Accueil » Blog » Ses stratégies » LA TRIANGULATION NARCISSIQUE : COMPRENDRE LE JEU DU TIERS COMPLICE

LA TRIANGULATION NARCISSIQUE : COMPRENDRE LE JEU DU TIERS COMPLICE

Sommaire
2
3

Vous n’êtes jamais seule face à lui

Vous avez remarqué quelque chose d’étrange. Lorsque vous tentez de résoudre un conflit avec votre partenaire, votre ex ou votre parent, une tierce personne surgit toujours dans la conversation. Son ex était plus compréhensive. Sa collègue trouve que vous exagérez. Sa mère pense que vous êtes le problème. Votre enfant rapporte des phrases qui ne vous ressemblent pas.

Vous vous retrouvez à vous justifier. À vous comparer. À essayer de prouver votre version à des personnes que vous ne connaissez même pas. Vous n’êtes jamais seule face à lui — et c’est précisément le problème.

Ce dispositif porte un nom en clinique de l’emprise : la triangulation narcissique. Il ne s’agit pas d’une maladresse relationnelle ou d’une difficulté de communication. C’est une stratégie d’emprise méthodique par laquelle le pervers narcissique introduit systématiquement un tiers dans votre relation pour diluer votre légitimité, créer de la confusion et maintenir son contrôle.

Dans cet article, je vais vous montrer comment reconnaître ce mécanisme, comprendre pourquoi il fonctionne si efficacement, et surtout : comment vous en protéger concrètement.

📖
Ce sujet est développé dans le Volume 2
Découvrez une analyse approfondie des stratégies de manipulation et des techniques utilisées par le pervers narcissique.
📱 Ebook : 14,90€
🎧 Audio : 18,60€
📕 Papier : 18,60€
→ Découvrir le Volume 2

Qu’est-ce que la triangulation narcissique ? Définition

Un mécanisme d’emprise, pas un conflit relationnel

La triangulation narcissique désigne l’introduction délibérée et répétée d’un tiers (réel, fantasmé ou instrumentalisé) dans une relation duelle. Ce tiers peut être une personne physique — ex-partenaire, collègue, ami, membre de la famille, nouveau compagnon ou nouvelle compagne — ou une entité abstraite : « les gens », « tout le monde pense que », « mon psy dit que ».

Ce n’est pas un hasard. C’est une architecture de pouvoir.

Dans une relation saine, les conflits se règlent entre les deux personnes concernées. On se parle. On s’explique. On trouve des compromis. Avec un pervers narcissique, vous n’êtes jamais en face-à-face. Il y a toujours un témoin, un juge, une référence externe qui vient invalider votre perception.

La portée clinique : isolement et confusion

En tant que psychologue spécialisé depuis 35 ans dans l’accompagnement des victimes d’emprise, j’observe que la triangulation produit trois effets dévastateurs :

  1. L’isolement social : vous perdez progressivement la confiance de votre entourage, qui reçoit des versions contradictoires et finit par douter de vous.
  2. La confusion cognitive : vous ne savez plus qui a dit quoi, qui ment, qui exagère. Votre propre mémoire devient suspecte.
  3. L’épuisement psychique : vous vous épuisez à prouver votre légitimité, à rétablir la vérité, à convaincre des tiers qui n’ont accès qu’à une version partielle.

La triangulation n’est pas un défaut de communication. C’est un dispositif. En vous comparant sans cesse, en montant les gens les uns contre les autres, en faisant circuler des versions différentes selon les interlocuteurs, le pervers narcissique organise méthodiquement votre doute et votre dépendance.

Les scènes de la triangulation : quand le tiers entre en scène

Pour sortir du brouillard, il faut d’abord reconnaître le pattern. La triangulation prend des formes variées, mais elle laisse toujours la même empreinte : vous n’êtes jamais seule à deux.

L’ex magnifiée : la comparaison permanente

« Son ex était extraordinaire. »

Il vous le répète. Pas tous les jours — ce serait trop visible. Mais régulièrement, en passant, comme une évidence. Elle savait cuisiner. Elle ne se plaignait jamais. Elle comprenait son travail. Elle était drôle, autonome, jamais jalouse. Vous ne saurez jamais qui était vraiment cette femme. Vous n’avez accès qu’à un fantôme magnifié, un modèle inaccessible contre lequel vous mesurez vos insuffisances.

Vous commencez à vous comparer. À essayer d’être à la hauteur. Vous cuisinez mieux. Vous riez plus fort. Vous exigez moins. Vous tentez de devenir cette ombre parfaite.

Puis, six mois plus tard, lors d’une dispute, il lâche : « De toute façon, mon ex était insupportable. »

Vous restez sidérée. Ce n’est pas la même personne dont il parlait. Mais il nie. Il minimise. Vous avez mal compris. Le brouillard se referme.

Ancrage corporel : gorge serrée en écoutant ces comparaisons, tension dans les épaules, envie de « faire mieux », impression de ne jamais suffire.

