JULIETTE

Nous sommes l’aube de 2024. 

Je subis le harcèlement de mon ex conjoint depuis plus de 4 ans. 

Il utilise mes mots, mes phrases, se positionne en victime, inverse les situations, quoi que je fasse rien de va, quoi que je dise rien ne va. Il ment sur tout même sur notre passé. Il instrumentalise les enfants. 

Il ressasse le passé, m’insulte, m’accuse d’être à l’origine d’une pseudo dépression et d’avoir perdu son emploi et me demande d’aller voir un psy. 

Il ne respecte pas le DVH, ne paie pas les frais exceptionnels, m’agresse, invente des événements. Subtilise les cartes d’identités des enfants.  

Je tiens depuis 2020 mais sans vie sans envie. 

 L’histoire 

J’ai connu le papa de mes enfants en 2011. Nous sommes restés 7 ans ensemble. 

Rien avant 2017/2018 pouvait me laisser penser que j’avais affaire à un pervers manipulateur. 

Nous avons eu notre fille en 2015.  Très heureux et installés dans une vie stable. 

Nous avions fait l’acquisition d’un appartement, nous étions épanouis dans nos vies professionnelles et personnelles. 

En 2017, nous sommes partis en Suisse. Nous avions le projet de faire un 2e enfant. Il a eu une opportunité professionnelle, je quittais mon emploi pour un congé parental. 

La décision de partir a été très difficile pour moi. J’avais la confiance de mon supérieur hiérarchique qui souhaitait me nommer directrice adjointe à ses côtés et j’avais perdu mon papa en 2014 ce qui me fragilisait d’être loin de ma mère et ma soeur. 

Il est parti en mars 2017 en période d’essai et faisait des allers retours avant qu’on le rejoigne ma fille et moi en juillet 2017. 

Là, une fois sur place son comportement a changé du tout au tout. 

Il paraissait inquiet de notre situation en Suisse, ne cessait de parler d’argent alors qu’il avait négocié un salaire conséquent pour assurer les dépenses de la famille jusqu’à ce que je retrouve du travail. C’était une condition et un élément de négociation à l’embauche pour faire partir notre famille. 

Sur place, il est devenu distant. Moins attentionné moins compatissant alors que je me retrouvais seule sans amis sans famille sans emploi et j’apprenais à être maman au foyer.

Il était fermé, penché sur son ordinateur ou son téléphone même le week-end. Négligeait le rangement de ses affaires et de la maison. 

Entre temps je cherchais du travail et postulais à des offres. 

Je lui ai annoncé que nous attendions notre 2e enfant en septembre 2017. Ma fille n’avait que 18 mois.  Il a été ému aux larmes, moi j’étais déstabilisée car j’avais vraiment envie de retrouver du travail sur place, je me plaisais en Suisse. 

Sa réaction à l’annonce de ce deuxième bébé m’a réconfortée. 

Depuis, il a commencé à beaucoup se déplacer, ne venait pas au RDV sage femme ou échographie sous prétexte que c’était « déjà du vécu ». 

Il rentrait plus tard, me laissait tout gérer à la maison, les taches ménagères, les courses, ma fille, alors sur mon ventre s’arrondissait. 

Je n’étais plus heureuse. Pas de baisers, pas de caresse, plus de tendresse ou de mots gentils, chacun se couchait à des heures différentes. Il était de plus en plus fermé et ne souriait plus. Il ne voyait que par ma fille, ne me prenait plus en photos, ne nous prenait plus en photos. 

Je lui ai plusieurs fois tendu la perche pour discuter de mon ressenti, de la situation. 

Il me rassurait sans cesse « je travaille beaucoup, j’ai la pression, j’ai envie de que expatriation marche ». Il se plaignait sans cesse pour l’argent. Me pressait de trouver un travail. 

Il m’avait isolé. C’était une première étape. 

J’ai trouvé un stage rémunéré et j’allais démarrer en septembre 2018. 

La naissance de mon fils était prévu fin mai 2018. Juste le temps qu’il soit sevré. Et ce qui me peinait beaucoup. 

Pendant ce temps je me démenais à trouver des crèches pour les enfants, et j’étais fière avoir réussi. Même si c’était deux garderies différentes, et que l’organisation allait être compliquée, j’avais trouvé. 

