse), il allait jusqu’à dire que (je n’étais pas sa fille).

Tous les moyens étaient bons pour me faire pleurer (m’insulter, m’envoyer des objets dans la tête si j’OSAIS exprimer mon avis et que celui-ci n’allait pas dans son sens), les menaces aussi faisaient partie de mon quotidien.

Il suffisait que je réponde et que j’exprime mon avis pour qu’il considère cela comme un manque de respect (et cela lui était intolérable). Les menaces allaient du (je vais te frapper) au (tu vas voir quand je vais voir ta famille, je vais foutre la merde). Les repas de famille -avec mes tantes et cousins- étaient une torture car j’avais toujours l’impression que je devais être parfaite. Surtout ne pas parler, ne pas faire de vague ni même rire trop fort sans quoi il aurait dit à tout le monde quelle monstre irrespectueux j’étais…

Quand on est un enfant, on ne comprend pas les problèmes de ses parents.

Pour moi, il m’aimait, mais comme je n’étais pas assez bien, donc son comportement était normal car c’était moi le problème. En réalité, il ne m’a jamais aimé. (Dire que je n’étais pas sa fille et me dire (vivement que tu crèves) …) mais quand on est une enfant, on ne connait pas la psychologie… Donc ma jeunesse a été orientée de sorte que je me fasse aimé de lui.

Quand parce que vous parlez pendant un moment où il écoute la tv et que, à cause de vous il n’entend pas la tv, cela justifie les insultes et les humiliations.

Etant en surpoids, il prenait un réel plaisir à me dire que j’étais un monstre, que personne ne m’aimerait…

Quand on est une enfant, on écoute ses parents.

Qu’on le dise ou non. Ce qu’ils disent s’inscrit en vous comme dans votre ADN. Si les gens qui sont censés vous aimer vous disent que vous n’êtes pas assez bien pour être aimé, alors vous le croyez et vous cherchez à devenir une personne que vous n’êtes pas….

Quand on est une enfant, on ne se connait pas.

On prend pour acquis ce que les gens disent. Et quand c’est au quotidien, il devient vite vital de s’adapter : ignorer ce que l’on est réellement. Ne pas se chercher, ne pas chercher à se connaitre.

Je n’avais qu’une seule envie c’était de devenir la petite fille parfaite dont il rêvait pour enfin qu’il m’aime et qu’il me le montre…. EN VAIN.

Résultats : non seulement je me suis considérée comme sans valeur pendant des années. Mais en plus, je n’ai jamais pris le temps de savoir qui j’étais réellement. Automatiquement, je faisais ce que LUI voulait que je fasse pour éviter les crises, les insultes et les blessures à l’âme…. Sans me demander ce que MOI je voulais et si cela ME convenait.

Etre enfant de pervers narcissique, ça détruit.

Ou plutôt je dirais que ça empêche de se construire ce qui est pire.

Être détruit c’est quand même avoir un souvenir ce qu’on était… Quand on est soumis à la perversion au quotidien depuis toujours, la normalité n’existe pas.

On croit que la méchanceté est normale et que c’est comme ça que les parents montrent leurs amours.

En tant que femme aussi cela à jouer : le seul contact masculin que j’avais (étant fille unique) était un homme profondément méchant et sans affect.

Pour moi, j’étais attiré par les hommes qui m’ignoraient et qui me manquaient de respect. Si mon propre père (qui était censé m’aimer) le faisait, c’était comme ça que les hommes devaient montrer leur amour…

Que ce soit au niveau personnel :  méconnaissance de moi-même, image de moi-même désastreuse, confiance en autrui détruite, ou au niveau sentimental : attrait pour les méchants (je ne savais pas qu’il n’avait pas d’affect, je pensais qu’il m’aimait d’un amour sincère donc je recherchais cette “sincérité’ (qui était juste de la méchanceté) chez mon chéri), ultra-haute tolérance à l’irrespect et à la méchanceté, acceptation de la violence verbale et physique…

Être l’enfant d’un pervers narcissique est un boulet au pied.

Maintenant, je suis en reconstruction. Quoi qu’il arrive, je garde à l’esprit qu’il n’a aucun affect et que je ne suis pas sa fille (dans son cœur). Je me libère donc de son emprise en le considérant comme un étranger auquel je ne donne aucun accès à ma vie.

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“Mon voyage a commencé en 2011, lorsque j’ai rencontré le père de mes enfants. Les premières années ont été stables et heureuses, avec la naissance de notre fille en 2015 et l’achat d’un appartement. Cependant, notre déménagement en Suisse en 2017 a marqué un tournant, où j’ai commencé à remarquer un changement dramatique dans son comportement. Devenu distant et préoccupé, il m’a peu à peu isolée, transformant notre vie en une cohabitation forcée. L’annonce de notre deuxième enfant n’a fait qu’aggraver la situation, avec son absence émotionnelle et physique grandissante. Face à la trahison, l’isolement, et les défis professionnels, j’ai dû trouver la force de naviguer seule à travers cette période tumultueuse, tout en protégeant mes enfants et en gérant les difficultés liées à notre séparation.”

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