La collègue invisible : le juge fantôme

Vous êtes à table. Une remarque anodine de votre part déclenche une réaction froide. Vous demandez : « Qu’est-ce qu’il y a ? »

Il soupire. « Marie trouve que tu es trop sensible. »

Vous ne connaissez pas Marie. Vous ne savez pas ce qu’il lui a raconté, ni dans quel contexte. Vous ignorez si Marie a vraiment dit cela, ou s’il interprète, déforme, invente. Mais Marie existe désormais entre vous deux, comme un juge invisible dont vous ne pouvez pas vous défendre.

Vous tentez d’expliquer votre point de vue. Il coupe : « Bon, de toute façon, ce n’est pas que moi qui le dis. »

Ce n’est pas que moi. Cette formule revient sans cesse. Elle dilue sa responsabilité, elle crée un consensus imaginaire, elle transforme son opinion personnelle en vérité collective. Vous vous retrouvez face à un tribunal fantôme dont vous ne connaissez ni les membres, ni les charges, ni les preuves.

Ancrage corporel : battements de cœur accélérés, besoin de se justifier immédiatement, sensation d’être cernée, difficulté à dormir en ressassant la scène.

L’enfant messager : le pont-levis manipulé

Votre fille de 9 ans rentre de chez son père. Elle pose son sac. Elle ne vous regarde pas.

« Papa dit que tu es méchante avec lui. »

Vous sentez votre estomac se nouer. Vous tentez d’expliquer, avec des mots simples, que papa et vous n’êtes pas d’accord sur certaines choses, mais que ce sont des affaires d’adultes. Elle hausse les épaules.

Le lendemain, elle refuse de vous parler. Le surlendemain, elle demande pourquoi vous ne laissez pas papa revenir à la maison « puisque tu l’aimes encore ».

Vous n’avez jamais dit cela. Mais votre enfant transporte, sans le savoir, les versions de son père. Elle devient le pont-levis entre deux territoires en guerre. Elle subit la triangulation, et vous avec elle.

Ce n’est pas un conflit de coparentalité classique. C’est une instrumentalisation de l’enfant comme messager, espion, avocat.

Ancrage corporel : culpabilité massive, poids sur la poitrine, insomnie, sensation d’impuissance totale, peur de perdre le lien avec votre enfant.

Ce n’est pas un conflit interpersonnel. C’est une stratégie de dilution.

Voilà ce qu’il faut comprendre : le pervers narcissique ne vous affronte jamais frontalement.

Il ne dit pas : « Je trouve que tu exagères. » Il dit : « Marie trouve que tu exagères. »
Il ne dit pas : « Je ne t’aime plus. » Il dit : « De toute façon, mon ex était mieux. »
Il ne dit pas : « Je veux la garde. » Il fait dire à l’enfant : « Papa pleure quand tu pars. »

Il fait parler les autres à sa place. Il organise le décor pour que vous passiez pour le problème. Il crée du brouillard : qui a dit quoi ? qui ment ? qui exagère ? qui déforme ?

Résultat : vous perdez vos repères. Vous doutez de votre version. Vous vous épuisez à prouver votre légitimité auprès de tiers qui ne voient qu’une partie du tableau.

La triangulation n’est pas un accident de communication. C’est un climat organisé. Et nommer ce climat, c’est commencer à desserrer l’étau.

Les 6 formes de triangulation narcissique : repères cliniques

La triangulation ne se manifeste pas de manière uniforme. Elle prend des formes multiples, souvent combinées, qui créent un réseau d’emprise autour de la victime. Reconnaître ces patterns, c’est sortir de la confusion. C’est comprendre que ce que vous vivez n’est pas le fruit de votre imagination ou de votre hypersensibilité.

  1. La triangulation par comparaison : jamais à la hauteur

Le mécanisme : le pervers narcissique vous compare sans cesse à d’autres personnes. Son ex, son collègue, son ami, sa sœur, un voisin, une connaissance. Ces personnes deviennent des modèles inaccessibles que vous tentez désespérément d’égaler.

Ce que cela donne en pratique :

  • « Mon ex savait s’habiller, elle. »
  • « Jean, lui au moins, il comprend le monde de l’entreprise. »
  • « Ma mère n’aurait jamais réagi comme ça. »
  • « Sophie gère ses enfants bien mieux que toi. »

Le pervers narcissique valorise ces tiers devant vous. Mais en leur absence, il les critique violemment. Vous assistez à ce double discours sans comprendre. Vous réalisez que personne ne trouve grâce à ses yeux — sauf au moment précis où cette personne sert à vous dévaloriser.

L’effet produit : vous entrez dans une compétition invisible. Vous tentez de cuisiner mieux, de gagner plus, de vous habiller autrement, d’être plus patiente, plus drôle, plus disponible. Vous vous épuisez. Vous ne serez jamais assez. Parce que le curseur se déplace sans cesse. Ce n’est pas vous le problème : c’est le système qui est conçu pour que vous échouiez.