J’ai eu l’impression de vivre ma grossesse seule. Père absent. J’ai du même l’appeler lorsque j’accouchais, je n’arrivais pas à le joindre. Ma mère gardait ma fille. 

La naissance de mon fils n’a rien changé. Toujours absent psychologiquement et physiquement. 

En août 2018, au 2e jour de nos vacances j’ai tendu une enieme perche. Nous traversions l’Espagne en voiture pour aller au Portugal chez les parents de mon ex. 

Et c’est à ce moment qu’il l’a saisit. 

Il m’a dit ne me plus m’aimer, ne plus être enthousiaste de notre relation, qu’il voulait arrêter. 

J’ai cru tomber de ma chaise. Pourquoi maintenant ? Pourquoi , alors qu’on retrouve tes parents dans 24h pour 15 jours pourquoi ? J’ai si souvent essayé de crever l’abcès pourquoi maintenant ?

J’ai passé les pires vacances de ma vie. J’ai pleuré nuit et jour. Je me cachais de ses parents et lui, cachait tout à ses parents. J’avais ma soeur au téléphone tous les jours. Elle me disait de rentrer. Elle me disait de quitter la Suisse avec les enfants. 

Je faisais semblant d’aller bien pour les enfants. Je rigolais ou souriais pour eux. Mon cœur était brisé. 

Encore plus quand j’ai découvert qu’il m’avait trompé en février 2018 pendant ma grossesse. Et qu’il écrivait à son frère dans un message « je l’aime ! J’aime M. j’attends que Juliette se fasse un réseau et je partirai » 

Quand j’ai découvert ça j’en ai parlé avec lui. Il m’a dit que « ce n’était rien ! Ce n’est qu’une conséquence! Tu n’étais pas sensée le savoir. Je l’ai vu qu’une fois. Ça compte pas pour moi ». Sauf qu’on ne dit pas je t’aime à quelqu’un qu’on a vu qu’une fois. 

J’ai commencé à revoir dans ma tête tous les derniers mois que j’avais vécu depuis mon arrivée en Suisse. 

Je lui trouvais des excuses sans arrêt. Je trouvais qu’on s’entendait encore bien.

Je le défendais auprès de ma soeur. 

Nous avons vécu en colocation de septembre 2018  à octobre 2019. 

Horrible. Nous dormions dans le même lit. Nous faisions semblant d’être une famille. Nous étions en fait une coloc. J’ai du apprendre à ne plus l’aimer, à ne plus attendre de gestes attentionnés ou tendres, à apprendre à ne plus l’appeler « chouchou ». 

J’ai commencé ma formation. Les enfants étaient déposés le matin par le papa et je me chargerais de les récupérer et d’assurer toute l’intendance derrière jusqu’à son retour ou pas. 

Une sorte d’équilibre sur un fil mou. 

Jusqu’à quand. 

Ma soeur ne comprenait pas ma réaction. 

Mes amis ma famille non plus. Pourquoi restes-tu ?

Lorsque j’ai commençais à ouvrir les yeux j’ai dit à mon ex en 2019 « tu sais j’aurais pu partir et rentrer à Paris depuis longtemps ». 

Il m’a dit « je t’aurais poursuivi pour enlèvement d’enfants à l’international ». 

J’ai cru que le ciel me tombait sur la tête. 

Par hasard, j’ai découvert qu’il avait mis enceinte l’autre Femme, la fameuse M. , qu’il se serait même déplacé pour la soutenir pour son avortement. 

Il m’a soutenu que cet enfant n’était pas de lui. Mais qui se déplace pour l’avortement d’une femme qu’il n’a vu qu’une fois et qui est enceinte d’un autre ? Qui ? 

J’avais envie de rester en Suisse. J’aime ce pays. J’ai tout essayé pour rester et garder mon indépendance financière. Mon boss a tout fait pour me garder et augmenter mon salaire. Mon ex n’a pas cesser de me dire « On rentre à Paris » puis « J’ai trouvé du travail à Paris on doit rentrer Juliette». Je devais répondre dans les 5 jours. 

Je me suis résignée à rentrer à Paris. J’ai tout fait pour trouver un appartement dans le même quartier, dans le même immeuble que nous avions quitté pour la Suisse. Ça me rassurait. 

