« In Drama Répétita »

Récit de la situation.

… ou tsunami  psychique avec un 2ème service de perversion narcissique.

20 ans + tard, ce second séisme  provient de l’enfant devenu adulte et … acteur pervers à son tour !
Tous les 20 ans, serait-ce ça la fréquence ?

Les faits, rien que les faits :

  • … C’est exactement l’âge qu’avait le père lorsqu’à 40 ans il se mit à déployer un arsenal de guerre  contre notre vie construite harmonieusement selon un  projet qui parut commun.
    Nous fonctionnions sur l’accord supposé du soutien mutuel et de la réalisation du désir de chaque membre de la famille qu’avec nos 2 enfants nous formions.
    Nous en étions à la cueillette des meilleurs succès pour tous, quand je m’entendis dire :
     « Plus rien de tout cela ne m’intéresse. Je veux tout arrêter. Quand tu en parlais, je croyais qu’il ne s’agissait que de mots. »
    … Et de là, l’attaque perverse narcissique s’est écoulée quotidiennement, me harcelant de missiles psychiques et matériels durant 10 années consécutives…  L’option salvatrice adoptée fut la fuite en avant, sans se retourner, sans faire de procès, donc sans autre moyen que les caryatides de sa propre force morale, recommençant tout à zéro, les mains dans les poches, avec un enfant dans chaque main.
  • Aujourd’hui, à un autre seuil de succès acquis, advient le scénario pervers corollaire, version fils:
    Violent rejet au moment le plus invraisemblable c’est à dire après avoir fait croire à la parfaite adhésion complice, le temps qu’il fallut pour en tirer profit.

En tant que mère

l’effroi est sans mesure.  On chancèle. On est anéantie.

Sidérée, on découvre qu’il est donc possible d’être bien plus affectée qu’on n’ait pu le ressentir avec l’homme mari et père pervers, dont on portait la responsabilité de l’avoir choisi.

Car face au fils, quelque chose de plus s’est dessellée dans les fondations.

… Surtout qu’en prenant le risque de divorcer du père, on avait cru pouvoir rompre avec la mortifère perversion et ainsi sauver les 2 enfants en même temps que soi.

On avait tout prévu sauf ça !

On est K.O.  Toute notre vie entièrement reniée s’effondre en miettes parmi des gravats de délires.

Impossible de retenir la redite des faits en boucles.

_ Notre esprit rabâche qu’on s’est totalement façonnée de s’être battue avec force, espoir et joie, pour partager le plaisir de s’édifier chacun sur sa voie la plus vraie. On sait que ce fut beau, passionnant et constructeur.
Nos amis sont témoins.
Me concernant, une démarche artistique en  fait trace … heureusement parce que tout est en place pour démontrer qu’on n’y était pas, qu’on n’a rien vécu de ce que l’on croit, même si la notion de présence et de conscience fut un objet permanent porté en question, grâce aux études et au travail psys en parallèle.
On est prêt à chercher des preuves partout, quitte à demander à l’épicier qu’il témoigne.

Double peine cette fois : car in fine,  si pervers narcissique s’exprime encore  tel face à soi, pire que d’avoir été le chercher, c’est nous qui l’avons mis au monde. Et un de plus, un !

Non seulement on réalise qu’on n’a pas su épargner quiconque mais en plus, on a donné la vie à un pervers supplémentaire.

Enfin… 2 pervers de plus, exactement !

La raison, non moins en boucles se fait entendre :

  • A tout bien regarder le comportement de ce fils à la loupe, ils semblerait plus perdu que jouisseur sadique. Toutefois, il y a clairement mimétisme fusionnel avec son père alors que sa sœur plus jeune fut dès notre divorce, instrumentalisée, manipulée, sa mémoire de petite fille ayant été réduite en débris puis remplacée par les égarements frénétiques de son père empli de haine, quoi que j’aie pu tenter  pour l’en sortir.
  • Le point commun entre tous tel que sur l’instant  il m’est donné de le ressentir, témoigne d’une lâcheté similaire commune qu’aucun signe de désaccord n’aura dévoilée durant toutes les années où fils, comme fille, comme père, tiraient profit de mon assistance en tout point pour accéder à la réalisation de leur fameux désir : Doctorat de mathématique pour le fils, études brillantes de dessin au Japon puis à l’ École des Gobelins jusqu’au diplôme acquis pour la fille … tout comme le père s’appuya sur mon épaulement pratique au quotidien, afin d’accéder à son fameux contrat de ” Grand Reporter journaliste cameraman” au journal télévisé de la chaine la plus connue et regardée.