Signe corporel : tension permanente dans les épaules, sensation de « devoir faire ses preuves », hypervigilance sur vos moindres gestes, épuisement sans cause identifiable.

  1. La triangulation par information : versions multiples, confusion garantie

Le mécanisme : le pervers narcissique raconte des choses différentes à chacun. Vous dites A, il rapporte B à votre famille, C à ses amis, D à vos enfants. Quand les versions se croisent, c’est vous qui passez pour instable, contradictoire, menteuse.

Ce que cela donne en pratique :

  • À vous : « Je n’ai jamais voulu qu’on se sépare. C’est toi qui es partie. »
  • À ses parents : « Elle est devenue folle, elle m’a quitté du jour au lendemain. »
  • À l’avocat : « Elle refuse tout dialogue, je ne comprends pas. »
  • À votre meilleure amie (qu’il appelle discrètement) : « Je m’inquiète pour elle, elle va très mal. »

Vous apprenez ces versions au hasard d’une conversation. Vous êtes sidérée. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Mais quand vous tentez de rétablir les faits, vous passez pour aggressive, procédurière, obsédée par le conflit.

Le pervers narcissique cite également des conversations qui n’ont jamais eu lieu : « Tu m’as dit que… », « On avait décidé ensemble que… », « Tu as promis de… ». Vous cherchez dans votre mémoire. Vous ne trouvez pas. Vous commencez à douter de vous-même.

L’effet produit : confusion cognitive massive. Vous ne savez plus ce qui est réel. Vous perdez confiance en votre propre mémoire. Vous documentez, vous notez, vous enregistrez — et on vous accuse de paranoïa. Vous vous sentez devenir folle.

Signe corporel : maux de tête récurrents, impression de brouillard mental, difficulté à se concentrer, besoin obsessionnel de tout vérifier et revérifier.

  1. La triangulation par jalousie fabriquée : le poison de l’insécurité

Le mécanisme : le pervers narcissique crée délibérément des situations ambiguës pour vous rendre jalouse, puis vous accuse de jalousie maladive quand vous réagissez.

Ce que cela donne en pratique :

  • Il flirte ouvertement avec d’autres personnes devant vous.
  • Il mentionne régulièrement des admirateurs ou des admiratrices.
  • Il laisse traîner des messages ambigus sur son téléphone — « par accident ».
  • Il disparaît sans explication, puis minimise vos inquiétudes : « Tu es parano. »
  • Il entretient des relations floues avec des ex, refuse d’en parler, vous accuse de vouloir le contrôler.

Quand vous exprimez votre malaise, il inverse la charge : c’est vous le problème. Vous êtes possessive, jalouse, insécure. Il cite alors d’autres personnes : « Marie trouve que tu es trop collante », « Mon psy dit que ta jalousie est toxique ».

L’effet produit : hypervigilance affective. Vous scrutez chaque détail, chaque regard, chaque absence. Vous perdez votre estime de vous-même. Vous devenez effectivement jalouse — non par pathologie, mais par réaction normale à un climat d’instabilité organisée. Et cette jalousie devient alors la preuve, pour lui et pour les tiers, que vous êtes le problème.

Signe corporel : nœud à l’estomac en permanence, difficulté à respirer profondément, insomnie, vérification compulsive du téléphone ou des réseaux sociaux.

  1. La triangulation par « singe volant » : l’armée invisible

Le mécanisme : le pervers narcissique recrute des tiers — amis, famille, collègues — pour vous surveiller, vous rappeler à l’ordre, relayer ses versions. Ces personnes croient sincèrement bien faire. Elles ne voient pas qu’elles sont instrumentalisées.

Ce que cela donne en pratique :

  • Sa mère vous appelle pour vous dire de « faire un effort », que « son fils souffre ».
  • Un ami commun joue les médiateurs : « Allez, soyez raisonnable, il vous aime. »
  • Une collègue vous rapporte : « Il m’a dit que tu refuses de lui parler. »
  • Votre propre famille commence à douter de vous : « Mais enfin, il a l’air si gentil… »

Ces « singes volants » (flying monkeys, terme issu de l’univers du Magicien d’Oz) agissent en bonne foi. Ils n’ont accès qu’à une version des faits : celle du pervers narcissique. Ils voient un homme (ou une femme) charmant, souffrant, qui fait « tout son possible ». Ils ne voient pas les scènes à huis clos, les contradictions, la violence psychologique.

L’effet produit : isolement social progressif. Vous vous sentez cernée. Vous ne savez plus à qui parler. Chaque confidence risque d’être rapportée. Vous vous coupez de votre entourage, par prudence, par épuisement. C’est exactement ce que recherche le pervers narcissique : vous isoler pour renforcer son emprise.

Signe corporel : sensation d’oppression thoracique, méfiance généralisée, fatigue sociale intense, envie de fuir tout contact.

  1. La triangulation par l’enfant : le crime invisible

Le mécanisme : le pervers narcissique utilise l’enfant comme messager, espion, avocat ou preuve. L’enfant devient le pont-levis entre deux parents en guerre, sans comprendre qu’il est instrumentalisé.