Nous avons déménagé en octobre 2019. 

Je me retrouvais une nouvelle fois sans emploi. Lui passait la semaine à Lille et revenait le week-end à Paris. Encore de la colocation. C’était insupportable. J’avais accepté de rentrer à une condition, qu’il y ait une séparation physique. Je l’ai pressé de trouver un appartement. 

Il a toujours dit qu’il me soutiendrait financièrement que c’était normal. 

Et c’est ce même argent qu’il me réclame aujourd’hui. Je devrais lui rembourser tout ce qu’il a pu payer en Suisse comme à notre retour à Paris pour m’aider. 

Il a toujours était focalisé sur l’argent. 

Mon fils n’avait que 17 mois lorsque nous sommes rentrés. 

J’ai envoyé des lettres de candidatures, j’ai postulé à tout va. J’ai trouvé du boulot rapidement. En février 2020, je démarrais un nouveau boulot. On a commencé à mettre en place une garde partagée pour laquelle nous étions d’accord tous les deux. 

Puis, Covid. On a fait ce qu’on a pu. Rythme 3/4 jours chacun pour garder les enfants, moi en période d’essai et lui en chômage partiel. 

Je dirai que la communication était encore bonne jusque là. Puis il s’est retrouvé finalement au chômage, il m’accuse encore aujourd’hui d’être à l’origine de son licenciement car il ne pouvait pas se déplacer. Mais personne ne pouvait se déplacer à cette époque! 

Il considère que son fils n’était pas désiré, que je l’ai piégé, que je lui avais un enfant dans le dos. Un enfant qu’il a appelé « l’autre » dans des écrits. 

La communication n’a plus été possible. 

J’ai engagé une avocate pour trouver un accord puisque lorsqu’il a retrouvé du travail il n’était plus capable de garder les enfants une semaine sur deux, son activité professionnelle passait avant tout. 

Indisponibilités répétées, il ne respectait pas le rythme que nous avions convenu entre nous. 

Il m’a reproché d’avoir perdu son emploi par ma faute. Toutes les situations désagréables  qui lui arrivent sont nécessairement de ma faute. Il se positionne en victime sans arrêt, s’arrange avec la réalité pour tourner à son avantage les situations. 

Je lui ai proposé une médiation qu’il refusé. 

J’ai vécu entre 2020 et 2021 dans l’incompréhension la plus totale. 

Je ne le comprenais plus. Je n’avais plus le droit de rien : ni d’appeler mes enfants pendant les vacances d’été, ni de communiquer avec lui par sms, ni de communiquer avec sa famille, ni de prévoir du temps pour moi. Il faisait des voltes faces répétées lorsqu’il était sensé s’occuper de ces enfants. Il m’a insulté, m’a accusé d’être une mauvaise mère tout en me laissant les enfants de plus en plus, m’a écrit des horreurs et des grossièretés sans aucun respect. 

Depuis le jugement en 2022, je vis l’enfer. 

Nous étions d’accord sur le rythme de garde sauf sur la pension. 

Il a perdu sur la pension. Depuis il mène une guerre incompréhensible à ce sujet en me disant qu’il me verse un salaire, que j’ai une pension conséquente qui ne reflète pas le besoin des enfants, qu’il est obligé de travailler comme un acharné pour maintenir ce niveau de pension par ma faute. S’il perd son travail ? Ce sera de ma faute. Je demande trop. 

Mais c’est le juge qui a tranché. 

Son sujet favori. Les vêtements et ce que contiennent les sacs des enfants pour le week-end et les vacances (ils sont habillés comme des clowns, c’est abimés, défraîchis). Pour justifier la pension qu’il me verse il voudrait des vêtements neufs à chaque week-ends et chaque vacances. 

Il s’empare du moindre sujet pour briller et m’appuyer la tête contre le sol. Par intermittence, il tourne ses écrits habillement  il est même cordial, et les reste du temps, il exige, il insulte écrits des mails fleuves. 

Il me filme et enregistre les échanges à mon insu. Puis le l’écrit. 

Il fait tout pour me contraindre. Je suis sa cible. 