Pour avoir cru tout anticiper par la distance et l’objet rationnel de ses longues études, je m’étais convaincue d’avoir su protéger au moins le fils des désordres psychiques paternels.
Le sol littéralement s’effondre à devoir constater qu’une fois installé à sa place visée socialement, ce fils emboîte les pas de sa jeune sœur au préalable. Et c’est vers son père qu’il choisit de se retourner des années plus tard sans doute en quête de reconnaissance. Bien qu’averti du danger pervers, il se défie d’être plus fort sans voir qu’il se laisse envahir,  surtout sans rien vouloir savoir par moi des motifs qui l’ont fait grandir au sein d’une famille dite “monoparentale ».
Via la mise en abîme de notre fils, la perversion du père accède à l’extrême délectation d’un possible « échec et mat », où toute la construction de mon projet de vie, me serait retirée.

Toute entière  pilonnée, mon existence est effacée au creux des manipulations du père qui jouit de déplier un pur délire sur nos vies, depuis ma propre petite enfance réinventée. Sa haine s’exprime pure et intacte, sans une ride.

L’inhumain atteint son apogée, lorsqu’au nom de la vie (comme montré dans « Maus » de Art Spielgelman), il ne reste plus que soi à sauver, tandis que pour ce faire, sans se retourner, le principe de survie indique d’abandonner tous les êtres qui furent les plus chers et qui appartiennent à notre mémoire condamnée au repli.

TEMPS ET MOYENS DE LA RECONSTRUCTION.
Inventaire des états d’âme :

1. Par plaisir d’y voir un réconfort,

on peut imaginer un présupposé qui laisse la chance au temps pour reconstruire du sens un jour futur dans l’esprit de notre enfant devenu adulte, plus tard vieillissant.

Dans tous les cas de figure, on vieillira soi-même avant, que les petits enfants qui sont là aujourd’hui, nous ne les verrons pas grandir.

En même temps, on ne les connaît pas vraiment …

MON fils, MON petit-fils, MA petite-fille… Quel sens ça a tous ces pronoms possessifs ?

Cela en avait du temps où il était probable de croire à un naturel témoignage d’un chemin affectif commun libre d’être  évoqué, partagé. tendrement…

2. Mémoire écrasée.

Le contrecoup vertigineux réside précisément dans le fait que de notre famille de 4 personnes, je sois la seule apte à me rappeler la vérité factuelle de nos vraies vies à tous…
_ Monsieur le juge, j’y étais, je vous assure…. !

Si je n’étais entourée d’amis nous ayant connus ensemble durant ce long chemin, je serai transformée en tombeau sourd de vérités kidnappées  dans les abîmes de l’affabulation, lesquelles jamais  n’auraient l’opportunité de refaire surface à la lumière des mémoires autre que la mienne.

3. À ce point d’orgue du raffinement sadique, les conséquences de la perversion narcissique devenue familiale, clignotent de tous leurs feux.

  • Retour de la pensée en boucles.
  • Rabâchage chronique.
  • Redite obsessionnelle…
  • L’esprit est saturé, apte à ne penser qu’à ça.
  • On se répète encore qu’on a édifié sa vie avec les plaisirs d’y délier un sens constructeur et joyeux.

On a pris soin d’exercer sa conscience menant conjointement  les enseignements de 3 domaines d’expériences passionnants tel que art/ philo/ psychanalyse, dont les gestes de penser et d’aimer furent tous comblés de découvertes et de joies distribuées en partage.

Sidération :

les 3 personnes envers qui on a tenu sa promesse de les aimer et les soutenir jusqu’à leur envol consommé idéalement depuis avec succès, reviennent comme des spectres au seuil du 3ème tiers de notre vie, nous affirmer que : _ «  Ah mais non, on n’a jamais rien fait ni surtout rien vécu de ce dont notre mémoire se souvient, ainsi que ce dont notre travail artistique et nos amis peuvent témoigner. »
_ Le vertige intellectuel et affectif rend absolument obsessionnelle au cas où on aurait oublié de l’être.
On ne sait plus combien de tours on aura fait au dedans de soi, pour revoir et revoir encore les scènes, toutes les situations des plus banales, légères, au plus éprouvantes.