Ce que cela donne en pratique :

  • « Va dire à ta mère que… »
  • « Qu’est-ce que maman a fait ce week-end ? Avec qui ? »
  • « Tu sais que papa pleure quand tu n’es pas là ? »
  • « Maman ne veut pas que je sois heureux. »
  • « Si tu m’aimais vraiment, tu dirais au juge que tu veux vivre avec moi. »

L’enfant rapporte des phrases. Il répète des reproches qu’il ne comprend pas. Il développe une loyauté conflictuelle : aimer l’un, c’est trahir l’autre. Il se sent coupable, responsable de la séparation, obligé de choisir un camp.

Le pervers narcissique monte l’enfant contre vous en utilisant des techniques subtiles : valorisation excessive de l’enfant (« Toi au moins, tu me comprends »), dénigrement indirect du parent victime (« Maman est fatiguée, il faut être gentil avec elle »), révélations inappropriées (« Maman nous a quittés », « Papa a trouvé quelqu’un de mieux »).

L’effet produit : culpabilité massive chez le parent victime, clivage parent-enfant, détresse psychologique de l’enfant (troubles du sommeil, anxiété, chute des résultats scolaires, comportements régressifs). L’enfant devient le terrain de bataille. C’est une forme de maltraitance psychologique.

Signe corporel : chez le parent victime — poids sur la poitrine en permanence, pleurs incontrôlables, sensation d’impuissance totale. Chez l’enfant — maux de ventre avant les échanges, cauchemars, énurésie secondaire, agressivité ou au contraire retrait.

  1. La triangulation par le « sauveur » : la victime qui joue les victimes

Le mécanisme : le pervers narcissique se présente comme la vraie victime auprès de tiers extérieurs — nouvelle compagne, thérapeute, avocat, famille. Ces personnes deviennent ses alliés, persuadées que vous êtes le problème.

Ce que cela donne en pratique :

  • Il rencontre quelqu’un de nouveau et lui raconte qu’il « sort d’une relation toxique ».
  • Il consulte un thérapeute en omettant des pans entiers de l’histoire.
  • Il pleure devant son avocat, qui vous perçoit comme aggressive et vindicative.
  • Sa nouvelle compagne vous envoie des messages pour vous demander de « le laisser tranquille ».

Ces « sauveurs » voient un être fragile, blessé, qui a besoin de protection. Ils entrent dans une coalition de sauvetage contre vous. Vous devenez, dans leur esprit, le persécuteur. L’inversion est totale.

Quand vous tentez d’expliquer votre version, vous passez pour obsédée par votre ex, incapable de tourner la page, harceleuse. Le pervers narcissique utilise vos propres efforts de clarification contre vous.

L’effet produit : désarroi total, solitude extrême, difficulté à être crue. Vous portez plainte, vous documentez, vous témoignez — et on vous accuse de harcèlement. Vous tentez de protéger vos enfants — et on parle d’aliénation parentale. Vous vous effondrez — et cela devient la preuve de votre instabilité.

Signe corporel : effondrement immunitaire, perte de poids ou prise de poids rapide, dissociation (impression d’être spectateur de sa propre vie), pensées suicidaires dans les cas les plus graves.

La combinaison des formes

Ces six formes de triangulation narcissique se superposent et se renforcent. Un même pervers narcissique peut utiliser l’ex magnifiée avec vous, les singes volants dans votre entourage, l’enfant messager en coparentalité, et jouer la victime auprès de sa nouvelle compagne.

Le résultat : vous êtes prise dans un théâtre relationnel où vous n’êtes jamais face à lui seul. Il y a toujours un public, un juge, une version alternative, un tiers qui invalide votre perception.

La triangulation crée un brouillard dense qui vous empêche de voir la réalité. Nommer ces six formes, c’est allumer une lampe dans ce brouillard. Vous commencez à reconnaître les modèles de fonctionnement. Vous cessez de vous demander si vous êtes folle. Vous comprenez que la confusion n’est pas un hasard : c’est une stratégie.

Pourquoi la triangulation fonctionne : les leviers psychiques de l’emprise

Vous vous demandez peut-être : comment ai-je pu tomber dans ce piège ? Pourquoi ces stratégies fonctionnent-elles si bien ? Pourquoi suis-je incapable de simplement ignorer ces comparaisons, ces versions contradictoires, ces tiers manipulés ?

La réponse est simple : parce que vous êtes humaine.

La triangulation tire sa puissance destructrice de trois besoins psychiques fondamentaux : le besoin d’appartenance, le besoin de cohérence, et le besoin de justice. Le pervers narcissique ne crée pas ces besoins. Il les exploite. Comprendre ces mécanismes, ce n’est pas vous trouver des excuses. C’est replacer la responsabilité là où elle doit être : chez l’agresseur, pas chez la victime.