Récemment il m’a dit « je vais faire en sorte que tu passes une très bonne année 2024 ne t’inquiète pas ». Très ironique et menaçant. 

Il menace, ordonne (change les vacances quand bon lui semble), exige 15 tee-shirts 15 culottes/slips et 7 pyjamas pour 15 jours de vacances. 

Il ressasse le passé sans arrêt. N’avance pas. 

Il fait appel de la décision du juge pour réduire ses droits de visite mais pas sur la pension alors que cela a l’air d’être un problème majeur. 

Il m’a menacé de se mettre au chômage pour payer moins de pension, et qu’ainsi ma vie allait changer. 

Faut vous dire, que je mène ma vie professionnelle correctement, j’ai beaucoup de responsabilités, et que la pension j’en ai besoin ne serait-ce que pour les frais de garde qui coûte très cher. Mon fils aura 6 ans en mai 2024, qui paiera les frais de garde? Les aides de l’état s’arrête aux 6 ans de l’enfant. La pension j’en ai besoin. 

J’ai fait 6 ou 7 mains courantes. Pour agressions, menaces, insultes, défaut d’informer, harcèlement moral. 

Deux années de suite il a gardé les cartes d’identité des enfants. J’ai dû les faire refaire moi-même et pourtant par sa faute. 

Il soutient me les avoir remises mais quand on fouille un sac à 3 avec mes enfants et qu’elles n’y sont pas, j’essaie de me dire que je ne suis pas folle, et quand je refouille le sac 2 jours après puis 3 jours après puis quand j’y pense qu prochain sac. Il arrive à me faire douter. Et je me dis que l’emprise est toujours là. 

Je ne vous dis pas dans quel état je suis quand je reçois un mail de sa part. J’ai le cœur qui s’emballe, je tremble. 

Il ment sur tout. Essaie de me faire passer pour la mauvaise mère. Il est vicieux dans des messages, dans ses mails. 

Je limite mes contacts au minium avec lui. 

Il a des droits comme il le dit mais pas d’obligations 

Moi, j’ai l’impression de n’avoir que des obligations :

  • Répondre sans lui dire ce que je pense
  • Ne pas dire un mot plus que l’autre
  • Ne pas parler de mon ressenti, il ne comprendrais et s’en emparerait
  • Être exemplaire
  • Ne pas refuser ses indisponibilités. Je suis la mère je dois gérer des absences
  • Ne pas contrer ses attaques
  • Ne pas se justifier
  • Rester factuelle
  • Être suivie par un psy parce que sinon qui s’occupera des enfants, le parent malade? 

Les enfants ont désormais 5 et 8 ans. Ils parlent de plus en plus. 

Le papa parle de moi en mal devant eux, il râle, il crie quand les enfants sont chez lui. 

Ça m’inquiète de plus en plus de les savoir en sa présence. 

Il n’y a pas de fin. Tant que les enfants ne seront pas indépendants et autonomes, je serai sa cible. 

C’est épuisant. Je mène ma vie de maman et et ma vie professionnelle, je n’ai aucun moyen de me ressourcer, aucun moyen de rencontrer à nouveau quelqu’un. 

Ma charge mentale est immense:

  • Penser à mettre des vêtements en bon état dans le sac des enfants
  • Le dernier mail de l’ex
  • Prendre rdv chez le dentiste pour eux (mettre en parenthèse que le papa m’accuse de mal laver les dents aux enfants)
  • Le prochain mail de l’ex
  • Assurer le repas quand il y’a des grèves de cantines 
  • Assurer les absences de nounous
  • Prévoir les repas la semaine
  • Lire le mail de l’ex
  • Gèrer le stress liés aux retards de trains
  • Partir plus tôt du bureau, être frustrée d’être partout à la fois sans être pleinement là
  • Penser au goûter
  • Organiser les anniversaires, les sorties, les vacances
  • …..

Si je n’avais pas eu d’enfants avec lui je m’en serait libérer rapidement. Entourée par ma famille et mes amis : j’aurais su. 

Là, les enfants sont là et je les aimes plus que tout, ils sont ce que j’ai de plus importants dans ma vie, alors je compose mais je m’épuise moralement et physiquement. Je m’accroche. Je tiens bon pour mes enfants. 

A suivre….

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