On se perçoit d’un coup, entièrement dissoute.

Le sol sur lequel on  sait qu’on continue à ce jour d’avancer et de construire, nous est retiré.

Plus rien n’existe de ce que nous avons incarné qui nous a tant passionné, duquel on a tout appris.

C’est dans la circonscription autour du nerf vital pilonné, que l’érosion opère une forme de désintégration de soi, “façon puzzle”.

Voilà, c’est fait : on endosse le costume de victime de tous ces gens.

Oui pour leur échapper, ce qui nous vient en premier commence par cette appellation  proche de « la chose » :
Ces 3 personnes que nous avons tant aimées avec qui nous partageâmes nos vies, avec qui nous apprenions à nous parfaire et mieux vivre, se doivent d’être devenues « les gens pour dire qu’on a été spoliée, trahie, assassinée.. »

_ C’est un premier pas, qui induit le second plus grave :
On ne peut plus se contenter de faire état d’un certain profil psychique correspondant à la proie idéale pour pervers narcissique sans en chercher à mesurer tous les détails qui nous ont rendue à ce point disponible.
Oui ce P.N. se régale chez l’autre, de ses enthousiasmes joyeux animés de moult désirs constructeurs dont il fera sa pitance du « plus de jouir » qui l’obsède.

Parce que c’est l’effondrement qui nous guette, on ne peut plus cette fois seulement fuir et  laisser en soi, la moindre place à d’avantage de violence chronique.
_ Horrible sensation de vertige !  Fuir son enfant ne détient aucun sens puisque cette personne vient de soi.
On l’a fait. On lui a donné vie avec tout ce qu’on est. L’enfant contient une partie de soi-même…

Ce sur quoi il devient impératif  de se pencher concerne  le pli psychologique initial
dont  nous sommes porteuse en tant que mère, proie idéale qui permet à un pervers narcissique de prendre pouvoir sur notre déterminisme si affirmé, ce dernier figurant la substance sacrée de jouissance disponible.

_ Le fait est :
“Un deuxième service” via les enfants 40 ans plus tard, représente le fruit d’un acharnement fixé à notre propre source sans que le pervers narcissique n’ait eu besoin pour nous achever tel qu’en son désir, d’aller voir ailleurs si on y est.

Lui le sait, le sent, plus ou moins consciemment hume cette circonscription où nous sommes pliées.
Bien sûr qu’il ne sait rien en dire. Pas la peine !

Le pervers narcissique est certain qu’à un endroit dont il ne s’est jamais absenté, ça tremble, ça souffre, ça espère, ça se bagarre, ça ouvre le champ vital dont il se régale de l’emprise.

Le pli psychique fondateur, label rouge du profil le meilleur pour  « proie spéciale pervers narcissique », est forcément singulier en tant que résidu de l’histoire de chacun.

JE ME CONTENTE ICI DE NE PARLER QU’EN MON NOM, DE LA MANIÈRE ET DES TROUVAILLES RECUEILLIES AU PLUS LOIN EN MOI, TEL QUE LE PERVERS NARCISSIQUE DE MON CAUCHEMAR M’AURA OBLIGÉE À TOUT DÉTERRER FINALEMENT.

1/  En boucles toujours, je me suis demandée pourquoi toute raison gardée, pourquoi sachant par cœur que le pouvoir exercé sur soi n’est possible que si on le donne à l’autre clés en mains, mes larmes intarissables surgissaient malgré tout d’une source tellement lointaine et intarissable, jusqu’à me faire ressentir l’extraction d’une présence à mes côtés, comme celle d’un songe de moi-même, sorte d’apparition pâle clonée dont la puissance vacillait comme pour me céder la place autrement, sous condition du mort ou vif ?

_ Comme ça, pratiquement « de visu », j’ai retrouvé l’injonction en solitaire de la toute petite enfant que je fus face ( j’allais dire en proie ) à une mère effrayée de vivre, dont j’ai perçu très tôt l’extrême souffrance, entendu l’appel au secours qui me déclara la « petite fille bienfaitrice », la « chargée d’une mission héroïque » qui grâce à sa pleine  omnipotence enfantine saurait relever le défi de sauver sa mère,  avec un souci constant de réparation à tout point de vue.
_ Sauver.
_ Réparer.