Le besoin d’appartenance sociale : l’isolement programmé

L’être humain est un animal social. Nous avons besoin du regard des autres, de leur reconnaissance, de leur approbation. Ce besoin n’est pas une faiblesse. C’est une nécessité de survie inscrite dans notre cerveau depuis des millénaires.

Quand le pervers narcissique introduit des tiers dans votre relation, il active ce besoin d’appartenance contre vous. Vous tentez désespérément de rétablir votre image auprès de sa famille, de ses amis, de vos amis communs. Vous vous justifiez. Vous expliquez. Vous prouvez.

C’est normal. Vous cherchez à maintenir votre place dans le groupe social. Vous voulez être comprise, reconnue comme quelqu’un de bien, de raisonnable, de juste.

Le pervers narcissique le sait. Il utilise ce besoin comme une laisse invisible. Plus vous tentez de convaincre les tiers, plus vous vous épuisez. Plus vous vous épuisez, plus vous semblez instable aux yeux de ces tiers. Plus vous semblez instable, plus vous perdez leur confiance. Le piège se referme.

Voici ce qui se passe dans votre cerveau : chaque rejet social, chaque regard dubitatif, chaque « Mais enfin, il n’est pas si méchant » active votre cortex cingulaire antérieur — la même zone cérébrale qui s’active lors d’une douleur physique. Le rejet social fait littéralement mal. Et ce n’est pas une métaphore.

Vous ne pouvez pas simplement « ignorer » l’opinion des tiers. Votre cerveau est conçu pour y être sensible. Le pervers narcissique exploite ce câblage neurologique.

L’instabilité n’est pas un défaut de caractère. C’est un climat organisé.

Le besoin de cohérence cognitive : quand le réel devient insaisissable

Votre cerveau cherche en permanence à créer du sens, de la cohérence, de la prévisibilité. C’est ce qui vous permet de fonctionner au quotidien. Vous construisez des modèles mentaux : « Cette personne m’aime », « Cette personne est fiable », « Cette personne dit la vérité ».

La triangulation détruit ces modèles.

Aujourd’hui, il vous dit que son ex était insupportable. La semaine prochaine, il vous reproche de ne pas être comme elle. Ces deux affirmations ne peuvent pas coexister logiquement. Mais elles coexistent dans son discours, sans gêne, sans explication.

Votre cerveau entre alors en dissonance cognitive : vous détenez deux informations contradictoires et vous tentez désespérément de les réconcilier. Vous cherchez une explication qui rendrait ces contradictions cohérentes.

Vous vous dites :

  • « J’ai dû mal comprendre. »
  • « Il parlait de deux aspects différents. »
  • « Il a évolué dans sa perception. »
  • « C’est moi qui suis trop sensible aux mots. »

Vous ne pouvez pas accepter l’évidence : il ment. Ou il manipule. Ou il se contredit sciemment.

Pourquoi cette évidence est-elle si difficile à accepter ? Parce que l’admettre signifierait remettre en question toute votre relation. Si cette personne ment sur cela, sur quoi d’autre ment-elle ? Si elle manipule consciemment, qu’est-ce que cela dit de votre histoire ensemble ? De votre amour ? De votre famille ?

Le coût psychique de cette prise de conscience est immense. Alors votre cerveau préfère, dans un premier temps, se remettre lui-même en question plutôt que de remettre en question l’autre. C’est moins douloureux de penser « Je suis confuse » que de penser « Il me manipule depuis des années ».

La triangulation exploite ce mécanisme. En multipliant les versions, en introduisant sans cesse de nouvelles voix, le pervers narcissique rend le réel insaisissable. Vous ne pouvez plus construire de modèle mental stable. Vous vivez dans un brouillard permanent.

Ancrage corporel : sensation de flou mental, difficulté à prendre des décisions simples, fatigue cognitive intense, impression de « devenir folle », besoin obsessionnel de tout vérifier et noter.

La dette affective : l’illusion du « si je fais mieux »

Le troisième levier de la triangulation, c’est ce que j’appelle la dette affective. C’est l’idée, ancrée en vous, que si vous êtes meilleure, plus compréhensive, plus patiente, plus performante, la relation s’améliorera.

Quand il vous compare à son ex, vous pensez : « Si je cuisine aussi bien qu’elle, il cessera de me critiquer. »
Quand il cite sa collègue, vous pensez : « Si je comprends mieux son travail, il me respectera davantage. »
Quand il utilise votre enfant comme messager, vous pensez : « Si je suis plus calme, plus diplomate, il arrêtera de monter notre fils contre moi. »

Faux. Faux. Faux.

Plus vous essayez, plus il déplace le curseur. Vous cuisinez mieux ? Il critique votre façon de tenir la maison. Vous comprenez son travail ? Il vous reproche de ne pas avoir de vie sociale. Vous restez calme en coparentalité ? Il interprète votre calme comme de l’indifférence et vous accuse de ne pas vous soucier de vos enfants.

Vous ne pouvez pas gagner ce jeu. Parce que les règles changent sans cesse.

La dette affective fonctionne sur un principe simple : vous faire croire que vous êtes responsable de l’échec de la relation. Si la relation va mal, c’est parce que vous n’en faites pas assez. Si vous en faisiez plus, tout irait mieux.

Cette croyance est renforcée par la triangulation. Les tiers cités (réels ou imaginaires) deviennent des preuves : « Regardez, les autres y arrivent. Pourquoi pas vous ? » Vous intériorisez l’échec. Vous vous épuisez à combler une dette qui n’existe que dans le système pervers créé par l’autre.

Votre doute est un symptôme de l’emprise, pas une preuve d’erreur.

L’inversion des responsabilités : vous devenez la coupable

Le génie pervers de la triangulation, c’est qu’elle inverse la charge de la preuve.

Dans une relation saine, celui qui affirme quelque chose doit le prouver. Dans une relation sous emprise avec triangulation, c’est vous qui devez prouver que vous n’êtes pas ce qu’il dit.

Il affirme que vous êtes jalouse ? Vous tentez de prouver que non.
Il affirme que tout le monde vous trouve difficile ? Vous tentez de prouver votre gentillesse.
Il affirme que vous montez l’enfant contre lui ? Vous tentez de prouver votre neutralité.

Vous êtes en position défensive permanente. Et cette position est épuisante, car elle vous place structurellement en tort. Celle qui se défend semble avoir quelque chose à se reprocher. Celle qui se justifie semble coupable.

Le pervers narcissique n’a rien à prouver, lui. Il affirme. Il cite des tiers. Il crée un consensus imaginaire. « Tout le monde pense que », « Mon avocat dit que », « Même ton amie trouve que ». Et vous courez derrière ces affirmations comme on court après le vent.

Replacer la responsabilité :

Ce n’est pas vous qui créez les conflits. C’est lui.
Ce n’est pas vous qui montez les gens les uns contre les autres. C’est lui.
Ce n’est pas vous qui instrumentalisez l’enfant. C’est lui.
Ce n’est pas vous qui racontez des versions contradictoires. C’est lui.

Systématiquement. Méthodiquement. Consciemment.

Comprendre sans excuser : la question de l’intentionnalité

À ce stade de l’article, une question surgit souvent : « Mais est-ce qu’il le fait exprès ? Est-ce qu’il est conscient de ce qu’il fait ? »

C’est une question légitime. Et voici ma réponse, après 35 ans de clinique :

L’intentionnalité n’est pas le bon critère.

Que le pervers narcissique soit pleinement conscient de ses stratégies ou qu’il les déploie de manière semi-automatique ne change rien à l’impact sur vous. Vous subissez la triangulation. Vous en payez le prix psychique, physique, social. Votre enfant en paie le prix.

Ce qui compte, ce ne sont pas les intentions de l’agresseur. Ce sont les actes. Et les effets.

Je vais être clair : dans la majorité des cas que je rencontre, le pervers narcissique sait ce qu’il fait. Il adapte son discours selon l’interlocuteur. Il construit des versions cohérentes en fonction de son objectif. Il choisit ses tiers avec soin. Il dose ses comparaisons. Cette adaptabilité est la preuve d’une conscience stratégique.

Mais même si, dans certains cas, ces mécanismes étaient partiellement automatisés, cela ne change rien à votre devoir de vous protéger. On ne négocie pas avec l’ambiguïté. On la ferme, on la documente, on s’entoure.

Comprendre les mécanismes ne signifie pas excuser les comportements. Comprendre, c’est identifier les patterns pour mieux s’en extraire.

Se protéger de la triangulation : repères cliniques et orientations concrètes

Comprendre la triangulation ne suffit pas. Il faut pouvoir s’en extraire progressivement. Ce qui suit n’est pas un programme en huit étapes. C’est un ensemble de repères cliniques et de gestes de protection que vous pouvez mettre en œuvre selon votre situation, votre rythme, vos ressources.

Je ne vous dis pas « faites ceci puis cela ». Je vous montre ce qui fonctionne en clinique, ce qui protège effectivement les personnes sous emprise et leurs enfants. À vous d’adapter ces orientations à votre réalité.

Cartographier son écosystème relationnel

La première clarification nécessaire concerne votre entourage. Qui, dans votre environnement social, peut recevoir des informations ? Qui rapporte au pervers narcissique ? Qui minimise systématiquement votre vécu ?

Il est utile de distinguer trois cercles :

Le cercle de confiance regroupe les personnes qui vous croient sans exiger de preuves, qui ne rapportent rien au pervers narcissique, qui ne jouent pas les médiateurs non sollicités. Ces personnes sont rares. Deux ou trois suffisent. Parfois, à certaines étapes de l’emprise, ce cercle est vide. Ce n’est pas un échec. C’est un diagnostic qui oriente la nécessité de consulter un professionnel externe.

Le cercle neutre comprend la famille éloignée, les collègues, les voisins, les connaissances. Ces personnes ne sont ni dangereuses ni sûres. Elles sont périphériques. Avec elles, vous pouvez maintenir des relations sociales basiques sans partager d’informations sur votre situation privée.