Les 2 rouages essentiels des procédés de résilience qui jamais ne m’ont désertée.

Mon énergie joyeuse et mon enchantement naturel étaient bien nourris d’amour par ailleurs, grandissant auprès de personnes âgées d’origine paysannes toujours disponibles pour m’expliquer le monde des règles de la terre.
Première grammaire. Mon père était le plus fantaisiste des hommes, dont l’amour m’était tout acquis.

De fait, j’ai pu exister en me projetant très tôt pleine de promesses à l’usage de ma vie  que je consacrerai à parfaire au fil d’un chemin doté d’une exigence absolue quant au sens d’une destinée à édifier, dans le beau, le bon, le vrai.  Des élans les plus candides, je visais l’amour juste et sans limite à partager, parce que disais-je toujours avec orgueil dans ma parole d’enfant : “quand je serai grande, moi, j’aimerai”. C’est ça que j’avais à faire, exactement, à dénouer.

Aucune autre aspiration que celle d’apprendre à devenir meilleur pour aimer mieux.

Dans ce verbe était logé mon ambition la plus vive, ouvrant aux désirs de comprendre comment tout marche dans l’être humain.

C’est donc ce socle missionnaire qui aura fini par être pilonné, l’ayant offert sans véritablement en mesurer le sérieux vital de mes fondations, parce que  c’est resté au fond de moi comme un très doux souvenir naïf qu’il m’a toujours plu d’évoquer avec amusement…. Autant que ma joie de vivre, de créer, d’apprendre et de transmettre n’aura cessé d’alimenter mon enchantement matinal.

J’ai cru invoquer une parole enfantine, certes en tant que socle enraciné, mais éclairée d’innocence ingénue.
Pourtant je sais aussi, pour en avoir l’image devant mes yeux à volonté, qu’il existe un endroit où je me ressource seule face au monde, face aux questions du vivant, où personne ne peut m’y retrouver.

Il s’avère que le pervers narcissique se montre dangereusement plus clairvoyant que soi.
C’est évident. Soyons humble.

Lui sait se contenter de sentir où le cœur réellement palpite, afin d’anticiper sur l’existence du pilier fondateur de l’autre, pour se sustenter de l’usufruit tant que nécessaire,  et in fine jouir de l’anéantissement total. Ça lui prendra le temps qu’il faut. La durée excite sa jouissance. Elle le tient debout.

2/ Sur quoi est-on construit qui rende familière la perversion,  si ce n’est déjà le rapport à celle d’un parent avec lequel on a grandi ?
Dans mon histoire, c’est ma mère
« la familière“, celle par qui j’ai pu banaliser tous les signes distordus de la  perversion narcissique.
Son système récurrent de frustration et de rejet  des solutions offertes n’a cessé de se manifester contre la petite fille que je fus. Cela érodait ponctuellement mon enthousiasme, sans percevoir alors, son mode de jouissance nocive.
Forte d’un plaisir vital structuré par ailleurs, j’ai vécu sans réelle tristesse, le sentiment d’être seule visionnaire de son malheur, en accueillant sa litanie quasiment comme un privilège. Du haut de ma force enfantine magique, j’ai pris soin de réellement me tuer à la tâche en vue de secourir, d’épauler, de pallier,  de réparer, d’ouvrir la voie libératrice à ma mère souffrante… dérisoirement ! comme elle n’aura jamais manqué de me le démontrer au fil de mon enfance, sa jouissance maintenue ancrée  évidemment dans une  posture victimaire hystérique qui lui aura fait adorer médecins et curés, jusqu’à l’orgasme rien que d’y songer. Je lui ai consacré mes premiers 20 ans de vie jusqu’à la dernière trouvaille la menant au pied de sa Lettre : elle n’avait plus qu’à sauter. Elle pleura et dit « non ».

3/ Sisyphe est le frère, le familier pour ce genre d’enfant missionné  qui inlassablement tend à remonter son rocher, sans jamais  désespérer.  J’ai excusé sans cesse la privation d’attentions légères et tendres à mon égard, parce qu’il m’était naturel de poser comme un acquis,  le fait que ma mère fut une victime souffrante qui ne saurait se défaire de ses blessures sans la bienveillance salutaire de l’enfant missionnée désignée par elle… (ou pas !) J’ai adoré interroger comment ça marche.  Comment savoir ce que je comprenais, mais j’ai lu Freud dès mes 10 ans.