Le cercle à risque rassemble les « singes volants » : ceux qui rapportent, qui citent ce que « tout le monde pense », qui vous rappellent à l’ordre au nom du pervers narcissique. Ces personnes agissent souvent en bonne foi. Elles ne voient qu’une version des faits. Mais le résultat est le même : elles fragilisent votre protection.

Avec le cercle à risque, la communication doit être grise : météo, banalités, « Tout va bien merci ». Aucune information personnelle. Quand on vous questionne sur votre vie privée, vous changez de sujet fermement, sans agressivité, sans justification.

Documenter sans confronter

L’un des effets les plus insidieux de la triangulation, c’est la confusion cognitive. Vous finissez par douter de votre propre mémoire. La documentation devient alors un outil thérapeutique et juridique.

Notez les contradictions. Date, contexte, ce qui a été dit exactement. Gardez les messages écrits (captures d’écran, mails). Photographiez les SMS ambigus avant qu’ils ne disparaissent. En France, l’enregistrement audio à l’insu de l’autre est interdit, mais vous pouvez demander que les échanges se fassent par écrit.

Vous ne confrontez pas le pervers narcissique avec ces notes. Vous les gardez. Pour votre avocat. Pour le juge aux affaires familiales. Pour l’enquêteur social si nécessaire. Pour votre thérapeute. Et surtout, pour vous-même : quand le doute revient, vous pouvez relire et constater noir sur blanc les contradictions.

Stockez ce matériel en lieu sûr. Pas sur un ordinateur partagé. Pas dans un cloud accessible à l’autre. Protégez cette documentation comme vous protégez votre territoire psychique.

La communication grise : neutraliser les provocations

Avec le pervers narcissique, la communication grise devient une technique de protection indispensable. Le principe : devenir aussi intéressante qu’un caillou gris. Vous ne donnez plus prise. Vous ne réagissez plus émotionnellement.

En pratique, cela signifie répondre uniquement aux faits pratiques. Dates, heures, lieux, décisions concernant les enfants. Zéro émotion. Zéro justification. Quand il vous accuse, quand il cite des tiers, quand il provoque, vous ne répondez pas au contenu de l’attaque. Vous revenez aux faits : « Les enfants seront prêts dimanche à 18h. »

Cette technique est contre-intuitive. Vous avez envie de vous défendre, de prouver votre version, de rétablir la vérité. Résistez. Chaque justification lui donne du matériel pour vous attaquer. Chaque défense vous épuise et le nourrit.

Il est souvent utile de ne pas répondre immédiatement. Attendre quelques heures coupe l’escalade émotionnelle et vous donne le temps de vérifier que votre réponse reste neutre.

Protéger l’enfant : poser un cadre sans dénigrer

Avec les enfants instrumentalisés, la complexité est maximale. Vous devez les protéger sans dénigrer l’autre parent, ce qui pourrait se retourner contre vous juridiquement et psychologiquement.

La parole doit être claire, ferme, adaptée à l’âge de l’enfant.

Quand l’enfant rapporte un message (« Papa dit que tu ne veux pas qu’on se voie »), vous répondez : « Papa et moi ne sommes pas d’accord sur certaines choses. C’est entre adultes. Ce n’est pas ton rôle de porter nos messages. Si papa veut me dire quelque chose, il peut m’écrire directement. »

Quand l’enfant exprime une loyauté conflictuelle (« Papa pleure quand je pars »), vous validez l’émotion sans valider l’instrumentalisation : « Je comprends que cela te rende triste. Ce n’est pas ta responsabilité de rendre papa heureux. Les adultes s’occupent de leurs émotions. Toi, tu as le droit d’aimer papa et maman sans avoir à choisir. »

Trois principes absolus : ne jamais dénigrer l’autre parent devant l’enfant, ne jamais utiliser l’enfant comme messager en retour, valider les émotions de l’enfant sans valider les versions du pervers narcissique.

Surveillez les signes corporels de détresse chez l’enfant : maux de ventre récurrents avant les échanges, cauchemars, régression (énurésie secondaire, succion du pouce), agressivité soudaine ou retrait social, chute des résultats scolaires. Si ces signes apparaissent, une consultation chez un pédopsychiatre ou psychologue spécialisé en trauma devient nécessaire.

Informer les tiers professionnels

L’école, le médecin traitant, l’avocat si procédure en cours : ces professionnels doivent être informés, mais de manière factuelle, sans débordement émotionnel.

Vous ne racontez pas tout. Vous signalez une situation de séparation conflictuelle et vous demandez une vigilance sur les éventuels signes de détresse chez l’enfant. Version courte, professionnelle, documentée si possible.

Si le pervers narcissique contacte ces mêmes professionnels avec une version différente, ils auront les deux versions et feront leur propre diagnostic en observant l’enfant ou en écoutant votre cohérence dans le temps.

Consulter un professionnel spécialisé

La triangulation ne se défait pas seule. Vous avez besoin d’un tiers d’appui professionnel qui connaît l’emprise.

Pas un thérapeute de couple. Pas un médiateur familial qui chercherait un « terrain d’entente » avec un pervers narcissique. Un psychologue ou psychanalyste spécialisé en trauma et en emprise. Quelqu’un qui valide votre perception (« Non, vous n’êtes pas folle »), qui identifie les zones de danger, qui vous aide à construire une stratégie de protection.

Si vous êtes en procédure de séparation ou de divorce, consultez également un avocat formé à la coparentalité conflictuelle et à la violence psychologique. Tous les avocats ne sont pas formés à ces questions. Renseignez-vous.

Vous trouverez des consultations spécialisées sur https://www.pervers-narcissique.com/

Identifier un tiers d’appui pour l’enfant

Votre enfant a besoin d’un adulte stable, extérieur au conflit parental, qui peut entendre sa détresse sans prendre parti. Un oncle, une tante, les grands-parents s’ils ne sont pas instrumentalisés, un parrain, une marraine, un psychologue spécialisé.

Cet adulte ne résout pas les problèmes. Il écoute. Il valide les émotions de l’enfant sans alimenter le clivage parental. Il devient un point de repère stable dans un environnement instable.

Vous informez ce tiers de la situation (version courte, factuelle) et vous lui demandez d’être une oreille attentive pour l’enfant, sans juger aucun des deux parents.

L’ordonnance de protection si nécessaire

Si la triangulation s’accompagne de menaces, de harcèlement, de mise en danger avérée des enfants, une ordonnance de protection peut être demandée auprès du juge aux affaires familiales.

Les conditions : violences au sein du couple ou violences exercées sur l’enfant, y compris violences psychologiques. La triangulation peut être considérée comme une forme de violence psychologique si elle met l’enfant en souffrance documentée.

Cette démarche nécessite un accompagnement juridique. L’ordonnance doit être solidement documentée (certificats médicaux, main courante ou plainte si faits graves, attestations de professionnels, documentation des contradictions et impacts). Elle doit être présentée au bon moment, avec un avocat qui connaît ces problématiques.

Les tiers d’appui : la nécessité du relais

Sortir de la triangulation narcissique ne se fait pas seule. Vous avez besoin de relais professionnels et personnels.

Sur le plan psychologique : un psychologue ou psychanalyste spécialisé en trauma et emprise, des groupes de parole pour victimes de pervers narcissiques, des associations spécialisées.

Sur le plan juridique : un avocat formé à la coparentalité conflictuelle et à la violence psychologique, un référent violence au tribunal si procédure en cours, éventuellement une enquête sociale pour que le juge ait un regard extérieur sur la situation.

Sur le plan social : deux ou trois personnes de confiance pour vous, un tiers de confiance pour l’enfant (oncle, tante, grands-parents non instrumentalisés), des réseaux de parents séparés qui vivent la même situation.

Sur le plan médical si nécessaire : le médecin traitant informé de la situation (pour certificats médicaux documentant les impacts psychosomatiques), un pédopsychiatre ou psychologue pour enfant si symptômes avérés.

Vous n’êtes pas seule face à lui. Et vous n’êtes plus seule avec lui.

Reprendre sa souveraineté

Vous avez lu cet article. Vous avez reconnu les scènes, les mécanismes, les effets. Vous savez maintenant ce que vous vivez.

La triangulation narcissique cherche à vous isoler, à vous faire douter, à diluer votre légitimité dans un brouillard de versions contradictoires et de tiers instrumentalisés. Vous pouvez défaire ce réseau. Pas en convainquant tout le monde. Pas en rétablissant la vérité partout. Mais en sécurisant votre territoire, en documentant, en vous entourant de tiers fiables, en protégeant vos enfants.

Nommer la triangulation, c’est sortir de la confusion. Vous retrouvez vos repères. Vous cessez de vous épuiser à prouver votre version à des gens qui ne veulent pas voir. Vous reprenez votre dignité.

Votre légitimité ne dépend pas de l’approbation des singes volants, de la famille du pervers narcissique, ou des amis communs qui n’ont accès qu’à une version partielle. Votre légitimité existe. Point.

Ce que vous avez vécu est réel. Ce que vous vivez est documentable. Ce que vous ressentez est légitime. Vous n’êtes pas folle. Vous êtes sous emprise. Et l’emprise, ça se défait. Pas en un jour. Pas sans aide. Mais ça se défait.

La triangulation a créé un théâtre. Sortez de la scène.

🎯 Parcours complet
Vous voulez aller plus loin ?
Découvrez ma collection complète de 8 volumes : un accompagnement pas à pas de l'identification à la reconstruction après une relation toxique.
📚 8 volumes • Près de 2000 pages
🎧 50h d'audio lu par l'auteur
👨‍⚕️ 35 ans d'expérience clinique
De l'emprise à la reconstruction
→ DÉCOUVRIR LA COLLECTION COMPLÈTE
💳 Paiement en 4x dès 100€