Le pli psychologique du sauveur pris au plus tôt de ma vie, a nourri mon extrême plaisir de tendre à comprendre, à trouver, à résoudre l’extraordinaire énigme de l’autre qui ne sait pas  aimer la vie.
… Et puis créer, puis transmettre et enfin partager ont représenté très tôt, d’autres idées liées, aussi passionnantes à soulever.
Rien fut vécu avec effort. S’amuser à comprendre s’effectuait en immersion au cœur du plaisir  avide d’être au monde, d’avoir à faire et à dire, de pouvoir accéder au toucher des lois du vivant que la nature alentour m’offrait, commentée par les figures de mon socle affectif : Une sorte de grand-mère-méthode Montessori disponible 24h/24, un grand-père paternel extraordinaire tel le roi mage de la terre, le tout éclairé par la malice et la joie de mon propre père à se lever tôt le matin pour que la vie lui appartienne. L’école était une grand-messe quotidienne. Apprendre figurait le jeu fantastique. Certes, j’avais aussi un frère ainé moulé à la perversion de ma mère. Les 2 faisaient clan. J’ai banalisé leurs coups bas récurrents.

4/ Dans ce cadre, où les bases de sécurité émotionnelles ont pu coller avec le sentiment d’être « chargée de mission magique», il fut aisé d’édifier un projet spontanément résilient, donnant de quoi me porter secours en même temps, grâce au besoin de créer au fur et à mesure, une sorte d’autre rive à atteindre toujours, telle une promesse meilleure. Ça avait tout cela à faire et à dire.

Le dessin fut mon langage, mon écriture, mon île, ma source.
5/ … Soit toute une mise en place vivifiante à offrir en pâture aux futurs pervers narcissiques dépressifs.
De facto, sur cette voie missionnaire naturelle, quiconque sachant m’inspirer l’envie d’être aimée de lui (ou elle) aura bénéficié  d’emblée de mon soutien constructeur sans avoir eu à le demander.
6/ Ceci est mon « profil de proie potentielle »
De sorte que même si la personne n’était peut-être pas vraiment perverse, j’ai pu lui donner l’opportunité de développer un plaisir castrateur voire sadique à mon égard.
Depuis mon enfance, l’acte d’aimer s’est associé de mon point de vue, au plaisir  d’anticiper sur ce qui participe à l’édification du désir de l’autre, exactement comme Lacan l’exprime :

_ ” aimer c’est donner à l’autre ce qu’il ne sait pas qu’il désire” .

“Pourquoi en veut-on  à ceux qui nous font du bien ?”
Gabrielle Rubin, dans son ouvrage nous explique que ” si la mère ne parvient pas à apprendre la règle de la réciprocité à son enfant (parce  qu’elle ne veut pas le lâcher, ou à cause de son propre masochisme, ou parce qu’elle croit ainsi être une mère particulièrement bonne – je coche la raison 3 pour ce qui me concerne –comme le font spontanément la plupart des mères, l’enfant ne pourra pas prendre conscience qu’il lui doit quelque chose.”

Plus loin elle valide:

_” Si on ne lui apprend pas que sa mère est une personne comme lui, l’enfant est incapable d’imaginer que sa maman puisse être fatiguée, souffrir, ou avoir besoin de réconfort.”

A noter que l’explication tient lorsque la mère est seule à générer un tel lien,  parce que le père répond absent à l’appel tutoriel de sa fonction. “Son rôle dans l’Œdipe est essentiel pour la séparation  de l’enfant avec l’entité omnipotente qu’il forme avec la mère, le père devenant ainsi premier modèle vers l’accession à l’âge adulte ” précise encore G.R.

Et de retomber vers une double peine vécue par l’enfant dès lors que son modèle paternel est un père pervers narcissique, qui n’aura eu de cesse que de rivaliser avec son fils, voire de tendre à instrumentaliser ce dernier pour nuire à la mère.

L’enfermement de l’enfant opère un double tour, le faisant prisonnier d’une dette chronique masquée inconsciemment envers sa mère figée comme toute puissante.

Or nous dit encore G.R, ” une dette non apurée équivaut à une infériorisation dont résulte une dévalorisation et un mépris pour celui qui en a refoulé le souvenir et de fait, reste impuissant face à ce qu’il doit.”

QUELLE SORTE DE MÈRE « SUFFISAMMENT BONNE » AI-JE ÉTÉ POUR MES 2 ENFANTS ?
1/ Deux indices vont dans une même direction :
_ âgé de 25 ans environ, mon fils me dit un jour : _ « Tu sais maman, je dois faire intellectuellement un très violent effort, pour me rappeler que tu n’es pas toute puissante, et lutter contre l’idée qu’il ne pourrait rien t’arriver que tu ne saches traverser»
_ Ma fille 17 ans, à qui je téléphonais tous les jours au Japon dès que j’ai su qu’elle ne pesait plus que 37 kg, m’affirmait en riant : _ « maman ne t’inquiète pas : tu sais bien que tu sauras réparer ! »

…Ce qu’en effet je fis en 3 mois, dès son retour, sans l’envoyer en HP, en l’accompagnant avec un régime que je lui annonçais amaigrissant, idée qui lui inspira totalement confiance.

Et il est vrai que résoudre, réparer pour moi reste ouvert dans le champ frétillant ludique de l’enfant chargée de mission, face à une perspective de défis comme des jeux, qui titillent mon imaginaire. Je vis le corollaire en dessinant, en peignant… en réalité dans toute situation qui pose problème, je trouve de quoi jouer, créer, penser, aimer, construire, prendre plaisir à comprendre, démêler, édifier, faire avancer…
J’ai aussi aimé mes enfants sur ce mode protecteur heureux d’avoir à anticiper ce qui les a soutenus et construits.
2/ Avec un père pervers égocentrique, mes 2 enfants m’auront poussée sérieusement dans mes retranchements.
 J’ai manqué de les épargner.
Seule à bord de leur éducation, sans la reconnaissance de leur père qui eut fait de moi un être humain faillible, je ne pouvais qu’imaginer être au mieux « la personne aimante toute puissante » de mon enfance heureuse, qui aurait eu le pouvoir de les protéger (comme je me le promettais), d’un mal m’étant particulièrement familier mais que j’ai pu banaliser pour n’avoir jamais su en voir l’objet, ni me dire son nom, encore moins la description d’une pathologie psychiatrique réelle qui nous dépasse tous.
Il en fut ainsi malgré des années de psychanalyse personnelle et de lectures, malgré mes études et séminaires suivis auprès de différents ateliers de psys.
J’ignorais la notion de « perversion narcissique ».
Elle est inconcevable.
Comprendre son fonctionnement est intellectuellement à notre portée.
Dans les faits, cette toxicité est tellement active hors champ de la raison, qu’on n’y croit pas, qu’on doit se faire violence pour l’anticiper.

On est  face à un schéma de pensée inversée juste improbable, tant il est gratuitement destructeur.

Ce n’est pas rationnel. Sa fonction est fondée sur la nuisance et la jouissance de détruire.
On n’en revient pas.

EN CONCLUSION :

J’ai donné à mes enfants une caisse à outils pour créer et penser à partir d’eux-mêmes.
Ils ont intellectuellement de quoi se battre en leur faveur.
Ils n’ont plus comme moi, qu’à en apprendre le bon usage selon leur désir.
Les enseignements de la vie, ne sont pas objets d’héritage, malheureusement.

Quoi qu’ils décident, ce sera sans moi.
Je dois  ne plus penser qu’à me sauver loin d’eux.

C.C.

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“Mon voyage a commencé en 2011, lorsque j’ai rencontré le père de mes enfants. Les premières années ont été stables et heureuses, avec la naissance de notre fille en 2015 et l’achat d’un appartement. Cependant, notre déménagement en Suisse en 2017 a marqué un tournant, où j’ai commencé à remarquer un changement dramatique dans son comportement. Devenu distant et préoccupé, il m’a peu à peu isolée, transformant notre vie en une cohabitation forcée. L’annonce de notre deuxième enfant n’a fait qu’aggraver la situation, avec son absence émotionnelle et physique grandissante. Face à la trahison, l’isolement, et les défis professionnels, j’ai dû trouver la force de naviguer seule à travers cette période tumultueuse, tout en protégeant mes enfants et en gérant les difficultés liées à notre séparation.”

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